Thrash Metal Attack

Tornadic, Wisdom , Sign Of Death

22/02/2022

Autoproduction, Autoproduction

Wisdom & Fools - What Lies Beneath


Allez, ce matin j’ai décidé de vous faire une petite salve Thrash, à partir de trois EP’s glanés sur la toile et qui prouvent la vitalité du style s’il en était besoin. Un petit tour d’horizon des sorties de la semaine ou du mois, pour un timing resserré mais une intensité confirmée. On commence les présentations par les Etats-Unis, et la première sortie d’un duo californien, qui avec What Lies Beneath nous offre sa première publication officielle, après une participation à cette compilation étrange St. Angry (A Loving Tribute to Metallica's St. Anger).

Attiré par cette pochette alléché, je me suis donc penché sur ce petit cinq titres, dont la durée rivalise avec bien des longue-durée. Presque trente minutes d’agression pour ce duo bien propre sur lui (John Ramirez - basse et Philip Vargas - chant/guitare), aux coiffures et casquettes impeccables. Ce qui ne les empêche pas de pratiquer une saine violence héritée tout autant de la Bay Area pour sa fluidité que de la Ruhr pour son âpreté, et qui se montre bien moins conventionnel qu’il n’y parait.

Un Thrash efficace, clean, presque progressif par moments, et qui rappelle légèrement le DESTRUCTION de la période Release From Agony/Cracked Brain, tout comme - toute mesure gardée -  le PSYCHOTIC WALTZ des premières années, des ambitions psychédéliques revues à la baisse. Mais l’imagination est là, les structures sont évolutives, mais méfiez-vous : point de Techno-Thrash ici, plutôt un Thrash progressif modeste, utilisant la science du contretemps avec beaucoup de panache, et plaçant des mélodies bizarres sur le chemin de la partition. « The Pit » s’en fait d’ailleurs l’écho, avec son refrain biscornu, à base de guitares à la tierce et de furie rythmique concentrée.

Du bon donc, en mode médium, et qui se base sur des heurts rythmiques assez remarquables. Inspiré 80’s mais relooké 2K, ce mini-album moins évident qu’il n’y parait se met donc à la hauteur de sa sublime pochette pour nous surprendre, et nous éloigner des facilités de la vague old-school. Si le son de la programmation peut parfois heurter les oreilles sensibles, le travail de la basse permet de l’excuser, alors que la guitare sort de ses cordes les riffs les moins évidents.

Les minutes avancent, et la bonne impression se confirme. Si certaines idées sont encore un peu formelles, si parfois le tout ressemble à un crossover entre Heavy et Hardcore, les breaks inopinés et emprunts de délire Voïvodien, le chant en retrait mode Schmier, les agencements plein de surprises permettent d’apprécier une réelle ambition de composition.

On retiendra surtout de cette performance le stellaire « What Lies Beneath », title-track noble et truffé de petits plaisirs d’arrangements. Judicieusement placé en pénultième position, ce morceau confirme les espoirs déjà placés dans ce duo décidément hors-normes, qui ne se contente pas de revendre encore tièdes des plans déjà utilisés des centaines de fois. Et si on sent que la gestation n’est pas encore totalement arrivée à son terme, on note des chœurs bien placés, des insistances Heavy vraiment lourdes et dignes des jours tendres de PRONG, quelques réflexes Indus discrets mais tangibles, et une volonté de s’extirper du bourbier vintage avec un flair indéniable. Production nickel, instrumentation créative, pour un premier essai qui se démarque et qui marque.

La Californie, Los Angeles, d’accord, mais la Bay-Area trouve ici une nouvelle illustration et peut-être un second souffle, loin du Big4 et de sa légende parfois trop encombrante pour la jeune génération.

 

                                                                                                                                                         Titres de l’album :                                      

01. No Way Out

02. The Pit

03. Make Us Whole

04. What Lies Beneath

 05. Infinite & Black


Facebook officiel

Bandcamp officiel


Sign Of Death - Revival


Après les Etats-Unis, la logique des sorties nous entraîne jusqu’en Allemagne, l’autre pays de la violence made in 80’s. Et c’est du côté de Ladenburg que nous allons rencontrer les SIGN OF DEATH, qui entament leur carrière discographique avec un moyen-format. Fondé en 2019, ce jeune groupe nous propose un certain formalisme Thrash plus volontiers symptomatique de l’Amérique du Nord que de son propre pays, et mise sur une propreté de composition pour s’imposer.

Du classicisme donc pour une musique très réaliste, basée sur ce fameux équilibre entre agression et souplesse inventé par la génération Bay-Area de la fin des années 80, les FORBIDDEN, HEATHEN, avec cette petite touche de radicalisme en vogue chez le DEATHROW le plus clean et le HOLY MOSES le moins fou. Vous l’aurez donc compris, la vague nostalgique brise encore nos côtes, avec panache certes, qui palie ce manque d’imagination constant.

SIGN OF DEATH est un quatuor néanmoins sympathique (Klaus - basse, Giannis - guitare, Oscar - chant/guitare et Puggy - batterie), aux possibilités techniques notables, et avec un penchant certain pour les harmonies qui allègent l’ambiance sans l’édulcorer. La méthode est d’usage, et très bien exploitée sur le monstrueux « No Compromise », qui combine tout ce que le Thrash moderne et ancien ont de meilleur à offrir. Des riffs qui battent le haut du pavé, quelques arrangements d’arrière-plan qui gonflent la puissance, un moteur qui tourne sans hoqueter, et une réelle volonté d’imposer l’efficacité sans pour autant renier une personnalité qui s’affirmera avec les années.

On peut évidemment pointer du doigt quelques défauts inhérents à toute première réalisation. Un certain systématisme dans les licks qui s’enchainent parfois trop machinalement, un chant qui manque parfois d’ampleur au niveau du mix (mais qui reste délicieusement hargneux), une production un peu lisse qui gomme les aspérités, mais ce ne sont que quelques reproches mineurs qui ne nuisent pas à la cohésion d’ensemble, ni à sa qualité.

D’autant plus que les soli proposés sont très propres et harmonieux, et que les reprises sont teigneuses comme il faut. On reconnaît dans ces chœurs revanchards la patte allemande des années 80, qui n‘efface toutefois pas l’importance qu’a pu avoir METALLICA sur l’éducation musicale de ces jeunes gens. J’en tiens pour preuve l’écrasant « I See My Death », stéroïdé jusqu’à la moelle, mais aussi le très persuasif « Hope and Dreams ». Seul regret notable, cette propension à laisser le tempo bloqué sur un mid dopé de double grosse caisse, et étouffer dans l’œuf toute accélération potentielle. Avec une réelle envolée bestiale, ce premier EP aurait pu atteindre des sommets qu’il ne fait qu’observer de loin encore, malgré la probité de ses intentions (et même si le bonus-track « Lost » s’énerve un peu en fin de parcours).

Il n’en est pas moins recommandé d’écouter Revival, qui comme son nom l’indique, s’accroche à la barque old-school comme un naufragé de la Méduse. Mais un naufragé qui n’a pas l’intention de faire de la figuration sur le tableau, et qui compte bien à l’avenir mener son propre bateau.

Et lui faire éviter l’écueil de la répétition historique bête et méchante.    

 

                                                                                                                                                        Titres de l’album :                                        

01. War of Minds

02. No Compromise

03. I See My Death

04. Hope and Dreams

05. Lost (Bonus Track)


Facebook officiel

Bandcamp officiel


Tornadic - Awakening


Et pour clôturer cette matinée riche en sensations et découvertes, nous voilà de retour aux Etats-Unis, pour y découvrir un combo de jeunes musiciens, qui ne sont pas sans rappeler nos chers DEATH ANGEL à l’époque de leur première démo.

TORNADIC, comme son nom l’indique joue une musique typique, un Thrash qui pique, et comble son manque d’expérience par une énergie de tous les diables. Dylan Castiglione (guitare/chant), Andres Vaca (guitare/chœurs), Emiliano Berber (basse/chœurs) et Drake Tyler (batterie) ont donc fondé cette nouvelle entité il y a quatre ans, et affichent des mines d’adolescents fiers d’eux. Et il y a de quoi, puisque leur premier EP fait montre d’une maîtrise indéniable dans la violence intelligente, proposant des riffs catchy et des ambiances vraiment prenantes.

Aussi âgés que moi lorsque j’écoutais encore mes vinyles dans ma chambre, ces inusables disques produits par SLAYER, KREATOR, DESTRUCTION et tout autre icône de l’époque, les TORNADIC ont choisi d’exprimer leur passion au travers d’un Thrash sans concession, incroyablement mature, et qui fait écho à une première démo lâchée en 2021, The Capturing. Immédiatement, au-delà de la maîtrise instrumentale assez bluffante, on remarque le chant totalement possédé de Dylan Castiglione, maître de cérémonie impeccable qui combine les intonations de Dawn Crosby et de Roger Martinez (VENGEANCE RISING), avec ce petit plus made in Germany qui nous ramène à la mémoire les lignes vocales les plus éructées de notre cher Mille Petrozza.

Vous l’aurez compris, le groupe propose le meilleur des deux écoles, et s’il reste encore assez formel, rattrape ses lacunes en originalité par une puissance dévastatrice. Assurément le groupe le plus prometteur de cette salve matinale, qui propose des titres bien agencés, truffés de breaks malins, d’interventions en solo brillantes (l’avaleur n’attend pas le nombre des navets), et d’évolutions assez charnues qui donnent de l’épaisseur à ce répertoire encore influencé.

On peut même parfois laisser sa mémoire divaguer vers les XENTRIX et autres DEFIANCE, soit le meilleur de la série B, mais un morceau de la trempe de « When You're In The Pit » laisse augurer de lendemains très chantant, et de performances live à rendre fous les thrasheurs les plus chevronnés.

L’argument de la jeunesse est donc inutile pour cautionner cette sortie, puisque les TORNADIC se suffisent à leur propre musique. En quatre titres, ils présentent une carte de visite qu’on garde précieusement dans sa poche, en attendant un premier longue-durée qui s’annonce dévastateur. Aussi dévastateur que ce final « DSTP », au chant presque Death sur fond de mid-tempo vraiment puissant, le tout nappé de chœurs bestiaux et gravissimes, qui indiquent que le quatuor ne crache pas sur un crossover Thrash/Death quand il faut faire tourner la chaudière.

Du très bon donc, sans scories, assez varié pour justifier l’intérêt, subtilement groovy, et juste assez court pour aiguiser l’appétit. Espérons que ces jeunes musiciens ne traînent pas trop et poursuivent leur carrière avec la même détermination.

 

 

                                                                                                                                                        Titres de l’album :                                      

01. The Capturing

02. Lethal Dreams

03. When You're In The Pit

04. DSTP


Site officiel

Facebook officiel

par mortne2001 le 09/03/2022 à 15:13
78 %    1001
Derniers articles

Walls of Jericho + Get Real

RBD 02/07/2025

Live Report

Voyage au centre de la scène : PARADISE LOST

Jus de cadavre 15/06/2025

Vidéos

Aluk Todolo + Spirit Possession

RBD 10/06/2025

Live Report

SWR Barroselas Metalfest 2025

Mold_Putrefaction 08/06/2025

Live Report

Anthems Of-Steel VII

Simony 30/05/2025

Live Report

Clinic LI-SA X et Paul GILBERT

mortne2001 29/05/2025

Live Report

The Sisters of Mercy + Divine Shade

RBD 21/05/2025

Live Report

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report

Chaulnes MÉTAL-FEST 2025

Simony 27/04/2025

Live Report

Star Rider/Blaze Bayley

mortne2001 24/04/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
War

La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la ! 

07/07/2025, 18:34

Humungus

@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)

07/07/2025, 17:42

LeMoustre

Bravo pour ton travail ! 

07/07/2025, 14:48

LeMoustre

Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)

07/07/2025, 13:18

labbe

j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant ! 

07/07/2025, 12:48

Humungus

Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)

07/07/2025, 07:36

Benstard

Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy. 

06/07/2025, 21:25

Oliv

C’est toujours parodique ou c’est mieux 

06/07/2025, 19:11

Oliv

Merci Ozzy pour tous 

06/07/2025, 19:10

DPD

Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..

06/07/2025, 14:20

metalrunner

Les chutes de Symbolic

05/07/2025, 08:26

DPD

Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.

05/07/2025, 06:51

DPD

Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)

05/07/2025, 06:47

DL100

Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)

04/07/2025, 07:16

Ivan Grozny

Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !

03/07/2025, 16:57

Ivan Grozny

Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour,  mais pour le moment bof.

03/07/2025, 16:47

Jus de cadavre

Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)

03/07/2025, 12:55

Buck Dancer

Toujours aussi léger !!! 

03/07/2025, 03:25

Simony

Clairement ! Trop de blabla et de remplissage.

02/07/2025, 18:56

Jeff48

Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché,  pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot

02/07/2025, 16:01