Voilà du lourd, ce qui tombe à pic. Nous sommes supposément toujours en été, pourtant, la pluie bat son plein, et le froid s’invite. Alors, un album qui réchauffe ne se refuse pas, surtout lorsqu’il est proposé par l’un des groupes les plus révérés du circuit. En effet, les anglais de SOLITARY ne sont pas si solitaires que ça. Trente ans de carrière, cinq longue-durée, des performances à travers le monde, et une réputation à tenir. Celle obtenue suite à la parution de Nothing Changes en 1998, et confirmée par les trois albums suivants. Et si rien ne change, c’est tout simplement parce que la qualité se maintient d’année en année, et de décade en décade.
Richard Sherrington (chant/guitare), Gareth Harrop (basse), Roy Miller (batterie) et Andy Mellor (guitare) sont des gens très sympathiques. Avec une moitié de line-up déjà présente dès 1998, et l’autre incorporée à la troupe peu de temps après, SOLITARY peut s’appuyer sur une belle cohésion collective, et une culture Thrash très pointue. Si la première vague de violence UK était plus drôle qu’autre chose, la perfide Albion s’est bien rattrapée depuis, et peut compter sur des soldats fidèles. Ces quatre-là en font partie, et ce nouvel album est une nouvelle déclaration de guerre adressée aux nostalgiques empesés.
Certes, le propos est traditionnel. On sent que les influences sortent de la décennie la plus prolixe, mais Embrace the Darkness n’est pas que la somme de ses références. Suffisamment violent pour séduire tout le monde, fluide comme un enchaînement du ANNIHILATOR de la grande époque, méchanceté de teigne caractéristique du ONSLAUGHT post-reformation, SOLITARY étoffe son CV et se présente à l’embauche avec toutes les qualités requises.
On célèbrera tout d’abord la magie d’un son très grognon, qui aiguise les guitares en épaississant la rythmique. Mixé et masterisé aux Headline Music studios de Cambridge, Embrace the Darkness est une grosse claque à la mauvaise humeur, et donne parfois l’impression d’avoir été enregistré par un DESTRUCTION très en forme. Avec une voix rauque et passée au papier de verre, Richard Sherrington assume son statut de frontman, et mène ses troupes sur le chemin de la victoire sans avoir à en rajouter. De son côté, Andy Mellor tricote des soli très performants, mélodiques, qui servent les morceaux et non l’inverse. Ajoutons à tout ceci la puissance phénoménale de la rythmique, avec cette basse qui refuse de se tapir dans le mix, et cette batterie sèche, à la grosse caisse profonde et aux toms maltraités en mode Tom Hunting.
Quelques réminiscences du GRIP INC le plus musclé, des allusions au RE-ANIMATOR le plus musqué, un salut de la main à EXODUS période Rob Dukes, et allons-y gaiment, les BPM en avant, et les riffs bien méchants. Le tracklisting, très intelligemment partagé entre titres forts et titre forts éclabousse de sa classe radicale le chronomètre, qui s’arrête après une demi-heure de jeu. Frapper vite et fort, bonne philosophie, pour un résultat sinon inouï, du moins efficace. Avec quelques trouvailles ponctuelles, comme cette pluie de blasts sur le final de « The Disappeared », SOLITARY tire facilement son épingle de jeu, et si la redondance commence à pointer le bout de sa routine sur la dernière partie, l’énergie tire le quatuor vers le haut, et lui permet de passer la barre sans trop la faire trembler.
« Section 21 » s’abreuve d’ailleurs à la fontaine de violence du TESTAMENT de « Into the Pit », tandis que « Filtering Hindsight » nous raconte une version bien lourde du confinement vécu en 2020, avec vidéo à l’appui, featuring un discours de Boris « no comb » Johnson. Le groupe supporte d’ailleurs très bien le mid tempo, qui lui permet de jouer plus compact et costaud, ce qui nous laisse sur une note convaincante. Notons toutefois que la version CD propose une reprise rigolote des EXPLOITED et leur « Beat the Bastards » légendaire.
Du goût, des moyens, une force de persuasion, pour un résultat en béton. Les anglais continuent sur leur lancée, et se confirment comme des gardiens du temple très crédibles. Nostalgique sans l’être, ce cinquième album procure du plaisir et sait s’arrêter quand l’inspiration se tait. Alors, soyons enthousiastes, et laissons infuser cette musique qui réchauffe nos vieux cœurs fatigués et qui redonne du tonus à nos muscles ramollis par les années.
Le Thrash, c’est la vie.
Titres de l’album:
01. IXII-XII-MMXX
02. Embrace the Darkness
03. Settle Scores the Old Way
04. Virtues
05. Bury it Now
06. Beneath the Surface
07. The Disappeared
08. Section 21
09. Filtering Hindsight
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50