Jeune groupe finlandais, BLOODCROSS a déjà toutes les armes pour s’imposer sur le marché européen. Ces quatre jeunes gens ont les dents longues, et opèrent dans un registre exigeant, entre Power Metal de haute volée et Black mélodique très développé, ce qui n’est pas l’écart le plus facile à combler. Mais en sept morceaux seulement, le collectif fait preuve d’une belle lucidité, et d’un panache éclatant dans les moments les plus importants. Mais quel est donc cet écart que les résidents de Turku viennent réduire ? Celui qui sépare CHILDREN OF BODOM de DISSECTION, soit celui entre deux légendes de la musique extrême, qui a tout du fossé infranchissable, sauf pour les allumés.
Mais les BLOODCROSS sont tout sauf des gamins sans aucun sens des responsabilités. Non, les jeunots connaissent les règles du jeu, et savent qu’une chute est fatale, si ce n’est pour sa vie, du moins pour sa carrière. Alors, le franchissement se fait sans filet certes, mais avec des garde-fous, et avec un public en transe. Cette traversée porte même un nom, Gravebound, sorte de tombe sur laquelle on vient pleurer lorsque Jon Nodtveidt nous manque un peu trop.
Il y a beaucoup plus que de l’extrême sur ce premier album. Il y a de solides références aux monstres Heavy des années 80 et 90, et même une petite touche suédoise empruntée à ce cher Yngwie « humilité » Malmsteen, qu’on retrouve dans les soli les plus cramés qui brulent le manche de leur vitesse et de leur dextérité. Un large panel de références donc, pour un premier album carré, d’une maîtrise incontestable, et d’une ambition mesurable. De quoi s’introduire soi-même au bal des débutants qui ne vont pas tarder à devenir de vieux briscards.
T. Lindqvist (basse), J. Saarela (batterie), M. Saarela (guitare) et A. Pahlama (guitare/chant) se présente donc à nous avec une recette perfectionnée, et une attitude bravache. Ces musiciens ont les moyens de leurs ambitions, et si l’on retrouve encore quelques scories dans leur production, Gravebound est tout de même très convaincant dans son rôle d’hybridation refusant les croisements les plus faciles. Le seul obstacle à franchir pour pleinement apprécier ce premier jet, est la similarité évidente entre certains morceaux qui non seulement réchauffent des riffs déjà tièdes, mais se basent aussi sur des structures systématiques, ce qui peut découler sur une désagréable impression de déjà-vu, ou plutôt, de déjà-entendu.
Personal Records, dans son laïus promotionnel s’est arrogé le droit de lancer à la volée quelques noms. Ceux de SWORDMASTER, GATES OF ISHTAR, ABLAZE MY SORROW, PROPHANITY, ou RAISE HELL, qu’il considère comme faisant partie de la noblesse du Black Metal mélodique. Mais BLOODCROSS va bien au-delà de ce style, en incorporant dans son cocktail des éléments de Heavy Metal classique et des hommages aux guitaristes les plus rapides et influencés par les grands instrumentistes du dix-huitième siècle.
S’il est évidemment conseillé de prendre l’album par le bon bout, le final « Howling Spirits » épique et complexe est un bon point d’entrée pour qui souhaite faire connaissance plus rapidement. Avec une production gigantesque qui met tout le monde au même niveau, une technique sans failles qui permet les percussions les plus tribales sur fond de mélodies Folk, ce titre qui reste la trademark du quatuor balaie tout sur son passage, avec une fois encore ces blasts en tempête rythmique qui évoquent le déchainement des éléments dans le grand nord.
Entre la Finlande et la Norvège, BLOODCROSS n’a pas choisi. Les œillades à la Suède sont donc nombreuses, mais le résultat est personnel. Ce mélange équilibré de sensations fortes et de douceur mélodique nous ramène évidemment à l’époque glorieuse du chef d’œuvre Storm of the Light’s Bane, lorsque Jon, malgré son jeune âge repoussait les limites de la perfection pour accoucher de son grand-œuvre.
En moins de quarante minutes, la déculottée donne des rougeurs. La valse est intense et épileptique, et les têtes tournent avant de tomber, fouettées par ces interventions en solo qui égrènent les sextolets comme les corbeaux le maïs.
Très cohérent et produit d’un groupe soudé, Gravebound est un cimetière d’illusions perdues, et d’ambitions crochues. Le côté sombre de l’affaire n’aura évidemment échappé à personne, et les échos d’un passé pas si lointain sont noyés dans le talent contemporain, ce qui permet de construire un pont entre l’avant et l’après. Aussi brutal qu’il n’est accessible, ce premier album sonne juste, vrai et sincère, et nous donne des envies de grands espaces hivernaux.
BLOODCROSS grave donc son nom sur le marbre de l’actualité, certain de la pérennité de son approche. On ne saurait en vouloir à ces musiciens d’afficher une telle morgue, puisque le fruit de leurs réflexions est déjà mur, et prêt à être cueilli. Un Heavy Black mélodique de premier choix, pour un été qui ressemble de plus en plus à l’automne. Paradoxal, mais terriblement réaliste.
Titres de l’album :
01. Warbeasts
02. Nemesis Reborn
03. Beyond Flesh
04. Pale Avenger
05. Gravebound
06. Devil Speed
07. Howling Spirits
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