Né du côté de Lima en 1994 sous le nom de N.N. 1917 avant d'adopter définitivement 1917 en 1995, ce groupe publie aujourd'hui son dixième album, Omnicrisis et je dois avouer que sans l'intervention de Philippe Courtois, je n'aurais encore pas eu connaissance de ce groupe. C'est avant tout Alejandro Sabransky, avec lequel, ceux qui connaissent FUNERIS ont déjà pu approcher son univers, qui depuis 2002 est épaulé par Mario Mansilla à la basse.
On va d'ailleurs faire un stop sur ce bassiste, quel monstre ! Et cela débute avec ce "Gestas Decrépitas" qui rappelle les belles heures de la fin des années 80, début des années 90 et avec une bonne pensée pour PESTILENCE. Ce son qui ramène de suite vers la scène Thrash Death de l'époque, et qui est ici parfaitement supporté par une production aux oignons. Dans l'univers, on retrouve parfaitement ce que MISANTHROPE insufflait par un certain relent mélodique et parfois même aventureux, mais c'est du côté de DEATH qu'il faut aller chercher, pas forcément celui du premier album, mais celui d'un Leprosy serait plus en lien avec ce que les Argentins nous envoient là.
L'album a entièrement été réalisé, et ce jusqu'au mastering, par le duo et plus particulièrement Alejandro Sabransky, véritable homme à tout faire de 1917. Sur ce point, on pourra simplement regretter que la batterie soit un tantinet en retrait dans le mix, ce qui n'est pas préjudiciable du tout mais qui n'avantage pas la mise en relief de cet ensemble extrêmement varié. Mais il faut noter le cap passé par le groupe en matière de production avec ce dixième opus, plus profond, plus dynamique, plus équilibré, le son revêt un caractère massif fort appréciable. Après des début Death Metal pur jus, 1917 propose "Postrados se habrán de ahogar" qui flirte gentillement avec un Thrash Metal bien old-school également, quelques ralentissements bien sentis permettent une nouvelle fois d'amener de la variation à tout cela avant cet "Ancient Wounds" et son introduction bien pesante. Sur ce titre, est invité Philippe Courtois qui growle comme il y a 30 ans sur un titre, qui là encore, sent bon les années 90 tant dans l'esprit que dans le son. "Ancient Wounds" est intéressant à plusieurs titres, pour ce son de guitare tout d'abord, le côté massif est renforcé et c'est clairement une réussite, le riffing est différent mais garde une cohérence avec les précédents morceaux, entre ces parties lancinantes, ces parties Death bien rentre dedans et ce lead qui déboule sur la fin, il s'agit là d'un moment fort.
Plus tôt je parlais d'une influence en filigrane, celle de PESTILENCE, rythmiquement, c'est plus qu'une évidence, "Gestas decrépitas", "Lenta derrota desciende" (où on peut entendre la guitare soliste de Lucas Bravo de LETHAL, MORTHIFERA) sont les exemples qui sautent de suite à l'oreille et pourtant la fin de ce dernier titre pourra évoquer HOODED MENACE par exemple, là aussi un ralentissement flirtant avec le Doom Death Metal qui se prolonge sur "Las grietas de su máscara". En clair, 1917 ramène vers une scène Death Metal qui pouvait encore aller chercher dans des styles parrallèles des moments forts, sinon comment expliquer ce lead sur "Las grietas de su máscara" qui rappelle PARADISE LOST, le duo ne s'interdit rien puisqu'il transpire l'essence même du Death Metal, ce passif de groupe pionnier dans son pays n'en n'est pas la seule raison, ces mecs savent faire sonner le Death Metal sans chercher à le faire sonner justement, il suffit qu'ils jouent et ça sonne 1917. Et pour finir de vous convertir, un petit "El puñal del tiempo" devrait largement faire l'affaire !
Basé sur des riffs inspirés, une ambiance putride sans aller chercher les gimmicks de production qui font recette, cet album pue la mort et c'est justement ce qui doit vous attirer. Et puisque la mort doit de toute façon venir à vous, autant prendre les devants et s'habituer à elle avec cet Omnicrisis à posséder pour les amateurs de Death Metal old-school. 

Tracklist :

01. Gestas decrépitas
02. Tras los fríos muros
03. Refinado cinismo
04. Retoños de la manipulación
05. Postrados se habrán de ahogar
06. Ancient wounds
07. Lenta derrota desciende
08. Las grietas de su máscara
09. El puñal del tiempo

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