Il y a peu, sur la page d’un groupe Facebook, un post était consacré au Black Metal français. Si évidemment tous les ténors, y compris les Légions Noires étaient cités, c’est dans les commentaires que tout l’intérêt résidait. Ces commentaires étaient publiés par des observateurs extérieurs - non francophones - et tous en arrivaient à la même conclusion : la scène BM française est l’une des plus innovantes et respectées au monde. Et sans chauvinisme, je ne peux qu’être d’accord avec ce postulat.
Les exemples sont légion, et chaque semaine charrie son lot de découvertes, de surprises, de confirmations, comme si la source originelle du mal absolu ne pouvait jamais se tarir. Aujourd’hui encore, le mal est fait, et une nouvelle entité émerge des ténèbres. Une entité maléfique, et pour le moins mystérieuse. Et si la racine même du projet est expliquée dans une courte bio, il n’en reste pas moins que le concept reste nimbé de brume, de brouillard, d’où flottent des silhouettes sans âme et des corps sans vie.
ULTRA MUNDUM NOSTRI ASSEMBLY n’est pas un groupe à proprement parler, comme je le soulignais plus haut. C’est un projet à géométrie variable, dont les membres sont susceptibles de changer à chaque nouvelle sortie. Des membres évidemment connus de la scène, et évoluant dans des line-up plus ou moins connus, qui se regroupent lorsque l’inspiration est au rendez-vous, et qui composent une symphonie en l’honneur du genre le plus représenté dans notre beau pays.
Pour cette première apparition, la bête à pris l’apparence d’une hydre à quatre têtes. On retrouve dans les rangs Kloct (guitare/batterie/textes), Heruforod (chant/chœurs/synthés), Lenos (basse) et Keithan (chant/textes), dont les noms apparaissent au générique de productions signées par AEON PATRONIST, AORLHAC, DYSYLUMN, POISÖNCHARGE, PULSATING CEREBRAL SLIME, CAÏNAN DAWN, KLOCT, OHIO SLAMBOYS, ALLOBROGIA, ASYLUM CREATION, SOUTH OF HELL, MAÏEUTISTE, ou PROJECT JIM. De sacrés CV donc, pour des identités se fondant dans un collectif aux ambitions très concrètes.
Enregistrer l’album de Black le plus absolu, le plus violent, le plus créatif, et le plus attaché aux racines.
L’ambiance est donc familière, et le rendu phénoménal. Comme souvent en France, les musiciens se sont attachés à peaufiner leur approche pour la rendre imperfectible, ce qui a tendance à transformer ce premier jet en maculée conception horrifique et ténébreuse. Si les riffs sont classiques, si le chant est formel, si la rythmique est polyvalente, le tout exhale d’une haleine fétide de bête sauvage, qui vous renifle avant de vous bouffer.
Avec un titre à rallonge pareil, il était clair qu’ULTRA MUNDUM NOSTRI ASSEMBLY ne pouvait pas passer inaperçu. Sans doute titulaire de la palme du baptême le plus long, UMNA I : Mistaken By The Hegemonic Monotheism – Centuries Of Abstract n’est pas qu’une passe de génie au Scrabble, mais surtout une œuvre homogène, qui se dispense très bien d’appellation, et qui se contente de scinder son inspiration en lectures, au nombre de six.
Toujours à la lisière de l’expérimental et/ou de l’avant-garde (spécialement sur le phénoménal et polyrythmique « Lecture 5 & 6 » qui rappelle le MAYHEM de Grand Declaration of War, mais aussi KRALLICE), mais jamais foncièrement élitiste ou trop puriste, ULTRA MUNDUM NOSTRI ASSEMBLY est en équilibre très stable sur ses influences, et intrigue fortement. Si l’on connaît le pedigree des musiciens impliqués, on est quand même très agréablement surpris par l’osmose qui les unit, et par l’homogénéité d’un répertoire parfois risqué, mais toujours pertinent.
Et pour en arriver là, le concept use de toutes les ficelles du Black Metal connues et reconnues. Dissonances, stridences, mélodies fielleuses, harmonies de fond et chœurs désincarnés, pour une ode nocturne et macabre, mais étonnamment poétique. Ainsi, les premières mesures de « Epitome », trempées dans l’acide, nous traînent dans les ruelles Doom/Gothique les plus sombres, avant que la machine ne se remette en branle pour une montée en puissance gigantesque.
Gros travail sur les guitares, intonations classiques pour déviations hérétiques, UMNA I : Mistaken By The Hegemonic Monotheism – Centuries Of Abstract se dévore comme un vieux grimoire déniché dans un vide-grenier. Les formules sont personnelles, les résultats immédiats, et l’affiliation avec l’historique BM français indéfectible.
La conclusion que l’on tirera de cette sortie, est qu’elle n’est qu’un point de départ pour une histoire plus ample que ses chapitres. Avec cette envie que le groupe soit plus important que ses parties, on peut s’attendre à tout à l’avenir, mais surtout au meilleur. En attendant de découvrir qui réanimera la bête, affrontons là une première fois, tout le monde en sortira vainqueur.
Mais de graves séquelles et addictions sont à craindre.
Titres de l’album :
01. Lecture I
02. Lecture 2
03. Lecture 3 & 4
04. Lecture 5 & 6
05. Epitome
Euh... si cet uploading particulier ne date que de 2 semaines, le morceau a, quant à lui, été dévoilé le 30 janvier dernier ! (Bon morceau au passage !)
20/05/2025, 22:13
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17