Rien de mieux pour clore la semaine et un vendredi chargé qu'un bon concert dans une petite salle. En l'occurrence, c'était un groupe Français important à l'affiche. Sans jamais être devenu fan cela fait tout de même longtemps que je suis Klone : la première fois que je les ai vus remonte à vingt ans (!!) alors que le line-up et le style pratiqué était très différent. Au long des changements de personnel déterminants et de la montée en puissance des Poitevins, ils se sont souvent arrêtés par chez nous – bien que je ne sois pas toujours allé les revoir. La dernière rencontre restait récente, fin 2023, mais assez positive pour que je renouvelle de bon cœur. En plus dans ces conditions : c'est toujours appréciable d'avoir une référence ancienne comme Klone à prix libre dans une petite salle.
Je partis fatigué et un peu tard, comptant sur le fait qu'il n'y avait qu'une première partie annoncée. Le premier concert après le changement d'heure offre toujours une sensation particulière, tant on perd vite l'habitude de faire le trajet alors qu'il fait encore jour. D'ailleurs en chemin je me disais que j'aurais mieux fait de sortir le t-shirt de Depeche Mode en mémoire de la reprise que Klone en avait faite pendant la période acoustique, plutôt que d’enfiler en vitesse celui de Down plus convenu. Pas bien grave. Il y avait peu de têtes familières mais bien du monde dans la cour, cela faisait plaisir de constater le succès d'une affiche qui n'avait pas été trop relayée par l'orga' empruntant la salle (l'asso' tenancière recourt de plus en plus souvent à cette délégation, depuis la fin de la pandémie). Il était même étonnant que Klone parvienne à rameuter autant dans ces conditions. Les deux groupes avaient du merch et il y avait aussi tout le temps de profiter de la douce fraîcheur d'un soir de début de printemps avant que ça ne démarre.
Dedans, la formation d'ouverture entama son set dans une pénombre à peine relevé de rouge avant que le chanteur, seul vêtu de blanc dans un quintet en noir, ne monte la petite estrade. HEADKEYZ est un groupe Montpelliérain dont le nom ne m'était pas inconnu, et qui avait ramené en réalité une grande partie du public qui se révélait formé en grande partie des amis et des familles. Je me disais, aussi… Musicalement, ils servaient un Rock Grungy ancré dans les années 90 avec quelques traces de Stoner ou Prog' des 70 dans une version propre et moderne, tout à fait inoffensif. Clairement, les musiciens prenaient plaisir à jouer ensemble et à passer un bon moment avec un public de proches dans une gentille ambiance complice de fête scolaire de fin d’année... La production choisie était potable et basique. Les compositions étaient assez charpentées, avec quelques espaces ménagés à la basse et des solos de guitare surjoués par le soliste-choriste, la rythmique étant tenue par une jeune femme arrivée récemment semble-t-il. Un morceau encore inédit ne jurait en rien sur l’ensemble du répertoire qui plaisait sans risquer d’épouvanter un parterre conquis d’avance. Le chanteur fondateur du groupe se détachait donc visuellement et communiquait en employant les formules classiques, commandant même un accroupi-levé que le public exécuta au poil. Il était surtout sous-mixé alors qu’il interprétait sans forcer, il aurait fallu faire plus attention à la production. Malgré quelques brefs décollages puissants, le tempo n'accéléra jamais beaucoup, la batterie se mettant en valeur plutôt par quelques plans complexes. Au terme de ces trois quarts d’heure on retiendra à l’actif une écriture correcte, mais nulle tension, nulle perte, brisure, colère, rédemption ou guerre à raconter.
KLONE commença doucement avec un effet de nuit étoilé pour gagner la petite scène. À la différence de 2023, les premiers titres ne m’ont pas semblé se distinguer du reste du set. Le son des Poitevins est très reconnaissable, et la production assurée par leur propre ingénieur du son était largement supérieure à la première partie. Le timbre de Yann Ligner et ce Metal Atmosphérique Post-Grunge forment un ensemble unique, porteurs d’émotions mélancoliques voisines de grands noms du Doom Rock ou du Metal Extrême Progressif tout en venant par un autre chemin. Voire, la parenté avec leurs vieux camarades de la même génération que sont Gojira s’accentue avec la direction prise par ces derniers. Le dernier album a suivi de peu le pénultième et le temps n'est plus aux ruptures dans leur identité bien établie. Autant dire que je m’étais vite replongé dedans, les souvenirs de notre dernière rencontre à deux pas d’ici étaient encore vifs. Il y a des groupes qu’on n’écoute pas forcément chez soi mais avec lesquels une relation s’est tissée, comme avec ces amis d’amis qu’on côtoie à intervalles larges mais assez réguliers depuis tellement longtemps qu’ils finissent aussi par faire partie de notre histoire longue. Ainsi, je reconnus certains titres que les vrais fans autour de nous célébrèrent particulièrement. Malgré mes craintes, une bonne partie de l’assistance du départ s’intéressa aussi à la tête d’affiche et les membres de Headkeyz, qui avaient pris soin d’inviter leur public à rester, s’y mêlèrent aussi. Il y eut quelques départs au long du set, comme toujours avec Klone, qui paie ainsi à mon avis le caractère très homogène de sa musique. Entre deux titres vers le début, la seule véritable tentative de communication de Yann fut pour se réjouir de revenir nous voir après un certain temps, ce qui était inexact puisqu'ils étaient donc passés il y a une grosse quinzaine de mois seulement même si c'était dans une autre salle avec une autre orga'. Mais c'est l'amabilité qui compte, dans le Midi.
Le jeu d’éclairages était ambitieux et surdimensionné pour une salle réduite et très basse de plafond comme celle-ci. L'effet onirique était partiellement atteint mais rendait quand même un résultat bizarre. Surtout, la projection fixée au grillage de la table de mixage était pile à hauteur des yeux des cinq musiciens qui n'ont pas semblé en pâtir. Je n'ai pas vu grand-chose de ce qui se passait sur la scène, comme c'est souvent le cas ici, mais cela amenait à se concentrer d'autant mieux sur la musique et cette sensation sans pareille d'évasion à vingt mille pieds le cœur chargé de regrets. Le groupe (sans Matthieu Metzger) vit assez sa musique et n'a pas besoin de parler. Guillaume Bernard n'a plus besoin de se mettre un peu en avant comme jadis, signe de bonne santé du collectif en dépit des changements. Aucune fadeur ni faiblesse n'affleurait au long du set. Le titre avec une introduction orageuse vint annoncer que la fin approchait, sans qu'une reprise ne soit au programme cette fois. Dans les dernières mesures de l'ultime titre, Enzo et Aldrick descendirent dans le public quelques instants. L'ensemble du quintet salua bras dessus dessous comme d'habitude, rejoints par le batteur Morgan qui est un peu de chez nous pour avoir joué avec Eyeless et Stephan Forté au long de sa riche carrière. Je ne me suis nullement ennuyé pendant cette heure dix.
Néanmoins vidé par ce dernier rendez-vous d'une longue journée, je n'ai pas beaucoup traîné pour aller me coucher. Ce n'était pas le concert de l'année, mais revoir un patron du Metal national fait toujours du bien avant une rapide suite.
J'y étais ! C'était cool
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