Allez, maintenant, ça va bien. La dinde est digérée, le gigot fini et les flageolets pétés, donc nous pouvons enfin passer à autre chose…en attendant le grand raout de la Saint-Sylvestre qui permettra aux pochetrons d’en remettre une (épaisse) couche. Mais nous, bourrins devant l’éternel, nous replongeons dans les derniers traumas de l’actualité musicale pour refermer définitivement la page 2023.
Des centaines de chroniques, pour un bilan largement au-dessus de la moyenne. Je ne pouvais décemment pas terminer mon parcours par une sortie en demi-teinte, et j’ai donc écumé une fois encore les Bandcamp pour vous faire découvrir des musiciens méritants. Et c’est à Seattle, dans l’état de Washington que je les ai dénichés, mais ne vous rongez pas les sangs. Ces gus ne sont pas des nostalgiques de l’ère Cobain, mais bien de gros thrasheurs de leur race, prompts à défendre la violence musicale au prix de leur crédibilité.
Ce quintet est sympathique, je ne vois rien d’autre à dire. Formé en 2019, il est resté jusqu’à présent discret, ne publiant qu’une démo en 2021, avant de passer le turbo d’un longue-durée cette année. Se définissant comme un combo high speed, COLONY DROP nous propose avec son premier album un concentré d’énergie pure, piochant dans les barils les plus dangereux du camion pour alimenter ses pistons. Et comme le sens de la formule compte plus qu’une longue explication, imaginez un MOTORHEAD tapant le carton avec un SUICIDAL TENDENCIES plus proche de NYC que de Venice.
Ou bien, un EXCEL dopé aux amphétamines LEEWAY, le tout saupoudré d’un peu de coke piquée à BULLDOZER. Un GAMA BOMB moins potache et plus rapace. En gros, la quintessence du Crossover le plus épais et lourd, allégé de fulgurances en BPM élevés.
Brace For Impact, ce sont trente-cinq minutes qui nous redonnent foi en cette vague old-school qui a souvent tendance à regarder le nombril des autres. Une leçon d’appropriation des codes, pour les adapter aux impératifs modernes, sans en trahir les dogmes. Et croyez-moi, une fois que vous aurez ingurgité le nucléaire « Supplicant », vous verrez exactement de quoi je veux parler.
Incroyablement doués, ces cinq lascars (Ari Rosenschein – basse, Eric Harris – batterie, Ben Burton – guitare, Ryan Moon – guitare/claviers, et Joseph Schafer – chant) sont tout sauf des troglodytes apprenant les rudiments du solfège. Avec un duo de guitaristes qui riffent comme un DEATH ANGEL inspiré, une section rythmique qui pulse comme un réacteur en surchauffe, et un hurleur qui vocifère comme un italien dont les pâtes ont refroidi, COLONY DROP s’appuie sur des individualités notables pour souder un collectif en béton. Entre Hardcore métallisé et Thrash à l’arraché, Brace For Impact est une gigantesque calotte qui pique des idées à BLACK SABBATH et la vague NOLA pour les redistribuer aux coreux américains les plus ouverts.
Il est difficile de ne pas envisager l’affaire comme un pugilat entre les vrais et les traitres. Et les traitres s’en mangent une bonne, car l’épaisseur de l’œuvre les renvoie à leurs chères études. Incroyablement persuasif au niveau de sa production, Brace For Impact est à l’image de notre société actuelle, débordant de violence gratuite et de clashs plus ou moins méchants. Fascinés par la science-fiction, la Pop culture et les jeux vidéo, les marsouins nous racontent donc des histoires simples qui parlent à l’adolescent que nous sommes toujours, tout en lui bottant le cul d’une paire de riffs agressifs et peu complaisants.
Mais comme la bestialité ne fait pas tout, de grands espaces ont été aménagés pour que les mélodies se fassent bronzer. Et pas seulement sur l’intermède délicat de « Heartfelt », qui met Mike Muir de côté pour fricoter avec Jeff Waters, mais aussi sur les titres les plus revêches, comme ce surpuissant « Heartwrench », plus Hardcore qu’un slip de Roger Miret.
En jouant constamment avec les limites de vitesse, COLONY DROP aère ses parties (non, pas celles-là bande de petits pervers), et agence ses idées avec logique, alternant les séquences avec un brio indéniable.
Lourd comme une enclume, oppressant comme un CROWBAR soudainement passionné par l’histoire de la violence californienne, supersonique comme un jet WEHRMACHT en pleine accélération Thrashcore, Brace For Impact se dépêche de raconter son histoire de peur qu’elle n’en devienne caduque. Mais entre vitesse et précipitation, le quintet a choisi la bonne option, et nous entraîne dans un formable tourbillon dominé par une basse ronflante et des soli qui enchantent.
Il n’est guère difficile d’admettre que ce premier longue-durée frise la perfection dans son créneau pourtant exigeant. Il me fallait quelque chose de vraiment savoureux pour oublier le goût des festivités de fin d’année, et ces américains m’ont fourni exactement ce dont j’avais besoin. Remarqué plus tôt, j’aurais même pu le glisser dans mon top de fin d’année, mais ce n’est que partie remise.
Avec un peu de chance, les COLONY DROP y figureront l’année prochaine.
Titres de l'album :
01. Colony Drop (Brace for Impact)
02. Remade
03. Stand Against the World
04. Supplicant
05. The Clockwork Grip
06. Heartfelt
07. Heartwrench
08. Patient Xero
09. The Guillotine
10. Fantasize the Beast
11. (MS-07) The Gouf
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
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26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20