Noël approche, et tu sais déjà ce qui t’attend. La dinde, le foie gras, l’alcool, la fausse convivialité, tonton Alfred qui pète sur le sapin, le chat qui pisse sur la crèche, ta mère affolée qui est persuadée de ne pas en avoir fait assez, ces conversations politiques qui n’en finissent plus et qui prolongent l’apéro de deux bonnes heures, en gros, du classicisme inévitable qui te donne envie de t’évanouir dans les airs ou de piquer un sprint jusqu’au bar du coin. Mais on n’y coupe pas, si tant est que ces festivités soient à l’ordre du jour dans ton cercle familial.
Et la bande-son, on en parle ? Entre l’inévitable Mariah Carey qui pousse la note jusqu’à faire fonde la bûche glacée, les éternels de la chanson française entre Jean-Pierre François et IMAGES, et éventuellement, des souvenirs en caméra qu’on prend déplaisir à regarder pour la millième fois. Qui s’intéresse encore à la naissance du petit DJayson, qui finira sans doute à la TV les abdos saillants et le regard perçant (ou à défaut, dans un service de restauration rapide) ? Ta mère bien sûr, ta tante évidemment, mais les autres qui s’en tamponnent attaquent déjà la dixième bouteille de bordeaux pour ne pas perdre le rythme.
Un rythme qui pourrait être imposé par les australiens de GUTLESS.
Originaire de Melbourne, ce quatuor fraichement débarqué (Tom Caldwell - guitare/chant, Allan Stacey - guitare, Joe Steele - basse et Ollie Ballantyne - batterie) se propose de nous exposer ses vues sur un Death Metal traditionnel, bien assaisonné, relevé de quelques grognements de saison, le tout emballé dans une pochette fait maison. Entre un CANNIBAL CORPSE en pleine digestion et un SUFFOCATION en manque de papier cadeau, GUTLESS joue à mort (évidemment) la tradition, et nous ramène directement aux pères fondateurs floridiens, sans passer par la case départ.
De la nostalgie ? Certes, mais propice à des débordements autrement plus intéressants que les rots de cousin Kevin, qui hésite encore entre le détachement adolescent et le mépris d’abruti.
Old-school jusqu’au bout des riffs, High Impact Violence n’est rien de plus ni de moins que ce que son titre suggère. Une bonne calotte en mode supersonique mais élaborée, avec soli finauds, riffs au biseau et rythmique qui tient chaud. Dès « Bashed And Hemorrhaging », le plan d’attaque est expliquée par « grrr » + « boum-boum », mais résumer ces australiens à un simple décalque certes charmant mais salement redondant serait d’une injustice rare.
Toutefois, ne comptez pas sur eux pour ouvrir les huîtres. Ils en foutraient partout, en se transperçant les mains avec ce couteau trop aiguisé, et le goût iodé en prendrait pour son grade. Non, réservez les pour le découpage de la bidoche, une discipline qu’ils maitrisent à merveille. La barbaque est décidément leur rayon, sans pour autant cacher un passé de boucher devenu totalement frappé. Après une démo, un live et un split, GUTLESS passe donc à la vitesse supérieure et garde les abats bien au frais.
Rien de contemporain ne dépasse de cette marchandise qui a respecté la chaîne du froid. Les guitares, prolixes, le batteur, digne héritier de Bill Andrews de DEATH/MASSACRE, le chant, obligatoirement graveleux, et la basse, aux abonnés presque absents (qui ont toujours tort je le rappelle), High Impact Violence est aussi tradi que Tino Rossi, le gigot/flageolets, ou ces chorales américaines qui viennent vomir leur glucose sur votre perron. Mais la tradition, comme tout le monde le sait, ça a du bon, surtout lorsqu’elle est vendue bien emballée pour la modeste somme de cinq dollars australiens.
GUTLESS n’est pas le plus bestial, pas le plus méchant, pas non plus le plus austral, mais fait définitivement partie intégrante de cette armée old-school qui huile ses canons comme elle les fait parler. Un album honnête, avec quelques fantaisies techniques, de l’énergie, des écrasements probants, le catalogue est là, et inutile d’y chercher quelque chose pour les enfants.
Laissez-les grandir un peu avant de les rendre grincheux. Alors, heureux ?
Titres de l’album:
01. Bashed And Hemorrhaging
02. Beyond The Catacombs
03. Scalpel Obsession
04. Avalanche Of Viscera
05. Galvanized
06. Carved Into Existence
07. GORE GOD
08. Viral Infection
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16