La logique aurait voulu que, mais non. On croirait lire MANKIND, ce qui eut été évident, mais le groupe s’appelle bien MAINKIND. L’espèce principale, c’est ainsi que l’on qualifie cet orchestre assez festif, qui accuse aujourd’hui quelques années d’existence, soulignées par un premier album, un changement de line-up, un long hiatus, et un retour en fanfare. Quelle fanfare ? Celle menée par un quintet énervé, qui n’aime rien tant que les modes passées, celles qui dans les années 80 nous ont fait gigoter.
Tony Treynel (batterie), Vince Lawry (guitare), Bucky Tannen (guitare/chœurs), Niko Kalifornia (basse/chœurs) et Terry « Titi Wild » (chant) nous proposent donc quelques années après leur premier effort une seconde partie, que beaucoup attendaient de permanente ferme. Ou aérée, c’est selon. Formé en 2006 par Tony Treynel (batterie, ex-THUNDERLAND, FREAK SHOW, SNAKE EYE, FACTOR HATE) qui avait le désir de revenir aux sources du Hard-Rock des années 80/90, après plusieurs expériences en Heavy Metal mélodique et Metal progressif, MAINKIND est une sorte d’exutoire aussi humble que jouissif, qui a permis à un musicien chevronné de se laisser aller à une passion indéfectible : celle du Hard-Rock popularisé par les références POISON, GUNS N' ROSES, MÖTLEY CRÜE, ALICE COOPER ou les plus récents THE DEAD DAISIES.
Le résultat est-il à la hauteur de ces influences totalement assumées ? Non, évidemment, mais on sent quand même la passion transpirer de ces sillons. Avec un son traité par la triplette Michel Taitinger, Louis Limpalaer et Didier Mouret, et une production assurée par le leader Tony Treynel, Fool’s Game est tout sauf un jeu de dupes aux dés pipés d’avance. Si l’épaisseur du disque en question est encore assez fine, si les fréquences restent parfois assez rachitiques, l’envie de réalisme et d’authenticité permet au projet de décoller, quelque part sur l’aéroport Glam Rock emprunté par les BLACKRAIN et les DIRTY SIDE.
En citant quelques grands albums, en prenant un peu de ZEP pour l’intégrer à une structure GREAT WHITE, MAINKIND signe un retour entre exubérance et intimisme. Cette carte est jouée avec beaucoup de délicatesse et d’élégance par l’acoustique de « I Am A Man », petit moment de calme dans la fonderie, lorsque les gerbes d’étincelles laissent la place à une pénombre propice à l’introspection.
Mais bien sûr, les héros ne sont pas là pour se plaindre, et préfèrent carburer au gros Rock qu’au Metal falsifié. Ainsi, les tubes s’amoncèlent devant le jukebox qui ne demande qu’à être rempli de singles virtuels. « Feelin’ Free », « On The Run Again » ou « Hang On Suzy » sont trop heureux d’obliger, portés par des riffs classiques et un binaire bien frappé. Aussi traditionnel qu’une répétition des L.A GUNS, Fool’s Game est un hymne aux chœurs à la CHEAP TRICK, et une ode à l’exubérance d’un MÖTLEY CRÜE. On peut sentir l’énergie transpirée sans être dans la même pièce que Tony et les siens, et si les médiums grésillent comme aux grandes heures du Punk passé sur des platines de fortune, c’est pour mieux capitaliser sur l’héritage des NEW YORK DOLLS et de Steve Bators.
« Hang On Suzy » est en quelque sorte l’exemple type du genre de chansons que le groupe est capable de composer. Des trucs simples, avec un refrain irrésistible, et une rugosité coutumière des fans de graisse sur les moteurs. En évitant la perfection et le trop léché, MAINKIND reste fidèle à son style, en le dopant parfois à l’héroïne rythmique, à l’image du virevoltant « Right Here, Right Now », introduit par une batterie à la Phil Taylor.
Les bonnes bouches apprécieront ce léger feeling austral, qui s’accommode fort bien de la chaleur d’AC/DC et de ROSE TATTOO. Tout ça sent le sud de la France, lorsque le Glam s’imposait à Nice, Cannes et autres cités ensoleillées, que « Paradise » chante avec beaucoup d‘acuité. S’il est impossible de ne pas admettre le côté convenu de l’affaire, il est tout aussi difficile d’en rejeter l’énergie. Cette âpreté rend les morceaux plus crus, gardant la patine d’origine pour ne pas sombrer dans la nostalgie trop bien digérée. On reste des rockeurs avant tout, et on joue comme on le sent : à fond, et on utilise son expérience scénique pour composer des titres taillés pour le live.
Formel, dans les clous, humant les gaz d’une Harley pour mieux syncoper (« Take Down Easy », plus GUNS qu’un kilt d’Axl), Fool’s Game démange et arrange. Il démange les membres, qui s’agitent d’eux-mêmes, et arrange les bidons des amateurs d’un Hard légèrement Sleaze sur les bords, sans les excès Pop de POISON. Encore un peu fragile niveau production, ce deuxième album est le fruit de l’union de ces nouveaux musiciens qui s’entendent comme lardons en poire. Des gens simples et sympathiques, pas dupes, mais pas escrocs pour autant.
« Hot Girl, Bad Boy », qui donne envie de retrouver son flirt d’adolescence et qui sourit comme un hit des BACKYARD BABIES, mais surtout « Sometimes », aube dorée qui tonne d’une nuit passée entre whiskey et carré enfumé achèvent de nous convaincre du potentiel festif de cette affaire.
Un potentiel qu’on avait déjà noté, mais qui se retrouve ici légèrement amélioré par quelques bidouillages mécaniques. MAINKIND c’est l’espèce humaine qui se réveille et qui se recentre sur les fondamentaux :
Ce qui me convient parfaitement. Et vous ?
Titres de l’album :
01. Intro
02. Feelin’ Free
03. On The Run Again
04. Roadshow
05. I Am A Man
06. Hang On Suzy
07. Right Here, Right Now
08. Paradise
09. Take Down Easy
10. Dreams
11. Hot Girl, Bad Boy
12. Sometimes
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