(Chronique rédigée en 2010, reprise ici pour fêter les 35 ans de l'album).
A quelques semaines de la venue d’Axl sur nos terres pour un concert de rentrée que tout le monde attend au tournant, il serait de bon ton de rappeler aux plus jeunes d’entre vous qu’avant d’incarner à merveille le compositeur maudit ressassant son Magnus opus ad vitam aeternam, le sieur Rose à été le leader d’un combo dangereux, méchant, sale et agressif.
Certes, en 1987, la Californie regorgeait de combos plus ou moins hirsutes, jouant un Rock plus ou moins authentique, et le nom de GUNS N’ROSES était déjà sur certaines lèvres, mais rien ne préparait les maniaques du lipstick et du porte jarretelles à un tel coup de bambou, et surtout en plein dans la gueule.
Tout devenait trop propre. Aseptisé. Vince Neil avait offert un joli tour en bagnole à Razzle, et on se rachetait des conduites, ou du moins, on essayait de faire semblant. Mötley se la jouait clean, les Def Lep surproduisaient un chef d’œuvre, Le Iggy se la jouait Métal soft, et la moue de Billy « White Wedding » Idol n’effrayait plus guère que les vieilles morues du PMRC.
Alice Cooper commençait son tiède comeback, AC/DC était en plein marasme, tout partait à vau l’eau. Le Thrash commençait à tourner en rond, et Chuck Schuldiner n’avait pas encore contaminé la côte est avec son Métal de la mort.
Alors que restait il à espérer ? Qu’étions nous en droit d’attendre ?
Tout ça et même plus. De la hargne, des aisselles qui schlinguent, des enfoirés prêts à niquer n’importe quelle pouffiasse pourvue qu’elle leur file une bouteille de pinard.
Et a force d’en avoir marre de se fader des pizzas ramassées à la poubelle, les 5 flingués responsables à eux seuls du revival Hard-Rock nous ont balancé un p****** de mollard gras dans la face.
« Welcome To The Jungle »? M. Fournier, douze ans plus tôt nous accueillait dans son cauchemar, force est d’admettre que celui des GUNS, plus urbain, colle plus les miquettes. Les dealers, les putes, la faim au ventre, les squats comme dortoirs de misère, tout ça ils connaissaient par cœur les salauds, et Axl l’a miaulé mieux que quiconque. Ces guitares crades, cette basse quasi Punk, et ce beat chaloupé, c’est sur c’était fait exprès. Mais quand on y réfléchit bien et que l’on se dit que ce premier titre n’était que l’arbre qui cachait une foret de onze autres brûlots, on se dit qu’on a quand même du bol d’avoir vécu ça right on time.
L’intro de « It’s So Easy », justement, c’est pas Stooges ça ??? Limite Hardcore, avec cette cloche de batterie qui bat le rappel, c’est un hymne, un rappel des troupes. C’est l’heure de l’apéro les gars, et comme d’hab’, on sort la vilaine bouteille de « Nightrain » qui se vide aussi vite que les poches. Dans le genre « Je fais mieux qu’Aerosmith, et en plus je t’emmerde », on a rarement fait mieux. Ca te griffe les burnes en te piquant ton larfeuille. T’en redemandes en plus ???
Ils sont tous dehors maintenant, « Out Ta Get Me », dans un déluge de riffs cinglant, toujours mid tempo, on a largement le temps d’accélérer la cadence man !
Mais d’ici la, un peu de poudre ferait le plus grand bien, et il est temps de choper « M. Brownstone ». Il est justement pas très loin, sur Sunset, et ça sera l’occasion de lui balancer un groove d’enfer, dès fois qu’il refile une demie dose gratos !
Après la blanche, on atteint forcément les sommets, et le sommet de cette face A, c’est la patate ultime, le pied d’enfer, « Paradise City ». Osons dire ici qu’il s’agit d’un des plus grands titres Rock jamais écrits. L’équivalent don’t give a fuck de « Satisfaction », « Somethin’ Else » ou « My Generation ». Qui va nous contredire ??? Ce final épileptique avec les soli de Slash qui giclent comme la purée sur la tronche d’une traînée, et les baguettes de Steven qui épluchent la caisse claire comme une vieille patate ridée, je ne m’en suis jamais remis. Et avec les images en plus du son, c’est pire…
Et en retournant le skeud, on se dit que c’est pas possible qu’ils vont forcément fatiguer, commettre une faute de goût, mais non, que dalle. « My Michelle » et « Think About You », c’est du même tonneau. L’énergie des laissés pour compte d’un côté, et la mélodie venimeuse de l’autre. Imparable.
La pause, c’est le hit « Sweet Child O’ Mine » qui l’offre. LA chanson qui a fait décoller les ventes de l’album. Avec pourtant une intro « torchée en 30 secondes en studio » dixit Slash himself, il faut admettre qu’elle est belle. Axl fait passer des émotions d’écorché vif qui collent la chair de poule, et la basse mise en avant donne un relief incroyablement intense à l’ensemble. Et ces « Where do we go, where do we go now? », juste avant la reprise final, c’est pas la peine, c’est orgasmique. Point.
Et que voulez vous formuler comme grief envers un groupe capable d’enchaîner sur « You’re Crazy », dont le tempo échevelé à du donner bien des frissons à certains Rock critics qui commençaient à trouver le temps long ?
Aucun ? Bah oui, c’est ça, vous avez tout compris !
Et les deux derniers missiles, « Anything Goes » et « Rocket Queen » ne viennent rien gâcher. Toujours ce balancement incroyablement pervers, cette rage sous jacente voire carrément affichée, cette morgue de jeunes loups prêts à tout bouffer…Une fois l’album fini, difficile de reprendre son souffle….
C’est vrai que ça sentait à sentir le moisi tout ça. Ces grosses bagnoles tape à l’œil, ces bagouzes énormes, et ces poses de Rock Star backstage avec une groupie qui attend sagement de se faire passer dessus par les roadies…
Il était temps. Heureusement qu’à intervalles réguliers des fouteurs de merde viennent botter le cul des gros tas de graisse assis sur leur tas de pognon. Appetite For Destruction, c’est l’urgence, c’est la vie ou la mort, c’est le cri de la dernière chance. Et ce cri, nous sommes des millions à l’avoir entendu.
Quel dommage quand même…On aurait pu rêver.
Rêver à autre chose que deux doubles albums pompeux qui n’avaient rien à foutre là.
Allez Axl, Slash, Izzy, Steven et Duff, vous nous devez bien ça. Revenez un jour nous prouver que ça n’était pas qu’un coup du sort.
Et que vous avez toujours les glandes…
Titres de l’album :
01. Welcome to the Jungle
02. It's So Easy
03. Nightrain
04. Out ta Get Me
05. Mr. Brownstone
06. Paradise City
07. My Michelle
08. Think About You
09. Sweet Child o' Mine
10. You're Crazy
11. Anything Goes
12. Rocket Queen
... Et voici que se profile un chaos ad tour aux US à partir de septembre !
11/08/2025, 15:37
Une fois mis mon côté vieux réac' dans la poche, et oublié les 2 ou 3 autres trucs négatifs, j'en profite pour donner mon sentiment sur les groupes (uniquement le samedi pour moi):- Le temps de quitter le taf et de faire la route, pas vu THEOREM.(...)
09/08/2025, 22:37
"Les enfants sont toujours là, les couples sont venus attachés et en famille".C'est une des choses qui m'ont déplu: les 2 gamines devant. On voit de plus en plus de personnes emmener leur gosses à des concerts de Metal, Punk ou Hardc(...)
09/08/2025, 22:33
Jus de cadavre, c'est évidemment une excellente nouvelle, mais pour moi, la news de l'année pourrait être l'éventuelle reformation de Kyuss (en tout cas la rumeur est lancée)
07/08/2025, 18:15
C'est bon ça ! Et une tournée dans la foulée svp , cela fait plus de 10 ans que je les ai vu . En même temps ils sont tellement rare qu’ils passent uniquement au Hellfest de temps en temps
07/08/2025, 17:52
ça a intérêt d'être meilleur que le 3 et les deux EP, depuis le temps qu'on attend du nouveau, surtout avec le retour de Kirk Windstein.
07/08/2025, 12:26
En effet, mais le groupe les considèrent comme des EPs je crois... Enfin bref ça reste la news de l'année quoi qu'il en soit.
07/08/2025, 11:35
Au début j'ai hésité à y aller, éprouvant plus d'intérêt pour Nailbomb que pour Soulfly. Puis quand j'ai vu que ce serait Max et son orchestre sans Newport, ça m'a coupé l'envie.Sepultura ayan(...)
07/08/2025, 11:35
Non, il fera suite à Down IV, sorti en deux parties, respectivement en 2012 et 2014...
07/08/2025, 11:06
"il va se jeter sur le nom Sepultura lorsque ces derniers auront mis la clef sous la porte."Aucun doute là dessus oui. Je pense même sans rire qu'un calendrier de tournée / de fest / d'un nouvel album est déjà prêt.
06/08/2025, 15:35
Cavalera est un charognard, pas étonnant qu'il ressorte Nailbomb du placard. Je suis sûr qu'il va se jeter sur le nom Sepultura lorsque ces derniers auront mis la clef sous la porte.
05/08/2025, 21:18
@Gargan : Merci pour les précisions quant aux deux dealers de galettes qui méritaient de voir leur nom affiché, ainsi que pour l'origine de la bière que je n'ai pas goûtée, mais que mon comparse Manu semble avoir appréciée.
05/08/2025, 17:33
Petites précisions : le sekhmet existe toujours mais le gérant a changé depuis quelques mois et le métal n'y a plus vraiment sa place. Ce fest est donc une belle continuité ! La bière servie (excellente !) venait de la microbrasserie Arcatos, cr&eacu(...)
05/08/2025, 14:39
Marrant de retrouver un vieux commentaire, dans la foulée acheté le disque puis celui d'avant, tout aussi excellent.Je viens juste de voir qu'un nouvel album était sorti fin juin, et, sans surprise, c'est encore une réussite.
05/08/2025, 13:20
Il est impossible que j'aie grossi. J'oubliais de signaler que Robert Plant aussi est venu cette ann&(...)
04/08/2025, 14:50
1) "Donc il n'y a pas de son dégueulasse ou pas en fait. C'est à juger au cas par cas"Bien évidement que quelquefois cela dépend de l'endroit où on se situe en salle...Mais si les 3/4 des gens présents et ce à(...)
04/08/2025, 08:36
Une review est tjs très subjective et peu importe l'expertise qu'on essaie d'y mettre du haut de nos "je suis fan depuis x années" "j'ai fait x concerts". Je n'ai fait que le concert du dimanche et c'était mon 3e sur la tournee a(...)
04/08/2025, 06:33
Ceci dit je maintiens "La ligne entre reformation et tribute band devient de plus en plus floue et j'aime pas ça, j'y trouve un manque d'honnêteté."Même récemment les groupes qui jouent d'anciens titres sur la nostalgie et qui (...)
03/08/2025, 21:47