Vingt ans de présence discographique, dont dix-sept de fidélité à Frontiers (avec autant de timbres cadeau pour s’offrir un sèche-cheveux), des hits à ne plus savoir qu’en jouer, une fois sans faille en ce Hard-Rock mélodique et énergique à la suédoise, huit albums studio, un live, une référence pour X groupes sur la planète Rock, et pourtant, les ECLIPSE refusent de se reposer sur leurs lauriers chèrement acquis. Ainsi donc pourrait se décrire factuellement le parcours de ce combo hors-normes, qui a lui seul ou presque, incarne l’image parfaite de la domination suédoise sur le Hard Rock depuis l’orée des années 2000, alors que ce petit pays se faisait à peine remarquer sur la carte quelques années auparavant. Et deux ans à peine après leur dernier carton mérité Paradigm, célébré par certains fans comme leur plus haut fait d’armes, la bande à Erik Martensson revient plus remontée que jamais, un an à peine après nous avoir explosé les oreilles d’un live tonitruant, Viva La VicTOURia.
Une fois encore, le quatuor au bassiste renouvelé (Victor Crusner remplace Magnus Ulfsted depuis deux ans) insiste sur sa formule, la plus efficace du marché, pour tenter de nous offrir une suite digne de l’achèvement qu’était Paradigm. Aucune déviation dans la composition ou l’enregistrement, la même sobriété de ton, la même brièveté de présence, ECLIPSE est confiant en ses armes depuis longtemps, et Martensson sait déjà que le moindre de ses petits paris est gagné d’avance, puisque la musique du groupe est toujours aussi appréciée en Europe, et même aux Etats-Unis. Avec un compteur de streaming qui affole le VU-mètre, un succès ne se démentant pas, le quatuor se présente à nous de nouveau avec ce Wired, branché comme jamais, et qui se permet même une allusion aux dieux AC/DC sur l’intro de « Roses On Your Grave », via un duo de guitare qui rappelle le meilleur des frères Young.
D’ailleurs, ce premier titre est tout sauf innocent. Classique dans le répertoire d’ECLIPSE, jumpy comme il faut, il réconcilie l’électricité des années 70/80 et le sens de la mélodie des années 90/2000, et nous déroule le tapis rouge d’un hit que Desmond Child aurait pu composer pour nos propres BLACKRAIN.
Les hits, l’essence même du moteur du quatuor (Erik Mårtensson – chant, Magnus Henriksson – guitare, Philip Crusner – batterie et Victor Crusner – basse), qui en plus de vingt ans de carrière n’a jamais lâché la pédale. Si dès ses premières mesures Wired nous branche sur une gégène traditionnelle, on prend son pied dès les premières secondes, et cette batterie ludique à la double grosse caisse mutine nous catapulte dans un autre monde, où seules l’euphorie et la sincérité font office de valeurs.
Propulsé par le single imparable « Saturday Night (Hallelujah) », ce huitième album des suédois est une réussite à ajouter à un tableau de chasse bien chargé. Sans surprendre, sans bousculer autrement que par son énergie diabolique, Wired assure la continuité et le service avant-vente, promettant des concerts homériques et des prestations jubilatoires, de celles qui restent gravées dans la mémoire pour la vie entière. La vie justement, célébrée par le groupe prend un éclairage plus euphorique, et laisse même de l’espoir, celui de voir les choses changer pour le meilleur, et la jeunesse se réveiller pour revenir à l’essentiel : les échanges humains, l’équité, la compassion et l’empathie.
La générosité d’ECLIPSE est sans limite sur ce nouveau chapitre de leur histoire de fous chantant. Car même en pilotage automatique la plupart du temps, le quatuor parvient une fois encore à nous embarquer dans son monde coloré et lumineux, en faisant ce qu’il sait faire de mieux, imposer un up tempo galvanisant et des mélodies entêtantes. « Dying Breed », archétype de Hard-Rock-song qui s’incruste dans les neurones transforme ce début d‘album en célébration hédoniste d’un monde né dans les années 80 en Californie, du côté des quartiers les plus Glam, et à l’image des SHOTGUN MESSIAH, TIGERTAILZ, ECLIPSE durcit la guimauve au feu de la passion pour la rendre plus croquante et fondante, et transforme la soirée en éclate totale, sans effets secondaires ou diabète prononcé.
Rien à dire, c’est du travail bien fait, du prêt-à-porter évidemment, mais de luxe, et qui rend tout le monde plus beau, et plus séduisant. Entre les demies ballades romantiques aux choeurs dignes d’un succès hollywoodien (« Carved In Stone »), et les accès de fièvre qui changent l’adrénaline en drogue non létale pour l’organisme (« Twilight »), Wired joue sur les différences de tension, mais ne menace jamais de saute intempestive le compteur en triphasé. La patte ECLIPSE, présente sur tous les accords et arrangements nous garantit une écoute sans anicroche ni mauvais plan, et la voix de Mårtensson, toujours aussi juste et sensible nous prend par les tripes et le cœur pour nous offrir la plus belle histoire d’amour sous coucher de soleil suédois (« Poison Inside My Heart »).
La question est : comment font-ils pour produire une musique de cette qualité dans un laps de temps aussi serré ? Magie ? Pacte passé avec le diable ? Alors que les années 80 célébraient des albums truffés de fillers en échange d’un ou deux hits, tous les trois ou quatre ans, les années 2010 et 2020 exigent des artistes des albums complets, sans faute de goût ni remplissage facile. « Bite The Bullet » aurait fait le bonheur de BON JOVI ou d’un KIX en manque d’inspiration, et si parfois, la machine patine en restant au même régime (« Things We Love »), l’ensemble produit assez d’énergie pour faire vivre une petite ville coincée entre les montagnes.
ECLIPSE, le produit d’exportation le plus vendu de Suède sent qu’à l’approche des fêtes, les cadeaux vont se multiplier. Alors, le groupe prépare le terrain et bosse avec Santa Claus pour mettre dans nos chaussettes accrochées à la cheminée un superbe album, qu’on écoutera en famille ou seul dans sa chambre, en se rappelant que parfois, vue sous le bon angle, la vie peut encore être belle.
Titres de l’album:
01. Roses On Your Grave
02. Dying Breed
03. Saturday Night (Hallelujah)
04. Run For Cover
05. Carved In Stone
06. Twilight
07. Poison Inside My Heart
08. Bite The Bullet
09. We Didn't Come To Lose
10. Things We Love
11. Dead Inside (CD and Digital Exclusive Bonus Track)
Napalm Death + Dropdead + Siberian Meat Grinder + Escuela Grind
Mold_Putrefaction 01/03/2023
Très très gros boulot sur l'album, mélange étonnant et unique entre sonorités typiques prog 70 et passages à tendance black. Un peu plus de mal sur l'interview en revanche, j'ai du respect pour les personnes victimes de dysphori(...)
28/03/2023, 22:32
Chouette Interview, ca donne change un peu de sujets et ce n'est pas pour me déplaire.Niveau musique je suis allé jeter une oreille, ce n'est pas mauvais, mais cela ne m'inspire pas trop. Je passe mon tour...
28/03/2023, 13:22
Apparemment le père Christian Logue n'est pas au chant, c'est un "petit jeune", après (en écoutant "Stars Crossed Lovers"), ce n'est pas le style des 2 premiers albums/mini album ("After the fall from Grace")...why not.... peut-&ec(...)
24/03/2023, 17:44
Bou diou je l'avais à l'époque, avec le suivant. Ils étaient chez Nuclear Blast, ça aidait à se faire connaître.
23/03/2023, 16:06
@NecroKosmos : je suis d'accord avec toi. Autant cette nouvelle est assez inattendue, autant je ne garde pas un souvenir impérissable des albums de ce combo. Mais on peut toujours être surpris ! Et puis c'est breton, donc ils méritent largement une seconde chan(...)
23/03/2023, 08:09
Ce serait bien qu'ils cherchent aussi un batteur, non ?! Ca me rappelle de vieux souvenirs, ce groupe. Je les ai connus avec la démo 'Alice in horrorland' qui était assez moyenne. Bon, leurs albums ne cassaient pas trois pattes à un canard (mort). Et ce show &a(...)
23/03/2023, 07:37
Achat direct !! Un groupe hélas trop peu connu qui a sorti une quantité incroyables d'albums géniaux. J'espère que j'aurais l'occasion de les revoir une dernière fois sur scène.
23/03/2023, 06:28
mauvais album pour ma part trop de chansons ole ole pour fear factory dommage
22/03/2023, 12:41
21/03/2023, 08:05