ODIN (en vieux norrois : Óðinn) est le souverain d'Asgard, le royaume des dieux. Il est également le principal dieu de l'univers nordique. ODIN a également une place dans la mythologie germanique où il est connu sous le nom de Wutan (en vieux haut allemand), Woden (en vieil anglais) et Wodan (en vieux francique).
Voilà pour les précisions, ODIN ayant largement inspiré les artistes Heavy Metal depuis les années 80. Sa silhouette de sage borgne, son aura mystique, le fait qu’il soit considéré comme un dieu de la guerre, de la poésie, des runes, de la magie et des morts en a fait l’une des sources d’inspiration des fans d’Heroïc Fantasy, au même titre que d’autres divinités grecques et romaines. Et son influence continue de se faire ressentir aujourd’hui, même dans les régions reculées qui n’ont à priori pas de lien avec cette mythologie nordique. Ainsi, les vénézuéliens d’ODIN ont choisi ce patronyme pour s’illustrer sur leur scène, et imprimer une image de violence et de bravoure à leur musique.
Originaire de Valencia, ce quintet (Argenis Álvarez - basse, Jonathan Izaguirre - guitare, Ed Acosta - chant, Cesar Calatrava - guitare et Dave Aguilar - batterie) est encore timide niveau discographie, puisque Las Puertas Del Destino est son premier effort longue durée, après une simple vidéo et une participation à une compilation de la scène locale. Pourtant, ces portes du destin sont d’un professionnalisme incontestable. Dès les premières mesures du premier morceau, ce premier long pose les bases d’un Heavy profond, violent, et parfois, à la limite du Power Metal louchant sévèrement sur le Thrash.
Plus complexe et dense qu’on ne l’aurait cru au premier regard, ODIN a donc choisi de rendre hommage à ce Dieu révéré par de nombreuses cultures, pour ne pas lui faire honte d’une attaque trop faible. Rappelant parfois le JUDAS PRIEST le plus agressif, Las Puertas Del Destino est avant tout un véritable festival de riffs en fusion, qui s’articulent autour d’une rythmique impitoyable, ne refusant pas de temps en temps à appuyer sur la double pédale pour souligner cette affiliation au Metal le plus mordant et agressif. Impossible par exemple de ne pas envisager le puissant « Oscuro Destino » sous l’angle le plus thrashy, son thème principal agressant les sens, et le chant d’Ed Acosta se faisant plus grave et graveleux.
Le meilleur des trois mondes donc, pour une entrée en matière tonitruante.
Passionnant à défaut d’être vraiment innovant, Las Puertas Del Destino ouvre la barrière et y laisse entrer tout ce que l’existence compte de traumas, de fêlures et de blessures. Se côtoient alors les démons, les héros, les contrefaçons et les authentiques, dans un combat mythique entre le bien et le mal. Nos héros défendent donc le bien, ce qui n’est guère étonnant, mais acceptent le mal comme un négatif inévitable. Leur musique est donc adaptée à cette confrontation millénaire, et brosse le portrait d’un conflit éternel qui pour le moment, tourne à l’avantage du mal. Peut-on encore inverser la tendance ? Rien n’est moins sûr, mais les ODIN font tout ce qu’ils peuvent.
Légèrement maquillés pour s’adapter au concept, l’air fier et le regard défiant, les cinq musiciens abordent le Metal par le bon bout, refusant de s’enfermer dans un mimétisme trop flagrant. D’ailleurs, plus l’album avance, plus le ton se durcit, au point parfois d’atteindre un niveau sonore conséquent, sur le très méchant « MK Ultra » qui nous ramène aux expériences ignobles de la C.I.A. Lavage de cerveau, injection de drogues, torture en privation de sommeil, ce programme est évidemment propice aux dénonciations les plus brutales, et ODIN ne le sait que trop bien, se rapprochant d’un proto-Death Metal dur et pur, avec riffs sombres et chant de plus en plus hurlé.
Mélodique, abrupt, fluide et séduisant, ce premier chapitre laisse augurer d’une saga intéressante. Avec l’ajout de quelques percussions tribales, « Raza » saute sur l’occasion de la nouvelle génération, et provoque les clans avec une rebelle assurance tirant sur l’ultraviolence. D’où cette question qui finit par couler des lèvres : ODIN est-il vraiment un groupe de Heavy Metal, ou bien un chantre de l’extrême le plus solide ?
Je vous laisse répondre à cette interrogation en votre âme et conscience.
Car au-delà des questionnements légitimes ou pas, reste une musique extraordinaire, qui repose sur un sens du crescendo éprouvé. « Las Puertas del Destino », emballe encore un peu plus le tempo, enfonce le clou dans le cercueil des concessions, et nous assomme d’une partition belliqueuse. Si TESTAMENT et ANNIHILATOR se complétaient pour un split d’enfer, le résultat ne sonnerait pas autrement, à condition que les deux légendes appuient sur leurs traits de caractère les plus véhéments.
D’ailleurs, « Mil Años » laisse un peu s‘échapper la pression, pour revenir dans le giron d’un Heavy fort, mais mélodique. Les facettes sont exploitées à plein régime, et d’anecdote, Las Puertas Del Destino passe au statut de révélation.
ODIN a trouvé là un disciple digne de sa confiance, qui pratique un enseignement insistant, mais d’importance. Idéal pour se préparer à la fin des temps.
Titres de l’album:
01. Einheriar
02. Dios de la Guerra
03. Infamia
04. Sueño o Realidad
05. Oscuro Destino
06. MK Ultra
07. Raza
08. Las Puertas del Destino
09. Mil Años
10. Outro
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15