Hurlons tous à la lune pour réveiller les esprits anciens. Anciens, car leur histoire est fermement rattachée à cette décennie 80 qui n’a de cesse d’inspirer les jeunes artistes nostalgiques. Dans le mille, la sortie du jour est évidemment infusée old-school, mais des meilleurs parfums, et d’un fort goût en tympans. Et cette décoction a été préparée par des esthètes du genre, des portoricains méchamment énervés qui en 2022 fêtent leur quatrième album. Laissez-moi donc vous raconter l’histoire de Descendants Of Evil, telle qu’elle fut écrite par les HÖWLER.
Back to Madness (2014), Fallen but not Forgotten (2018), No More Circus ! (2020), trois témoignages en longue-durée qui ont propulsé ce quintet en haut de l’affiche. Et ne le nions pas, c’est avec plaisir que nous retrouvons José "Fucas" Mora (basse), David Mora & Renan Obando (guitares), Carlos Diaz (chant) et le petit nouveau Leyner Mora (batterie), sachant pertinemment que ces cinq petits malins vont nous ravir les esgourdes avec un Heavy/Thrash fumasse et corsé comme un expresso bien tassé.
Forts de leur expérience, les originaires de San José signent-là l’album que tous les thrasheurs prendront plaisir à écouter, entre Crossover épais, Thrash calqué et groove malmené, soit la quintessence de cette nouvelle génération 2K qui emprunte, devise, illustre mais bute d’une énergie papable en parpaing qui tombe d’une façade.
Je pourrais exagérer le propos, et verser dans le dithyrambe, en affirmant tout de go que Descendants Of Evil est certainement ce que ces musiciens sympathiques ont proposé de mieux depuis le début de leur carrière. En convergence de toutes leurs influences, situé quelque part entre DESTRUCTION, METALLICA, EXODUS, ANNIHILATOR, ACCUSER et autres chantres de la violence made in 80’s, ce nouvel épitre envoie la sauce comme un pizzaiolo la pulpe de tomate, et nous écrase de sa puissance qui se manifeste sur tous les morceaux. Ainsi, se manger « The Last Days » sans trembler des guiboles semble un exercice difficile, tout comme d’encaisser « Panzer 666 » qui mérite bien son statut de char diabolique.
Violent, HÖWLER l’est, comme d’habitude. Intelligent aussi. Parfois un peu sensible, souvent fluide, et plutôt de joyeuse humeur. Le groupe au line-up légèrement corrigé rentre donc dans le rang, mais fait preuve de suffisamment d’ingéniosité pour ne pas se retrouver coincé au bas de la pile des sorties nostalgiques du mois. Des indices viennent étayer la thèse d’une sortie de grande qualité, comme cet instrumental à la Alex Skolnick (« Super Nova »), ou cette boucherie systématique qu’est « Anthem To The Warfare ». Recyclant le meilleur du passé pour un avenir radieux, le quintet fait monter la pression de sa technique en pamoison, et nous livre une prestation de très haute volée, loin des recyclages de feignasses vintage. Alors certes, on sent que le répertoire pioche dans les caves des années 80/90, mais il a le mérite de ne piquer que les meilleurs plans, ceux qu’on peut recycler sans avoir honte de plagier.
Entre mélodique qui tue et bourrin qui sue, Descendants Of Evil s’attaque à la politique mondiale, conspue les conflits d‘intérêt, les vies sacrifiées sur l’autel du capitalisme, les dictatures et autres régimes répressifs, et nous dresse un tableau du vingt-et-unième siècle peu flatteur.
Des titres bien construits, une envie vraiment énorme, des arrangements savants, et des réactions épidermiques au statisme ambiant. On se laisse malmener par cette rythmique constamment sur la brèche, par ce duo de guitares assassines, et par ce chant vindicatif mais sympathique. Se lovant parfois au creux d’un crossover à la new-yorkaise (« Cycle Of Violence »), pour mieux provoquer le chaos harmonique via « Immortality », HÖWLER passe en revue toutes les possibilités, tous les scenarii, et fait honneur à cette superbe pochette signée Dan Goldsworthy, qui rappelle un peu celle du légendaire Think This de TOXIK.
Technique sans être élitiste, violent sans être bas du front, ce quatrième long est un modèle du genre, et la requalification possible de la scène old-school mondiale. Bien meilleur que ce que les cadors de l’époque ne proposent, cet album est une mine d’idées à piquer, et reste aussi mélodique qu’atomique. Un vrai défouloir pour idées noires, avec toujours ces graves qui roulent sans amasser mousse, et ces lignes de chant vindicatives et graves qui poussent.
Et comme la pression est maintenue jusqu’au terme du disque, on accepte finalement de décerner la palme d’acier à ces musiciens sympathiques mais très capables. Car après tout, on ne déguste pas un malin « Sleeping With The Devil » tous les jours, et cette bonne humeur dans la violence peut être notre bonafide pour supporter le quotidien et son lot de mauvaises nouvelles.
Titres de l’album :
01. The New World Disorder
02. Panzer 666
03. The Last Days
04. Super Nova
05. Anthem To The Warfare
06. Cycle Of Violence
07. Immortality
08. In Human Race
09. Sleeping With The Devil
10. Live To Party, Party To Live
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