Amis de la sophistication, admirateurs des heures passées en studio à dessiner des textures et des strates, accros aux techniques modernes et avant-gardistes d’enregistrement…
…passez votre chemin.
Les italiens de TAURUS INFERNO ont imaginé une musique aussi évocatrice que leur nom, et nous livrent avec ce premier album éponyme l’une des charges les plus viscérales de cette fin d’année. Et autant dire que c’est efficace, rentre-dedans, sans chichis et brut de pomme. Dans la poire. Une grosse pêche.
Venus de Toscane, ces trois malabars qui ne font pas de bulles ont patiemment attendu leur heure pour graver quelques morceaux leur permettant de laisser leur empreinte sur le sol boueux d’un Heavy Metal rétrograde. Affichant clairement des influences historiques, évidemment nostalgiques, les trois musiciens jouent donc en rangs serrés, et évoquent le passé européen le plus vilain, lorsque quelques téméraires s’éloignaient des canons établis par la NWOBHM.
Antonio Ghisu (basse), Stefano Doretti (batterie) et Camillo Venturi (guitare/chant) nous proposent avec Taurus Inferno une expérience sympathique, et une stimulation des sens par l’électricité la plus chargée, quelque part entre deux ou trois influences incontournables.
En écoutant les premiers morceaux de ce disque, déjà publié à compte d’auteur beaucoup plus tôt dans l’année, on ne peut s’empêcher de penser que si les chemins de VENOM et MOTORHEAD s’étaient croisés en studio au début des années 80, le barouf aurait été aussi intense, malpropre, malpoli, hirsute et gras comme un bide rempli de bière. Utilisant les codes primitifs d’un HELLHAMMER en version mid tempo, TAURUS INFERNO se replonge dans le mysticisme des eighties, lorsqu’un pentagramme ou une moustache savamment taillée suffisaient pour attirer dans ses filets un public adolescent en mal de sensations fortes.
Enregistré dans des conditions live, avec le gain à fond et un peu de chorus quand il le faut, Taurus Inferno est un monstre de groove, un golem de boogie, une idole de méchanceté sympathique, qui se montre tel qu’il est, sans avoir honte de ses blessures, de son ventre pendant et de son regard légèrement embrumé par l’alcool. Aussi greasy qu’un bootleg de MOTORHEAD en Allemagne, ce premier disque est une profession de foi de biker psychologique qui arpente des routes imaginaires chaque nuit dans ses cauchemars les plus intimes.
« Jump In The Dark », entame puissante et directe, révèle les intentions, et sonne comme un single de Cronos & co repassé à la moulinette Rock n’Punk de Lemmy, le tout produit par un Josh Homme rigolard et légèrement défoncé. Le riff reste dans la tête, la basse y pénètre en mode lobotomie frontale, le chant racle sa gorge, et la rythmique, soudée comme un pot ninja cogne et frappe comme si sa crédibilité en dépendait. On pige immédiatement où le trio veut en venir, et on se laisse attraper par l’honnêteté de fond qui refuse les astuces bon marché et autres illusions de production. Après tout, le Rock a commencé sous sa forme la plus basique, alors autant perpétrer l’héritage en mode Heavy Metal mayonnaise/bourbon.
On n’écoute pas un album de la trempe de Taurus Inferno. On l’encaisse, on le subit, et on finit subjugué par cette franchise Rock qui déguise chaque morceau en psaume d’une bible diabolique, rédigée à quatre mains par Mantas et King Diamond. Si les éléments occultes à la MERCYFUL FATE sont assez discrets, ils sont compensés par des allusions multiples à la vague Desert Rock/Sludge du sud des Etats-Unis, évidemment combinés à une agressivité thrashy délicieuse.
Mais, ne réduisons pas le trio italien à une bête de foire fonçant tête baissé sur la porte de la clôture. Non, les mecs sont capables de réflexion et font même preuve de patience sur les morceaux les plus médiums, à l’image de ce « Hell Of The Damned », entre ZODIAC MINDWARP et le vieux CELTIC FROST, Angleterre et Suisse, pour une visite guidée de Londres et Zurich, chocolat, pintes de bière, Madame Tussauds et les banques aux coffres bien garnis.
TAURUS INFERNO est donc la nouvelle créature Heavy que les plus allumés attendaient comme le messie. Et le messie à des choses à brailler, des riffs à syncoper, et une basse à cogner, aussi fort que sur « In Your Eyes », proto-PRONG habile qui use d’une régularité de frappe admirable.
Finalement en cherchant bien et en faisant preuve d’ouverture d’esprit, on trouve un peu de tout dans ce garage italien. Du KILLING JOKE, du PRONG, du VENOM, du TANK, du MOTORHEAD, du Tom Warrior, et puis d’autres exemples lointains. La rigueur dans la composition, qui se base sur un thème porteur brodé de quelques fantaisies mélodiques, la force de l’exécution, live en studio, les accroches des chansons qui vous plantent un hameçon harmonique dans le cou, le tableau est assez complet, et l’addiction immédiate.
« Witching Hour » ne cache aucunement son admiration pour le trio de Newcastle, en piquant l’intitulé le plus symbolique du crew d’Abaddon. Alors, la NWOBHM qui se fritte avec VENOM ? MOTORHEAD qui insiste sur le Space-Rock à l’occasion d’un bœuf avec les anciens potes d’HAWKWIND ? Les deux mon neveu, mais surtout, au-delà de tout, un Hard-Rock sincère, un peu gauche, mais qui connaît quelques manières.
Comme celles qui consistent à vous faire les poches sans que vous ne vous en aperceviez. Il faut bien vivre après tout.
Titres de l’album:
01. Jump In The Dark
02. Puritan
03. Be Silent
04. Isolation Calling
05. Modern Atavism
06. Hell Of The Damned
07. In Your Eyes
08. Witching Hour
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31