A force de, on oublie. Mais quoi ? De revenir tremper sa plume dans les eaux bouillantes de la nostalgie, en traitant du cas terriblement old-school d’un nouveau venu sur la scène américaine. J’avais fut un temps abandonné tout espoir d’être surpris par un sauveur Thrash, et ma crainte s’est avérée justifiée. Les héros nouveaux ne font que reprendre à la lettre les actes de bravoure de leurs idoles, déguisés en superhéros nous sauvant du marasme actuel. Mais finalement, les gestes, les postures et les cris de ralliement restent les mêmes, figés dans le temps, et englués dans le passé. Ce qui ne veut pas dire que certains ne méritent pas d’être mis en avant.
Les VOID en sont l’exemple parfait. Loin de ce vide que leur nom suggère, ces musiciens originaires de Louisiane nous proposent un cocktail très hot, avec un gros tiers de riffs efficaces, un tiers de rythmique tenace, et un tiers de chant fumasse. Très influencés par la légende de la Bay-Area, ces pistoléros de l’enfer tirent tous azimuts, et cartonnent au centre de la cible grâce à un instinct de composition très mature.
Logan Davenport (basse), Aaron Landry (batterie), Alex Bernard & Gabe LeJeune (guitares) et Jackson Davenport (chant) nous offrent donc avec leur premier long un beau travelling sur les années 80, lorsque les cadors de la violence Thrash étaient encore au sommet de leur gloire. Entre agression fast et sans pitié et inserts Heavy du plus bel effet, Horrors of Reality prône la diversité dans la cohérence, et se présente sous les plus beaux atours.
On connaît évidemment la méthode, mais en se bouffant pleine bourre un Techno-bourrin de la trempe de « Feeding Frenzy », on se rend compte que le quintet a du coffre, de la poigne, et une volonté de fer. Une volonté de bien faire d’ailleurs, entre Thrash de position et Speed de faction, les deux se complétant à merveille eu égard au potentiel technique certain de ces cinq musiciens.
Pas vraiment portés sur le Techno-Thrash, mais loin de la violence générique, les VOID signent et soignent un album aux petits oignons, quelque part entre OVERKILL, SACRED REICH et TESTAMENT, le tout enfourné dans un blindage industriel pour que la température atteigne le bon niveau de cuisson. Très ambitieux, ces américains ne comptent pas jouer les seconds rôles juste bons à jeter une bouée aux survivants d’un naufrage Heavy, et délient leurs langues, leurs cordes et leur sens de l’à-propos. Ainsi, l’aplatissant « Godfather » rebondit sur un riff salement redondant, qui s’offre quelques variations bienvenues.
Ne tergiversons pas, et mettons de côté la facilité vintage que nous redoutons tant. Ce premier album est impressionnant de précision, de maîtrise et de passion, et représente certainement la première grosse pierre old-school Thrash de cette année 2023. Avec un tandem de guitaristes qui font feu de tout bois, un chanteur hargneux à la diction détachée, des attaques brutales qui font bobo aux cervicales, et des breaks fort bien amenés, VOID s’impose en un seul album fer de lance de cette deuxième génération de thrasheurs vintage.
Entre des saccades héritées d’un MEGADETH fort énervé (« Voodoo », vraiment très hargneux), une énorme basse brillante qui claque comme une main sur le cul d’un bambin (la fessée est punie par la loi néanmoins, je tiens à le rappeler), des arrangements rappelant le plus délicat de la Bay-Area, Horrors of Reality est loin d’être un catalogue des horreurs modernes ou passées, et plus volontiers un sacré bréviaire à l’usage des groupes désireux de faire un sans-faute.
Intermède harmonieux qui laisse présager d’une reprise fielleuse (« Ghost in the Attic »), Lazare revenant du monde des morts en ayant appris le coup du lapin rythmique à la WARBRINGER (« Lazarus »), mélange Mosh/Thrash/Speed qui carbure aux vitamines Z (« Think Fast! »), VOID fait le tour de la question et laisse la concurrence face au peloton.
Enthousiasmant de bout en bout, aussi new-yorkais qu’il n’est californien ou bostonien, Horrors of Reality est un sacré bourre-pif qu’on encaisse avec le sourire, reprenant la gueule en sang ces chœurs d’arrière-plan qui sont aussi Crossover qu’un vieux slip de Scott Ian.
Mais entre deux idées immédiates, le groupe tente aussi des choses plus ambitieuses, comme en témoigne la fin d’album, relevée, épicée, mais minutieusement préparée. « Mirror Maze », syncopé, mélodisé mais bien tassé nous oblige à quitter notre chaise pour stage-diver dans les rosiers, avant de nous reposer, des épines plein l’échine au son clair et tranchant de « Witching Hour », plus MEGADETH/TESTAMENT que VENOM défroqué.
VOID nous fait donc un joli cadeau avec son premier long, qui se veut synthétique, mais suffisamment personnel pour ne pas sonner comme un énième exercice de style en pilotage automatique. On présume d’un avenir brillant pour le quintet américain, qui loin des produits lambda déjà périmés avant d’être consommés, propose sur son étal une marchandise fraîche, et délicieuse en palais.
Titres de l’album:
01. Horrors of Reality
02. First In, Last Out
03. Feeding Frenzy
04. Godfather
05. Voodoo
06. Ghost in the Attic
07. Lazarus
08. Think Fast!
09. Mirror Maze
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@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
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Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
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Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
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