Un samedi comme les autres, un temps clément, et un groupe de Thrash old-school entre les feuilles. Que pourrait-il m’arriver de mieux finalement ? D’autant plus que le groupe en question n’est pas du genre à bâcler le travail pour alimenter sa discographie et pourrir les colonnes des webzines. Formé en 2001 du côté de Cagliari en Sardaigne, ce quatuor (Antonio Sanna: guitare/chant, Fabio Sinibaldi: basse, Daniele Manca: guitare et Michele Sanna: batterie), a d’abord patienté jusqu’en 2009 pour nous offrir sa première démo (Coma), puis 2014 pour faire noter son premier longue durée (Mindless) par la presse internationale et juger par le public européen. Et c’est donc cinq ans plus tard que nous découvrons la suite de leurs aventures, sous la forme d’un nouveau long, qui a su gagner la confiance déjà accordée par Punishment 18 Records qu’on trouvait à la promotion de leur premier jet. Pas étonnant que ce label très actif ait souhaité continuer d’accompagner nos amis transalpins, puisque la qualité est encore une fois au rendez-vous de ce Disorder. Il risque d’ailleurs d’en causer dans votre organisme, spécialement si celui-ci est réceptif aux assauts antiques de la Bay Area et du Thrash en général, puisqu’il s’applique à en reproduire les symptômes pour en singer la maladie, à grand renfort de rythmiques véloces, de riffs féroces et de lignes de chant plutôt rosses. Et si d’aventure ce groupe vous était inconnu, son style et son rendu sont assez simples à visualiser auditivement. Tentez d’imaginer du SLAYER repris par un groupe allemand, et chanté par Bobby Ellsworth d’OVERKILL. Si vous y parvenez, alors vous aurez déjà bien assimilé ce qui vous attend sur le premier morceau « Cursed to Mankind », qui place les pions sur l’échiquier en envoyant valser le fou d’un headbanging acharné.
Citant comme influences SLAYER, METALLICA, OVERKILL, ANTHRAX, SEPULTURA, mais plus généralement les scènes US et germaine, COMA est pourtant bien plus qu’un simple combo vintage se contentant de recycler les plans de ses arrière-grands-parents. On sent dans l’attaque du mordant, des décisions plus modernes, et une envie de se rapprocher d’un Groove Metal actuel sans trahir les dogmes d’origine. Glissant parfois quelques allusions à la scène Néo Thrash/Death scandinave des années 90, Disorder est donc une affaire d’ouverture d’esprit, et de méchanceté peu diluée et accommodée. Toujours prompts à adopter les variations pour ne pas lasser, les italiens, dès la première moitié de leur second album montrent qu’ils ne sont pas de vulgaires faussaires, et empruntent dès « Ropes » des chemins de traverse, suggérant que le KREATOR du nouveau siècle aurait pu influencer les AT THE GATES et autres SOILWORK. Même sens de la mélodie dans la violence, même envie de frapper autrement qu’en collant de simples coups de boule, avec en sus des arrangements malins et de fréquents changements de tempo. C’est donc très futé, malgré une vitesse de croisière qui rappelle souvent le meilleur de la scène Thrashcore US et du mouvement plus fondamentalement Thrash allemand, et presque tout le temps inspiré, malgré un timing très concentré et des morceaux qui ne dépassent que très rarement les trois minutes et quelques.
Attention toutefois à ne pas voir de louanges déplacées dans mon discours. Si la variété est une carte maîtresse du quatuor, son originalité n’est toutefois pas des plus criantes. Il s’agit plutôt d’une sorte de Crossover à grande échelle que d’une appropriation des codes pour les transcender, et on sent clairement sur un titre comme « Blood Fades To Ice » que les COMA ont bien appris leurs leçons, et qu’ils les récitent à leur façon. Antonio Sanna, de sa voix très aigue et criarde pourra gêner ceux qui préfèrent les organes profonds et graves, mais son timbre s’adapte parfaitement à un instrumental qui fait feu de tout bois et qui montre des signes d’hystérie globale. D’ailleurs, lorsque le groupe se lâche et multiplie les pirouettes et figures, l’ensemble tient parfaitement en place et fait preuve d’une folie que l’on entend que très rarement (« Nightmare », la jonction entre la décennie des OVERKILL et celle des AT THE GATES, le tout sur un tempo qu’EXODUS n’aurait pas boudé). En gros comme en détail, un album qui sait qu’il n’a pas inventé la poudre, mais qui la fait parler avec efficacité et sagacité, en faisant preuve d’un flair indéniable dans les transitions, et en lâchant des riffs et des soli tous plus fédérateurs les uns que les autres. A tel point qu’on frise parfois le Techno-Thrash à la BELIEVER, sans sombrer dans les affres de la prétention équilibriste.
Instincts mélodiques à la TESTAMENT mâtiné de PANTERA qui reprend « Planet Caravan » (« Ascending to Disorder »), affolement soudain qui se rapproche du plus velu de la sidérurgie allemande (« FBH », on dirait presque le ASSASSIN de « Baka », c’est dire si ça pousse derrière), pulsions en contretemps qui se remémorent les massacres d’antan (« Alive », encore un truc que les OVERKILL et KREATOR auraient pu se partager autour d’un café), la diversité est donc de mise et rend cet album beaucoup plus fascinant qu’on aurait pu le penser. Et à la rigueur, en extrapolant un peu, il est possible d’y voir un avenir plus radieux que prévu pour la vague nostalgique actuelle, qui a souvent tendance à s’empêtrer dans ses travers de copie carbone. Et comme pour bien affirmer sa singularité, COMA termine sa course avec un effort de longue haleine, et un « Buried » qui au contraire sonne comme l’émergence pleine de vie d’un outsider qui a tout pour devenir un leader. Avec en sus une production impeccable signée Francesco Paoli (FLESHGOD APOCALYPSE), Disorder à tout du chien dans un jeu de quilles, parfaitement satisfait d’avoir pissé sur la norme pour marquer son territoire.
Titres de l'album :
1. Cursed to Mankind
2. Time
3. Ropes
4. Blood Fades to Ice
5. Nightmare
6. Ascending to Disorder
7. FBH
8. Alive
9. Trained to Pain
10. Buried
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)
09/07/2025, 13:16
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23