VOODOO SIX, sixième album (selon la très respectable référence Discogs), jusque-là rien d’incohérent, bien au contraire. Avec ces informations succinctes en poche, on pourrait penser à un coup facile pour les oreilles, tiré vite fait après avoir fait pénitence ou avoir abusé de la bonne chair musicale, mais rassurez-vous, il n’en est rien. Le cas des londoniens est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, et ceux ayant assisté aux concerts de BRITISH LION savent de quoi je parle. Il y a évidemment des connexions entre Steve Harris et ce groupe, puisque le bassiste des VS Tony Newton est l’ingé-son des MAIDEN, pour qui il a notamment capté le live The Book Of Souls : Live Chapter. Mais ces liens, loin d’un parrainage embarrassant ou d’un rapport de force pygmalion/élève sont plutôt à prendre en termes de professionnalisme. Car la musique des deux groupes anglais n’a rien en commun, quoique l’orientation plus rock du dernier BRITISH LION n’est finalement peut-être pas due au hasard. Sixième album donc, comme je le disais, avec un nouveau label US, pour une formation créé en 2003 et déjà responsable de cinq longue-durée aux bonheurs variés. Le grand public aura peut-être plus facilement retenu le plus célèbre de tous, Fluke ?, publié en 2010 et qui avait attiré l’attention sur le combo, mais chacune de leurs entrées est d’importance, y compris la première, Feed my Soul en 2006. Mais nous en étions restés à Make Way for the King, lâché il y a trois ans, et ce long silence commençait à devenir pesant pour les fans de VOODOO SIX qui se demandaient bien ce que devenait leur groupe. La réponse en est donc apportée en cette trouble année avec Simulation Game, dix titres, près d’une heure de musique, et absolument rien qui tienne du plaisir virtuel ou de la simulation. Et pour cause, les londoniens sont bien réels, et leur musique est un plaisir bien tangible.
Après quelques changements de line-up, la formation s’est donc stabilisée autour de Nik Taylor-Stoakes, Tony Newton, Matt Pearce, Joe Lazarus et Tom Gentry, et si la caution générique tendrait à apposer le sceau Hard-Rock à leur musique, par facilité, le fond de l’air est plus chaud, et les textures plus complexes. J’ai souvent eu la sensation en écoutant la musique de VOODOO SIX de réécouter certains albums de THE ALMIGHTY parus dans les années 90, traduits dans un vocable à moitié Grunge et à moitié Hard Californien. L’image est certes cocasse, les deux références étant plutôt antagonistes, mais l’effet produit par ces dix nouveaux titres ne m’a pas dissuadé d’employer une nouvelle fois ce parallèle. Sans vraiment dévier de leur ligne de conduite, les anglais continuent donc d’explorer tout un pan de la culture Rock européenne, avec des allusions marquées à la scène US des décennies 90 et 2000, le tout avec un naturel désarmant, mais surtout un niveau instrumental relevé. On pense aussi parfois dans les instants les plus gras à un Stoner dénaturé, celui que peuvent jouer nos propres 7 WEEKS (« Inherit My Shadow »), mais pour être franc, la diversité proposée par les morceaux est tellement vaste qu’on peine à vraiment établir de comparaison viable. Tout ce qu’il y a à savoir sur le quatuor, c’est qu’il joue un Rock dur, parfois chaloupé, et toujours sublimé de la souplesse de basse du fondateur Tony Newton, qui comme son ami Steve Harris imprime les chansons de sa patte inimitable. C’est donc toujours très énergique mais pas béat, simple mais pas simpliste, faussement gras mais réellement dégrossi, avec une fascination pour le contraste de Seattle et tous les groupes affiliés, ce qu’on sent bien sur « Last To Know ».
Le plus gros du travail concernant les VOODOO SIX a toujours été cette façon de dévier les sons pour échapper aux étiquettes, et une fois encore, Simulation Game ne fait pas exception à la règle. Les guitares sont bien évidemment au centre des débats, entre énormes riffs plaqués contre le mur d’enceintes et licks d’arrangements pour background riche et fleuri, avec toujours quelques clins d’œil lancés à l’efficacité et l’authenticité des seventies (« The Traveller »). Sans vraiment chercher l’ancrage dans une époque ou un sous-genre, les londoniens nous donnent parfois des leçons de Rock à tendance Pop moderne, avec rythmique trampoline et guitare ludique, pour mieux imposer un refrain contagieux sur nappage de basse ronde (« Gone Forver », école THE STRUTS en moins pailleté). Mais ne commencez pas à froncer les sourcils, ces intermèdes ne sont que récréations légères au milieu d’un marasme Rock de première bourre, avec toujours en filigrane ce mélange de thématiques puristes à la STONES et de développements plus purement Post-Grunge (« Lost »), ce qui n’empêche nullement la bande de savoir faire preuve de délicatesse et d’y prendre du plaisir, comme en témoigne le très nuancé « Never Beyond Repair » à la mélodie amère et au tissu de guitare en arrière-plan. On songe aux GUNS des deux doubles-albums, au songe au PEARL JAM de « Parachutes », un peu à Dylan dans les seventies, mais aussi aux BLACK CROWES, à SPRINGSTEEN, et à tellement de références classiques qu’on finit par ranger les parallèles au placard. Autre constante dans le déroulé de ce sixième album : la qualité. Aucun des morceaux ne sert de filler pour rallonger le timing, et tous ont leur touche propre.
Doté de la production la plus idoine qui soit, avec cet aspect un peu brut et âpre qui n’entrave pas la souplesse de l’ensemble, Simulation Game prend souvent le contrepied de la production actuelle, un peu trop obsédée par la nostalgie, et ose des choses plus excentriques, comme ce burner improbable « Brake », qui va en contresens de son titre pour cavaler comme un titre de Synth-Pop joué par une bande de greasers. Et bien évidemment, le lot de syncopes (« Control »), de cassures contrôlées, de reprises en embardées, le tout sur velouté de chant viril mais pas grossier, pour une ballade très agréable dans les méandres d’une suprématie anglaise qui ne contredit pas l’apport américain en la matière. Et en découvrant ce nouveau chapitre de la saga VOODOO SIX on se perd en conjectures quant au statut trop intimiste d’une formation qui mérite une reconnaissance à plus grande échelle. A l’image de THE ALMIGHTY qui a ramé toute sa carrière pour finir par jeter les gants, les londoniens devraient être plus récompensés pour leurs efforts, leur musique nous permettant de nous éloigner quelque peu de la standardisation Rock et Hard actuelle.
(NDR : la sortie de l’album a été annoncée comme repoussée par le groupe sur sa page Facebook, eut égard à la crise sanitaire actuelle. Gageons que lorsque vous lirez ces lignes, il sera sorti depuis un bon moment quand même. Enfin, je l’espère…)
Titres de l’album :
01. The Traveller
02. Gone Forver
03. Liar and a Thief
04. Inherit My Shadow
05. Last To Know
06. Lost
07. Never Beyond Repair
08. Brake
09. Control
10. One of Us
Très chouette quand le boulot de mortne2001 est reconnu par les artistes eux-mêmes !
18/07/2025, 19:45
Pink Floy et Black Sabbath sont sans doutes les groupes les plus surestimés de tout les temps.
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