En plus des festivals, la vie continue et elle implique aussi des concerts hors festival. Surtout que les dates annoncées longtemps à l’avance bénéficient toujours d’un avantage sur celles qui sont connues plus tard, même si elles sont moins importantes. Celle-ci se présentait comme une occasion de sortir un peu à nouveau du périmètre du Metal après des mois dans notre premier territoire, même si elle reste dans ma zone de confort musical. Heureusement, le programme du festival en cours publié peu après n'a entraîné aucun conflit d’agenda, les choix déchirants viendront plus tard. C’est donc d’un cœur léger que nous faisons le court trajet vers le Rockstore dans une soirée maussade convenant tout à fait.
Le revival Post-Punk, depuis plus de vingt ans qu'il est là, n'a connu en fin de compte qu'un creux passager vers la fin de la première décennie avant que de nouveaux groupes ne déferlent encore dès 2012 environ. Les deux de ce soir sont de bons représentants de ce qu'on pourrait appeler la troisième vague.
Ouvrant le feu de manière assez agressive peu après l'heure officielle de départ, VENIN CARMIN est à la base un projet plutôt solo, même si l'implication visible de la compagne de scène assurant les synthés pourrait faire croire à un vrai duo. En short Adidas, résille, top cuir et maquillage marqué, la chanteuse Lola se réservait une basse bien mise en avant pour donner une ligne mélodique et grave à une musique plutôt Cold Wave à la française malgré un chant en anglais, tirant beaucoup vers la Pop. L'interprétation était assez énergique, voire franchement vindicative, portée par un chant montrant quelque capacité et des musiciennes ne tenant pas en place. Mais les crachats spectaculaires envoyés au loin par la chanteuse montraient une vulgarité qui n'était pas du tout nécessaire. Je m'accrochais au moins à une certaine efficacité sonore pour me remuer (vous savez que j'aime qu'on valorise la basse, quel que soit le style). Le combo parvint à créer une complicité avec le public en faisant répéter des chœurs avant un titre, en évoquant les origines méridionales de ses membres, et surtout en s'épanchant sur les abus subis par la chanteuse et le silence qui ne profite qu'aux criminels – comment ne pas adhérer au moins quant à cela ? Le set de trois quarts d'heure s'acheva avec le dernier single publié, fort dansant, une belle acclamation, une accolade des deux artistes et une invitation à se retrouver au stand. Venin Carmin me paraît très représentatif de la scène actuelle.
Ce cher vieux Rockstore chargé de tant de souvenirs n'était plein qu'à moitié. Mais comme toujours dans ce style on distinguait bien les vieux routards quinquas de la scène et le public de moins de trente ans, rattaché à la troisième vague, eux qui sont d'abord fans d'Idles et Fontaines DC avant de remonter éventuellement à The Cure. Je trouve ce mélange assez sympa et pour les plus âgés cela fait plaisir de voir, à l'échelle d'une vie, que la musique qu'on aime est riche et appréciée après avoir quasiment disparu de 1982 à 2002.
RENDEZ-VOUS entama son set sur une Dubstep lourde, massive, le batteur entrant en premier et les deux principaux chanteurs commençant par détacher les micros de leurs pieds pour vociférer à travers des filtres salissants tout en se balançant d'une hanche à l'autre. Ce décor entre Hip-Hop et Dark-Electro était franchement inattendu ! C'était à la fois le moyen de prendre ses marques, mais aussi de proclamer d'entrée la démarche actuelle d'un quintet désireux de s'éloigner du nid pour s'exprimer dans d'autres univers musicaux. Cette double mise au point laissa rapidement place au Post-Punk classique des Parisiens, dès que les deux reprirent guitare et basse en mains. Le changement d'instruments demeura une constante du show, l'un des membres gérant tour à tour guitare, batterie synthétique au soutien de la principale et synthés selon les moments, le chanteur guitariste délaissant parfois l'instrument aussi.
Le répertoire de la première période fut déroulé sans accorder guère de pauses ni blabla, "Superior State" et sa ternaire imparable arrivant très vite pour plonger définitivement toute la salle dans un appréciable bain de sueur, un pogo assez large s'étant formé au-devant. En plus le son était parfait. La communion était complète avec un groupe encore jeune mais très professionnel, qui nous menait durement en passant du bon Synth Punk à la Frustration au vrai pur Punk anglais des premières heures, crade mais pas encore D-Beat, sur des rythmes et des instrumentations variés rendant parfaitement inconcevable tout commencement de lassitude. Le batteur prit brièvement la parole en anglais entre deux morceaux avant que ça ne reparte, mais c'était superflu. Déjà, un ou deux passages avaient discrètement suggéré des accointances plus modernes, puis le fameux virage revendiqué par le groupe se fit enfin sentir en seconde partie de set. Arrivèrent en effet des titres plus lents n'ayant rien à voir : nous soufflions un peu sur ces morceaux se rattachant entièrement au Rock des années 90, dans le style des Smashing Pumpkins ou des Pixies, voire du Shoegaze. Mais quel écart ! Le public ne décrocha pas pour autant à ces titres peut-être plus en accord avec la dégaine globale du groupe, plus Indie-Rock. Lors d'un des brefs intermèdes, je me suis encore fait aborder sur la foi de mon t-shirt Whispering Sons par un vétéran (cela me fait drôle de passer pour tel alors que je me vois toujours plus comme un metalleux égaré que comme un vrai connaisseur de ce type d'affiches). De toute façon, on revint ensuite au Post-Punk sportif et agité, avec même un wall of death pertinemment emprunté et quelques autres titres anciens particulièrement attendus et célébrés. Un rappel fut accordé sans problème, l'un des guitaristes finissant perché sur la grosse caisse sur un dernier titre plutôt Rock que Post-Punk, avant que le groupe ne se retire en se contentant de saluer après avoir tout donné.
Comme toujours en ces lieux le concert se terminait relativement tôt afin de permettre à la salle de reprendre son format principal de boîte de nuit. Cela permet aussi au spectateur de rentrer chez lui à une heure tout à fait raisonnable en semaine et je n'ai donc pas beaucoup traîné. Une bonne suette dans un style pas trop vu ces derniers temps, c'est tout ce que j'étais venu chercher.
Merci du report !
La date à Paris n'était en revanche pas une franche réussite : groupe en retard, ayant fait monter plein de spectateurs sur scène au bout de 3 morceaux, il ont eu par la suite des problèmes de son avec une interruption assez longue et des morceaux tronqués.
Assez déçu du concert donc.
J'aurai dû dire "L'un des trucs"...Car l'affiche est une fois de plus laaaaaargement à la hauteur.Employons donc les bonnes formules !
17/06/2025, 08:48
L'un des rares trucs (jamais vu qui plus est) qui me fait littéralement piaffer à l'attente de l'Alcatraz bordel !!!
17/06/2025, 08:46
"Believe in nothing", j'peux comprendre, mais "The plague within"...Ce dernier étant pour moi aussi important que "Faith divides us (...)", j'ai du mal a te cerner cher Simony.
17/06/2025, 08:44
MON groupe de chevet, la voix de Nick et le touché de Greg sont pour moi les clés de mes émotions musicales. Bizarrement, "The Plague Within" et "Believe In Nothing" sont les 2 albums que j'écoute le moins. J'ADORE ce groupe ! Tout simplem(...)
16/06/2025, 21:25
Si ça intéresse quelqu'un ils ont mis l'album en intégralité sur bandcamp :https://agoniarecords.bandcamp.com/album/tetrad-mj'ai pas encore tout écouté(...)
16/06/2025, 19:22
Merci pour cette vidéo qui rend bien hommage à Paradise Lost, qui est un de mes groupes préférés depuis presque 32 ans. Découvert à l'époque grâce à l'émission Headbangersball, j'avais 15 ans et j'&eac(...)
16/06/2025, 12:30
Clairement l'un de mes groupes de chevet.Un talent plus qu'indéniable et malgré ce creux de la vague entre 99 et 2007, des gonzes qui se tiennent encore à ce jour bien droit dans leurs bottes.A propos de cette période que je pouvais, comme beauc(...)
16/06/2025, 11:51
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04