Allez, on fait l’état des lieux. Recensons les détails importants ci-dessous :
Des détails ? Oui, par exemple, et sans tirer le diable par les cheveux ou par la queue. Le simple fait que la première composition de l’album s’appelle « Nihilist Doctrine » en dit long sur l’inspiration de ces vikings. NIHILIST, ça rappelle des souvenirs, avant la scission UNLEASHED/ENTOMBED. Le garant d’un Death scandinave brutal et congelé, rigide comme un macchabé en plein mois de février. Et si vous ajoutez l’intro sobrement baptisée « Pestilence », alors le doute n’est plus permis.
Ce premier album va être propre, carré, et évidemment traditionnel. Ce qui évite les ratures sur l’exemplaire à remplir.
Du coup la chronique est facile, mais peut-être moins que je ne l’aurais pensé. Car si les SANGHRIAL suivent la voie royale des seigneurs du chemin de gauche, ils n’en développent pas moins quelques traits de caractère plus personnels. En premier lieu, le jeu inventif et éminemment percussif d’Arvid Borg, qui n’est jamais avare de fills tout en martelant le tempo comme un Thor revenu d’entre les morts. Ce qui titille aussi la curiosité, ce sont les petites boucles mélodiques tricotées par l’omniprésent Nikita "Osgilliath" Smirnov (guitare/basse/programmation), plus d’ailleurs que le chant prévisible et très Lars Goran Petrov de Julian Bellenox. Ainsi fait, l’osmose entre les trois musiciens est parfaite, d’autant qu’ils contribuent tous à la composition.
De là, quelques comparaisons explosent, dont celle qui dessine un parallèle avec les païens de DISMEMBER. Mais pour autant, pas question de plagiat individuel ou collectif, mais plutôt d’héritage, les musiciens suédois pratiquant un Death féroce devant faire face à pléthore d’œuvres séminales. Seulement, il est toujours possible d’y apposer sa griffe, en injectant un peu plus de fiel, ou en giclant l’acide en pleine face. Ici, les éléments notables tergiversent entre phases Heavy critiques et emballements en blasts assez peu coutumiers. On a même le sentiment parfois que le trio hésite entre Black Metal et Death Metal, tout en restant accroché à ses racines.
L’écoute est donc plus passionnante que ne le laissaient augurer les premières interventions. Au fur et à mesure de l’avancée de l’album, la cruauté se fait de plus en plus intense, le niveau de décibels atteint rendant la vague old-school obsolète et totalement aphone. « Great Black Death » en est un exemple parfait, avec ses BPM qui tombent comme de la neige sur les grandes étendues, et ses cassures striées de lignes de guitare à l’agonie hivernale. On se laisse donc happer par ce vortex de violence, qui ne supporte aucune limitation. Si ce n’est celle du chaos, parfois évité de justesse.
Human Depletion est donc un postulat ferme et définitif.
Naviguant entre tradition pure et intentions dure, ce premier album est d’une maîtrise incontestable. Loin du clonage habituel de résidents de Stockholm trop fainéants pour aller chercher la petite bête, SANGHRIAL peaufine ses plans sans leur faire perdre cette patine brute. Avec de multiples digressions agressives, des montées en puissance assourdissantes, et une poigne aussi ferme qu’une peine de prison sans sursis, Human Depletion vous réserve des moments de bestialité clinique, comme le suggère avec beaucoup d’emphase le terrible « Defiant Obsession » qui laisse encore une fois Arvid Borg partir en roue libre.
Bien conscient qu’il faut laisser une trace indélébile dans les mémoires, le trio en rajoute parfois, et singe les tics de la vague scandinave avec brio, sur le bref mais intense « Chaosbane ». Mais ce sont évidemment les entrées les plus longues qui sont les plus fascinantes, et « A Sentenced Breed » d’accentuer encore plus la méchanceté de ces trois désaxés.
Oppressant, morbide, intrigant, classique mais remuant, SANGHRIAL est une exception de taille dans la production vintage actuelle. Tout en respectant le travail des aînés, le trio de Stockholm poursuit sa propre route, entre ultraviolence et insistance, et nous broie les tibias pour nous laisser à terre, tordus de douleur.
Alors, certes, l’état des lieux était plus que prévisible. Mais il ressort de cet exercice une tendance à l’embellissement, et au contournement des rafraichissements les plus frappants. Et après tous ces efforts, nous avons bien mérité une bonne tournée de SANGHRIAL.
Titres de l’album:
01. Pestilence
02. Nihilist Doctrine
03. Human Depletion
04. Merciless Infection
05. Great Black Death
06. Defiant Obsession
07. Chaosbane
08. A Sentenced Breed
09. Stagnant Impotent God
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15