On voit le truc venir à trente bornes, même sans connaître les mecs. Trois hirsutes bien velus, Austin, Texas, ça aurait pu sentir l’héritage de ZZ TOP, mais évidemment il n’en est rien. En tout cas plus maintenant. Non, COMMUNION ne prône pas le boogie permanent, et ne chante pas les bordels du Texas. Les trois marsouins sont plutôt campés sur leurs positions, et ne souhaitent absolument pas en bouger. Du coup, bim, du Doom. Et du sévère. Funeral ? Si votre équilibre mental penche du mauvais côté, on peut dire ça.
COMMUNION a pourtant commencé sa carrière de façon plutôt ouverte. Du Stoner, du Doom, du Drone, un peu de tout pour flatter les statiques dans le sens du poil, et combler les immobilistes. Quelques années et quelques albums plus tard, la copie a été révisée pour s’enfoncer encore un peu plus dans le marigot Heavy, et aujourd’hui, Grotesque Heraldry vient sanctionner cette mutation d’un postulat définitif.
COMMUNION doome comme un fou, et le résultat est évidemment très éprouvant. Ou stimulant selon vos inclinaisons.
Membres ou ex d’AXES TO THE SKY, THE ROLLER, SANS SOLEIL, SWEAT LODGE, et OLD AND ILL, Dustin Anderson (guitare), Jason Joachim (basse, chant, synthés) et Jeremy Jenkins (batterie, chant) continuent donc leur petit bout de chemin en ayant une vision très vaste de leurs objectifs. Avec des impératifs bien sûr, qui se concrétisent en trois morceaux de durées variées, mais tous au-dessus des dix minutes. Alors, non, Taylor Swift n’est pas la seule à enregistrer des chansons interminables, et les fans de la belle blonde devraient se pencher sur certains sous-genres qui ne supportent pas la brièveté.
Quarante minutes de lancinance, sous couvert d’une production très rêche, et de graves omniprésents. Enregistré par Charles Godfrey au Scary American, masterisé par Brad Boatright à l’Audiosiege, Grotesque Heraldry est aussi grotesque que son titre ne le laisse supposer. Mais grotesque dans le sens artistique du terme, via un refus des convenances et une exagération du mal-être permanente. Le title-track, placé en ouverture, donne le ton, la guitare sous-accordée, la basse aux cordes élastiques, le chant évidemment époumoné dans la grande tradition du Doom des états du sud de L’Amérique…et cette insistance dérisoire à s’en remettre à un riff unique pour le laisser agoniser un bon quart d’heure.
Le Doom est rarement trompeur. On connaît ses travers comme ses qualités, et COMMUNION dose les deux avec un panache indéniable. Ne refusant pas les silences, les mesures aérées, les pilonnages en règle, s’inspirant parfois des maîtres NEUROSIS pour caler une atmosphère douloureuse, le trio agence son effort et construit sa non-progression avec flair, et nuance quelque peu le propos, comme l’intro de « Cold Black Heart » le prouve. Quelque part entre l’Angleterre de Birmingham et le Texas proche de la NOLA, Grotesque Heraldry est certes sombre, mais pas si lugubre, et perméable aux mélodies rachitiques qui confèrent un arrière-goût amer à l’entreprise. Pas trop de feedback pour éviter les clichés, mais une batterie à la ronde pour confirmer, ce troisième album embrasse son statut, et se pose comme l’achèvement définitif de la nouvelle mouture de COMMUNION. Rien de vraiment étonnant, pas vraiment excitant, ce longue-durée est évidemment too much, spécialement lorsque la chaleur monte d’un cran dans la caverne, mais il sait aussi rester raisonnable dans le rejet, celui d’une musique règlementaire aux accords classiques et au refrain inévitable.
Trois longues plaintes et puis s’en vont. Surement pas se raser, poils obligent, mais satisfaits d’un travail bien fait. On peut anticiper la réaction des die-hard qui vont à n’en point manquer célébrer comme il le faut ce retour (cinq ans d’absence méritent tout de même quelques excuses en bonne et due forme), et surtout, la fédération des accros à la lenteur la plus abyssale, qui flirte avec le Funeral Doom sans complètement s’y affilier.
Je vous disais qu’on voyait le truc arriver à trente bornes. Même à cinquante. Et on a largement le temps de le voir repartir aussi.
Sans nostalgie, ni agitation de mouchoirs.
Titres de l’album :
01. Grotesque Heraldry
02. Corrupted Fellowship
03. Cold Black Heart
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04