Comme disaient les SATELLITES, « j’aime les situations claires ». Et avec les OMNICIDAL, la situation est vraiment très claire. En effet, ces quatre garçons en permanence dans le vent se revendiquent des deux vagues Death scandinaves, la première, rude et primale, celle de Stockholm, et la seconde, plus coulée et mélodique de Göteborg. Ils sont donc les enfants légitimes de leurs aînés, ceux-là même qui ont défriché tout le terrain pour que leur engeance puisse jouer sur une zone plus étendue. Merci à eux et à leur coup de bulldozer.
Sebastian Svedlund (guitare/chant), Fredrik Jordanius (guitare), Andreas Strandh (basse) et Stefan Jansson (batterie) sortent donc leur premier album, celui avec lequel ils estiment pouvoir conquérir le cœur froid des fans de nostalgie, mais qui ne crachent pas sur un brin de fantaisie temporelle. D’où cette jonction entre deux époques pas si éloignées que ça, et un style en Crossover hargneux, intelligent et ambitieux.
Posons les choses à plat. S’il est évident que The Omnicidalist ne propose rien de neuf à l’horizon de la brutalité glacée suédoise, il n’en est pas moins une arme terrible pour flatter la corde sensible des amateurs de Death classique et formel, qui en outre sont toujours à l’affut d’un gimmick efficace ou d’un refrain pugnace. Et en découvrant le monstre d’efficacité qu’est « By Knife », on réalise que le quatuor de Borås s’y entend comme personne pour composer des hymnes cruels, mais incroyablement efficaces et fluides.
Ce morceau est une tuerie, et certainement le classique instantané le plus accrocheur de ce premier semestre 2023. D’obédience classique et sans intro, il impose sans ambages une orientation précise et définitive, et se repose sur un riff redondant de l’école AT THE GATES pour expliquer son point de vue. Les similitudes entre les deux groupes sont à ce point flagrantes qu’on pourrait croire ce titre exhumé des sessions de Slaughter of the Soul, mais l’effet choc de son refrain fait immédiatement oublier les ressemblances pour se concentrer sur la puissance. Et on imagine sans peine l’uppercut que cette ouverture va incarner en conditions live.
One band, one hit ?
Non, surement pas, puisque la tension est maintenue tout du long et que les cartouches s’amoncèlent au sol. La bataille fait rage entre les deux générations, et on compte les blessés sur fond d’HM-2, de lignes d’un chant braillard, et de pulsions rythmiques en coup du lapin. D’ailleurs, l’énorme « WWD » reprend peu ou prou le même schéma et rue dans les brancards, en affichant une précision de tir et un pourcentage de victimes assez effarant. Et malgré une carrière à peine amorcée, OMNICIDAL affiche déjà une confiance maximale et un rendement impressionnant.
Et lorsque vient le temps de ralentir un peu le tempo, les soldats ne cherchent pas le repos, mais bien la meilleure technique de manœuvre en terrain lourd. « The Passenger », Heavy en diable nous pèse sur les épaules comme un paquetage porté par un pauvre bidasse, et nous laisse entrevoir la réalité d’une guerre qui utilise toutes les forces vitales pour continuer d’exister.
Terriblement bien construit, en évolution progressive, The Omnicidalist a des airs de promenade tout sauf tranquille dans les couloirs du temps, lorsque la Suède avait enfin réclamé sa place sur le trône de l’underground. Depuis, le pays est devenu leader d’à peu près toutes les scènes, et ne rechigne donc pas à regarder en arrière vers sa propre histoire, via ses jeunes représentants ambitieux. Et le pays a de quoi être fier de son nouveau poulain, qui arrose sévère (« Cemetary Scream », la nuit promet de ne pas être tendre), et qui évite de se la jouer trop légère (« Infernum », un enfer torride aux braises éternelles).
Mais comme la variété est décidément le maitre-mo(r)t de cette réalisation, les quatre espions n’hésitent pas à cadencer plus furieux, pour nous faire courir comme des lapins sous la lumière des phares. Ainsi, le melting-pot infernal de « The Neverborn » réconcilie AT THE GATES, SOILWORK et Uffe Cederlund, et nous donne de sales envies de tirer sur tout ce qui bouge.
Le potentiel de ces morceaux est totalement bluffant. On imagine sans peine le groupe sur les scènes mondiales, propageant son message avec une aisance déconcertante, et défiant les plus grands avec une morgue incroyable. Loin du balbutiement honorable envers des influences figées mais qui donne des crampes au critique qui ne sait plus quoi dire, The Omnicidalist est ferme, définitif, et certainement la meilleure accommodation de restes dégustée depuis longtemps. OMNICIDAL a choisi les morceaux les plus nobles pour son ragoût, et nous présente un plat digne d’un restau morbide étoilé, entre old-school solide et new-old-school intrépide.
Et alors que « Ten Shots » lâche enfin quelques blasts roublards, « Slow Decay » nous laisse en tête-à-tête avec de la pourriture noble qui s’accroche au fond du verre, bu avec délice. Ce premier album est donc une réussite totale et flagrante, et incarne en quelque sorte cet espoir que la scène nostalgique devienne plus exigeante avec ses représentants.
Ainsi, la situation deviendra beaucoup plus claire.
Titres de l’album:
01. By Knife
02. WWD
03. The Passenger
04. Cemetary Scream
05. Infernum
06. The Neverborn
07. The Reaping
08. Narcissistic Abuse
09. Ten Shots
10. Slow Decay
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52