Un anniversaire pareil, ça se fête, et surement pas au soda. Alors, sortez les bouteilles de whisky, de gin, de vodka et tout ce qui vous passera entre les mains gantées. Car en 2022, les colombiens de REVENGE célèbrent leur vingtième année, ce qui n’est pas un mince exploit dans le créneau surpeuplé de la nostalgie appuyée. Pas moins de neuf albums studio, des live, EP’s, split partagés avec des collègues/amis/partenaires, largement de quoi honorer ce gros gâteau qu’est Venomous Vengeance, au titre annonciateur d’une débauche de décibels et de sueur sur le cuir épais.
REVENGE, c’est un rendez-vous avec le passé, une façon de renouer avec ces vestes en jean bardées de patches, se souvenir de ces après-midis passés au marché à traquer le badge inédit, le t-shirt qui tue, avant de passer chez lez disquaire pour voir si d’aventure, RUNNING WILD n’aurait pas sorti une nouvelle rondelle. Mais plus que du côté allemand du Heavy, les colombiens reluquent volontiers les fesses du Speed canadien d’EXCITER, même si quelques noms de l’écurie Noise viennent taquiner leurs influences depuis leurs débuts. Ces même débuts furent formalisés par un album pur acier, Metal Warriors, qui en deux mots expliquait la philosophie de cette horde hardante qui depuis, n’a pas ralenti la cadence ni laissé sa foi dans un vulgaire missel à la mode.
Et REVENGE, avec Venomous Vengeance continue sur sa trajectoire ascendante, en nous assénant neuf nouveaux coups de fouet sur l’échine. Enregistré aux ITM Studios en 2021 par Edison Gil, ce neuvième chapitre de la saga colombienne n’a évidemment rien à envier à ses grands frères, et la saga Harry Ripper se poursuit donc à grands coups de baguette magique machiavélique, déchaînant les démons du Heavy Metal pour mettre la terre des moldus à feu et à sang.
Au menu ? La même chose que d’habitude, ce à quoi Esteban "Hellfire" Mejía (guitare/chant), Daniel "Hell Avenger" Hernandez (batterie), Night Crawler (guitare) nous ont habitué depuis des années, aujourd’hui soutenus par la basse ronde et claquante de Camilo Hernandez. De la puissance donc, mais fluide, des mélodies en contrepoint pour ne pas passer pour de gentils bourrins, des refrains fédérateurs chauffant comme un radiateur, des soli simples mais héroïques, et surtout, une indéfectible énergie héritée des sacro-saintes années 80, lorsque le cuir, le Metal, les moteurs tournaient à l’unisson pour nous faire rejoindre les rangs de la rébellion.
Des clichés donc, des poses, mais une indéniable sincérité dans la composition qui donne naissance à l’un des albums les plus prévisibles de ce mois de janvier, mais aussi l’un des plus enragés. Et lorsqu’on entend ce diablotin de Esteban "Hellfire" Mejía s’adresser aux Metal Maniacs sur le terrible et survolté « Hit the Road », on imagine sans peine le groupe on stage, la rage au ventre et les guitares en avant, lâchant toutes leurs tripes pour que les fans soient transportés au Walhalla des hard-rockeurs.
Du live en studio donc, dans la grande tradition des RAVEN, TANK, MOTORHEAD, avec ce petit plus de facilité sud-américaine, qui donne le sourire à des chars d’assaut aussi solides et rapides que « Venomous Vengeance ». Du traditionnel dans le fond, mais attachant dans la forme, avec un mixage parfait permettant de sentir les syncopes des riffs vous chatouiller la colonne vertébrale. Inutile donc de tergiverser, cette psychothérapie par régression est donc totalement jouissive, et ramène l’adolescent qui est en nous et qui apprenait de l’extrême par son versant le plus abordable, celui d’un Speed Metal anobli par les ABATTOIR, AGENT STEEL et autres groupes plus mélodiques sur la moyenne, mais pas moins hargneux.
Entre EXCITER et ABATTOIR, il y a donc les REVENGE, capables de trousser un classique instantané de la trempe de « Wings of Fire », et d’enchaîner en faisant monter la pression d’un incroyable « Evil Crows ». Plus Speed que Heavy, mais définitivement Metal, Venomous Vengeance est donc une sacrée fête en l’honneur de la tradition, avec ce petit esprit chafouin qui transforme les cadeaux en inédits d’une époque pas si lointaine.
Moins de quarante minutes, soit la durée d’un set en première partie, mais un turbo qui marche à plein régime, et huit raisons de lever le poing. Des amis qu’on retrouve toujours avec plaisir, et qui vous ouvrent grand la porte de leur cœur pour y exhiber les dédicaces gravées par Mel Sanchez, Rock n’Rolf, et Dan Beehler.
Enfourchez vos mobylettes, direction le centre-ville, la boom-box à fond la caisse. Les vieux sur leur banc vont encore flipper, les femmes et leurs enfants trembler, mais c’est le prix à payer pour se sentir libre.
Titres de l’album:
01. Speed Rock & Roll
02. Metal for Freedom
03. Hit the Road
04. Venomous Vengeance
05. Wings of Fire
06. Evil Crows
07. Wild & Obscene
08. Metal Thunder
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Très 90s dans le son, même si j'aurai préféré un peu plus rond. J'aimerai bien les revoir live du coup.
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