Nos bourreaux suisses de l’Euro reviennent à la charge, mais en nous provoquant cette fois-ci avec leur musique, et non leur résistance sur le terrain. Formée on ne sait quand par on ne sait quel centre de formation, l’équipe EXCORIATED vient donc nous titiller de son Thrash aux forts relents Hardcore et Death, crachant de ses poumons puissants un Crossover global assez enrichissant, et terriblement concis et violent dans les faits. Jusqu’à lors auteurs d’une simple démo il y a deux ans, ces cinq musiciens sont donc passés à la vitesse supérieure, soutenus par le label batave Blindsided Records. En résulte un premier album fort en bouche, brutal en oreilles, qui laisse des séquelles, et qui finalement, ne nous permet pas de savoir sur quel pied pogoter. Le mélange, sans être foudroyant d’originalité n’est pas sans évoquer une forme plus épaisse des EXILE, avec ce chant exhorté typiquement Core à tendance Metal venant des USA, et ces riffs typiquement Thrash, aux sifflantes et harmoniques prononcées.
En à peine vingt-six minutes, les suisses démontrent leur potentiel, et font preuve d’un sens de l’attaque assez performant. Sans avoir plus d’indication sur le line-up, je vous renvoie donc aux rares sites abordant le cas de ce Violent Reality, qui ne nous dupe pas de son titre. Car la réalité exposée par les EXCORIATED est effectivement sombre, violente, parfois cauchemardesque lorsque le spectre d’un Death à chaines vient ramper dans votre chambre à coucher, et si l’ensemble fait encore preuve d’une indéniable linéarité dans le rendu, le tout est suffisamment efficace et ambiancé pour intéresser les plus musclés d’entre vous.
Il est donc très difficile d’associer les suisses à une quelconque scène, et en écoutant le monstrueux « Violent Reality », qui en moins de trois minutes se permet des blasts surpuissants, un break mélodique au solo très étudié (l’influence Alex Skolnick est d’ailleurs flagrante), des grognements à la lisière du Deathcore, pour un total d’idées à la seconde impressionnant, on comprend assez facilement que les EXCORIATED ne souhaitent pas se faire enfermer dans un carcan trop serré, d’autant qu’ils poursuivent sans transition sur un lick à la PANTERA/Groove Metal incongru, mais savoureux.
Rythmique magique qui alterne le mid et le fast, paire de guitaristes qui font feu de tout manche en évoquant la paire magique King/Hanneman, beatdowns qui tassent les cervicales, dissonances et stridences comme s’il en pleuvait, le cocktail est pour le moins relevé, piquant, poivré, mais ne détruit pas l’estomac de sa charge en épices. Efficaces en diable en format court, les musiciens prouvent que l’ambition leur sied aussi à merveille, et des titres plus développés comme « Chains of Fear » leur permettent de taquiner le Thrash en vogue dans les années 90, tout comme le Thrash/Hardcore à la mode eighties.
De la variété donc dans un temps imparti très bref, c’est tout ce qu’on attend d’un premier album qui nous détache pendant une petite demi-heure de la masse old-school grouillante qui nous refile des puces. Entre les intros sombres et légèrement glauques de leurs harmonies amères (« Perseverance », encore une autre preuve qu’il est inutile de s’éterniser pendant cinq minutes pour placer des plans variés et méchants), les attaques foudroyantes en milieu de terrain qui laissent les défenseurs dans les choux (« Caligula », qui fait resurgir les images de Malcolm McDowell et ses parties pas si fines entrecoupées de quelques massacres de bon goût), et le stalking menaçant de fin de soirée qui accélère le pas d’une pauvre victime traquée par un maniaque à arme blanche (« Backstabber »), Violent Reality nous dépeint un monde étrange, violent, sadique, gratuit, et nous donne envie de nous réfugier dans la grotte la plus proche pour ne plus avoir à affronter ces menaces diurnes/nocturnes.
En gommant quelques facilités de reproduction, et en poussant ce chanteur à s’exprimer autrement que par grognements, le groupe gagnera en concision et diversité, mais en l’état, ce premier album se montre aussi agressif qu’il n’est intelligent, et qui assure l’attaque après avoir défendu comme un beau diable.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Authority Denied
03. Annihilation
04. Violent Reality
05. Chains of Fear
06. Perseverance
07. Caligula
08. Backstabber
09. Book Of Lies
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52