Il est de notoriété publique que depuis quelques années, le marché asiatique est friand de ces groupes de Rock féminins qui unissent en un même élan le Rock alternatif, le Hard Rock typique et le Power Metal épique, et les exemples deviennent si nombreux qu’il va bientôt falloir les recenser dans une encyclopédie pour viser l’exhaustivité.
Mais souvent, ces groupes aux looks similaires se perdent dans des considérations de J-Rock un peu trop sucré, et tiennent plus de la stratégie marketing que de véritables gangs prêts à mettre le monde à feu et à sang.
Ou au moins, leur pays natal…
Un autre exemple nous en est donné ce matin avec la sortie du cinquième LP des Japonaises de CYNTIA, qui une fois de plus associent look glamour et sexy et musique puissante tirant quand même méchamment vers une Pop très locale.
Mais les CYNTIA, contrairement à nombre de leurs homologues n’ont pas la productivité dans la poche, et malgré une formation récente (2012), ont empilé les sorties au point de fêter en ce mois de décembre leur cinquième longue durée, ce qui reconnaissons-le est une jolie performance.
Performance numérique certes, mais qu’en est-il de leur musique ?
Rien de très surprenant encore, puisque leurs chansons très accrocheuses respectent à la lettre les idéogrammes du cahier des charges, bien loin de la puissance Métal Manga des BABYMETAL, et plus proche d’autres références, comme ALDIOUS, DESTROSE ou MARY’S BLOOD, dans une optique beaucoup plus commerciale et adoucie.
Mais ne faisons pas la fine bouche, puisque tout ça est joué d’une belle énergie juvénile, et que leurs morceaux sentent le hit à plein nez, pour peu que le J-Rock soit votre bol de saké favori.
Premier single en 2012, puis une signature importante avec le label Victor Entertainment, des tournées homériques, des passages en première partie assez marquants, dont un concert face à cinquante mille personnes, tout ça a de quoi donner le tournis, mais l’industrie locale étant ce qu’elle est, le phénomène est à la hauteur de la démesure asiatique.
Nonobstant ces préjugés qui ont la vie dure, les CYNTIA proposent avec Urban Night un album qui pourrait servir de mètre étalon du genre, bourré à craquer de mélodies irrésistibles et énergiques, joué avec beaucoup de conviction, à défaut d’une quelconque originalité.
Des guitares distordues bien propres, un chant délicieusement adolescent, des rythmiques qui rebondissent tout en soutenant l’instrumental assez solidement, et surtout, un maximum de refrains à reprendre entre copines pendant une soirée pyjama.
On pourrait dans un accès de facilité tout résumer à cette pochette aux tons pastel très prononcés, qui évoquent une nuit de musique très chamarrée. Et si tout ça paraît très superficiel vu de l’extérieur, il serait injuste de réduire ces quatre musiciennes au simple rôle de marionnettes de maison de disques, puisque leur approche est quand même suffisamment aguicheuse mais crédible pour vous séduire, pendant au moins une petite quarantaine de minutes.
Urban Night, c’est une ballade dans les rues de Tokyo en mode nocturne festif, déambulant dans des rues sures la mine fière et le look travaillé, sans risquer de se faire agresser par des voyous Rock un peu trop tendus. C’est propre, carré, parfois à la limite ou les deux pieds dans la Pop la plus radiophonique (« Life Goes On »), comme l’union d’un JOURNEY du soleil levant et d’une MARY’S BLOOD alanguie dans un demi sommeil rassurant (« Universe », le tube nippon par excellence »), mais ça peut aussi parfois limer ses ongles et montrer ses dents (« If », à l’up tempo entêtant et insistant), sans jamais risquer de vous blesser, même si ça fait bien semblant.
Production très clean qui a pris le temps de tout polir, interprétation qui n’en fait pas trop, et emprunts multiples au Power Rock Japonais qui aimerait bien singer les standards US, tel est le menu de cette nuit urbaine que vous propose ce séduisant quatuor.
Des musiciennes très capables, qui se contentent de jouer une musique efficace, qui toutefois n’évite aucun poncif du style, même si l’habituelle ballade lacrymale est avantageusement remplacée par une emphase dramatique finale un peu plus convaincante que la moyenne (« Call Me », rien à voir avec BLONDIE, mais quand même suffisamment gonflée pour ne pas…gonfler).
Le problème de ce genre d’album, c’est qu’aussi agréable soit sa musique, on a rarement grand-chose à en dire. Pas de reproche majeur à formuler, puisque tout est formaté pour plaire à un certain public qui se réjouira de ces huit morceaux plus une intro (assez bien troussée d’ailleurs).
Les amateurs de Rock un peu décalé passeront leur chemin, puisque les CYNTIA ne s’adressent pas à eux, mais plutôt à un public de jeunes adolescentes admiratives de ces musiciennes aux jolis minois qui bougent bien et jouent tout autant.
Alors autant apprécier le produit pour ce qu’il est vraiment, une sorte de panachage de Rock délicatement alternatif mais pas trop, de Hard Rock clean et ensoleillé, avec toutefois quelques soli bien emballés (« Urban Night », le hit AOR Japonais par excellence), et de Power sous contrôle, subtilement synthétique (« 不眠症シンデレラ »)
Pas de quoi vous relever la nuit pour headbanger, mais de quoi passer une bonne soirée en bonne compagnie, dans les rues les plus saines d’un Tokyo de carte postale.
Mais qu’on aime ou qu’on déteste, on ne peut nier que c’est très bien fait, quoiqu’un peu aseptisé, un peu comme si les MADINA LAKE de début de carrière s’étaient aventurés en terre nippone pour devenir un cas d’école chez les jeunes filles un peu frivoles.
Titres de l'album:
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@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
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@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44