Ici Radio Londres, non pour un message codé, mais pour annoncer la sortie du premier album des locaux d’HALBERD, attendu de tympans fermes par une fanbase affamée par les années. Depuis sa création en 2013, ce combo londonien a bien laissé traîner les débats, lâchant single sur démo, avant d’enfin consacrer son temps à la composition d’un longue-durée digne de ce nom. C’est ainsi que l’année 2022, neuf ans après l’émergence de ce quintet, célèbre l’avènement de Parasitic Humanity.
Une humanité parasite, ce que nous savons depuis longtemps, mais qui trouve ici une illustration féroce via un Thrash classique légèrement tenté de sonorités plus actuelles. Jack Tele-Tubby & Steven Scottish (guitares), Bretfast Plates (basse), Casey Marshion (chant) et Zach (batterie) s’affirment donc enfin comme une force vive londonienne, et un atout de choix pour la perfide Albion, éternel perdant des débats eighties. En affirmant proposer un mélange corsé de Thrash, de Death et de Groove Metal, les HALBERD assument leur tendance au Crossover, et délivrent huit morceaux solides à défaut d’être originaux, dont certains flirtent même avec les limites du chaos, quelque part entre SLAYER et INCUBUS.
Einstein, zwei, drei, pardon pour le jeu de mot foireux, et vogue la galère sur des eaux mouvementées et balayées d’un orage de violence que DEMOLITION HAMMER et CARCASS auraient pu essuyer dans un passé plus ou moins proche. Et en passant outre cette pochette décidément très vilaine, il est tout à fait possible d’apprécier cette tranche de brutalité découpée plus finement qu’il n’y paraît au prime abord. Et déguster un missile de la puissance de « Death By Death » n’est pas donné à tout le monde, les cinq musiciens n’hésitant jamais au moment de pousser les BPM et les décibels à leur maximum.
Entre Thrash/Death salement relevé et Death/Thrash vraiment énervé, HALBERD délivre un message simple et compréhensible par tous. Le Thrash des années 80 est toujours la source d’inspiration intarissable de cette nouvelle génération, qui prend un malin plaisir à l’actualiser avec panache. Si bien sûr l’influence de Tom Araya et sa bande se fait sentir au moindre riff, si la sidérurgie allemande tourne encore à plein régime au niveau des rythmiques et des chœurs, l’identité de ce quintet n’en est pas moins perceptible. Mais c’est surtout cette énergie incroyable se dégageant de morceaux évolutifs qui impressionne, spécialement au niveau du travail incroyable fourni par Zach à la batterie, dernier venu et intégré en 2015. Et si le son de sa caisse claire rappellera les grandes heures de lessive de Lars Ulrich, ses fills et écrasements soudains font vite oublier cette production légèrement déficiente et ces toms plus ou moins synthétiques.
Je parlais de SLAYER, et impossible de passer sous silence cette tutelle en tombant sur l’intro magique de « Breakout », qui ressemble à s’y méprendre à une jam entre Kerry King et les bargeots d’ASSASSIN, le tout sous couvert d’une nostalgie très présente.
Sans se poser de questions, HALBERD nous offre un bon combat entre les deux écoles légendaires des eighties, et célèbre l’affrontement des légions américaines et des unités allemandes. Classique jusqu’au bout du manche, mais efficace à cent pour sang, Parasitic Humanity se réserve aussi le droit d’imposer des ambiances plus sombres, mais toujours sous perfusion Hanneman (« Raiders Of The Night » qu’on n’aurait pu trouver sans être choqué sur South of Heaven), tout en s’éloignant parfois de l’ombre célèbre pour imposer sa propre brutalité (« Parasitic Humanity » hit de l’album aux chœurs plus allemands qu’une moustache de footballeur).
Féroce, constellé d’arrangements idoines, de sons d’agrément, Parasitic Humanity est donc une sortie Thrash d’excellente facture, qui se termine évidemment dans une orgie de bestialité clinique (« Warmonger »). Un message limpide, et un regard en arrière plus que sympathique pour un groupe aux ambitions modérées, mais au talent indéniable. Du vintage pur jus, que l’on trouve dans les bonnes friperies Thrash de Londres, et qui enthousiasme plus qu’il ne surprend. Ce qui est généralement l’apanage de ce genre d’œuvre franche et traditionnelle comme le 5 o’clock tea.
Titres de l’album :
01. Return Of The Axe
02. Death By Death
03. Force Fed Lies
04. Breakout
05. We Are The Horde
06. Raiders Of The Night
07. Parasitic Humanity
08. Warmonger
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