L’été est bien là, et il fait chaud. Et pour tout bon thrasheur qui se respecte, la tenue idoine va bientôt devenir indispensable. On va donc ressortir les shorts, baskets, marcels et bandanas de rigueur, et éventuellement les skates pour les plus cascadeurs d’entre nous. C’est d’usage, et de saison évidemment, mais autant l’habit ne fait pas le moine, autant le mosheur fait la saison. Et quelle plus belle occasion que cette chaleur intenable pour animer les mosh-pit du monde entier, sentir la sueur et la vilaine odeur de pied ? Ne manque plus à tout cet attirail qu’un argument majeur, la bande-son idéale d’une période estivale qu’on va sans doute passer à écumer les festivals et autres salles. Mais là encore, en appui de la météo, j’ai exactement ce qu’il vous faut. Si le Crossover reste votre musique préférée depuis les premiers SUICIDAL et D.R.I, alors soyez heureux mes aïeux. Et inutile pour ça d’espérer un nouvel album des POWER TRIP, un nouvel EP des NEGATIVE SELF, ou même des inédits de la bande à Mike Muir, puisque c’est du côté du Brésil que vient le messie, sous la forme d’un quatuor dont les origines ne remontent pas à hier. Excusez votre serviteur pour l’ignorance, mais je découvre aujourd’hui les imparables CXFXCX (Renato - chant, Felipe 'JR' & Joka - guitares, Gabas - basse et Deniz - batterie), qui de leur ville de Canoas animent les fêtes de quartier depuis 1991, sans avoir réussi à traverser les années 90 en laissant une quelconque trace discographique. Et au jugé de leur second longue-durée, je dirais que c’est vraiment dommage, tant l’énergie old-school dont font preuve ces diables est contagieuse, et digne des meilleurs pamphlets du genre.
Presque trente ans d’existence, c’est un fait qui mérite d’être noté. Mais il aura fallu au gang presque vingt années de patience pour enfin signer leur premier LP, Ninguém te Controla, paru en 2010. Huit ans supplémentaires auront été nécessaires pour lui donner une suite légitime, sous la forme des treize morceaux de cet inépuisable Assuma a Culpa, véritable manifeste de Thrash empestant le Hardcore de rue, mais épiphanie musicale pour tous ceux qui aiment leur Thrash dru et velu. Ici, pas question d’aller puiser en dehors de la Californie de quoi dévaler les trottoirs, puisqu’à l’instar des NEGATIVE SELF, c’est Venice qui fait loi, et Mike qui est fait roi. Inutile de jouer la sourde oreille et de faire semblant de ne pas remarquer les similitudes qui existent entre cet album et le classique How Will I Laugh Tomorrow, puisque les ressemblances vont vous sauter aux ouïes dès les premières secondes. Mais là où les brésiliens se distinguent des suédois, c’est qu’ils ne confinent pas l’hommage au plagiat. Les originaires de Stockholm, aussi savoureux soient-ils ont tendance à pousser l’emprunt dans ses dernières limites, alors que nos amis brésiliens jouent leur propre musique, qui régulièrement s’éloigne de leur référence majeure pour piocher dans l’héritage national. Mélange d’américanisme forcené et de sud-américanisme héréditaire, ce second LP est une mine de tubes Crossover, qui lâchent constamment la vapeur pour nous faire transpirer, et force est de reconnaître que sur la durée, on frise le sans-faute grâce à des inflexions plus personnelles que la moyenne. En témoigne le terriblement groovy « O Mundo Assombrado Pelos Demônios », qui ressemble à s’y méprendre à des vacances passées en Californie par les OVERDOSE, et qui rebondit comme un malade sur le trampoline Hardcore pour retomber dans la marmite Groove Metal. Certes, le cas est isolé, et la plupart des chapitres respectent au backflip près les dogmes énoncés par le ST des premières années, celui qui n’était pas encore près d’abandonner son Hardcore au Metal pour séduire les masses. Mais on retrouve aussi les soli de Rocky à chaque coin de morceau, et si la basse ne cherche aucunement à singer celle de Trujillo, elle cimente les liens entre la batterie et les guitares pour assurer à l’ensemble une assise solide. Du Crossover, et c’est tout ? Oui, mais tellement bien joué qu’on apprécie ce qu’on a sans chercher à traquer ce qui manque.
Et autant dire qu’il ne manque pas grand-chose. D’une, un son, énorme, aux graves qui brillent et répercutent la lumière, et qui donne aux guitares la profondeur idoine. De deux, le talent, individuel et collectif. De trois, quelques audaces fugaces, lors de moments imprévisibles comme sur le brûlot « O Lutador », qui commence Funky pour continuer Thrashy, dans la veine d’un MORDRED qui reprendrait à son compte du Carlinhos Brown. Et puis cette exubérance globale, cette joie de jouer, ces chœurs enjoués, ce rythme qui même en version mid fait trépider, ces accès de rage Punk qui font décoller les quelques secondes imparties à des missiles Rock N’Thrash intrépides (« Agore »), et ce professionnalisme dans la passion qui détourne des hymnes pour en faire des pulsions (« Ignorância Artificial »). En gros, le genre d’album qu’on écoute pour découvrir, qu’on réécoute pour analyser, et vers lequel on revient pour se faire du bien. Presque un cas d’école du Crossover des années 80 transposé dans une époque qui en a cruellement besoin, Assuma a Culpa est une plongée dans le passé qui fait trembler le présent, et qui nous comble de son équilibre parfait entre clin d’œil et intime recueil (« Sempre Tente Lutar », plus gluant que ce riff, c’est un chewing-gum dans les tifs). Pas une seconde ne passe sans qu’un détail ne nous saute aux oreilles, un petit arrangement en intro, de l’héroïsme dans le solo, de l’audace dans l’assaut, et d’accélérations en soudaines transpositions (« Defenda-Se », le « Trip At The Brain » brésilien repris par un BIOHAZARD local), d’accalmies en folie Thrashcore (« Seja a Cena », inutile de résister, vos cheveux vont hélicoptérer), et de binaires groovy qui vont vraiment provoquer le Muir sur son propre « Send Me Your Money » (« Que Fim Levou », là j’avoue, ils sont allés jusqu’au bout), tout est fait pour vous enthousiasmer, vous stimuler, et vous persuader que le mélange entre Thrash et Hardcore est toujours le meilleur cocktail pour tout exploser.
Alors, certes, je l’admets, comme dans le cas des NEGATIVE SELF, le respect tourne parfois à la copie prononcée. Mais après tout, qui s’en soucie tant que le flacon nous donne l’ivresse dont nous avons besoin ? Alors, une seule chose à faire. Aller chercher votre short, vos baskets, votre bandana et votre skate, et jetez-vous ce second LP des CXFXCX. Et passez l’été à dévaler les trottoirs comme des tarés. C’est toujours mieux qu’aller glander au camping pour finir des bières tièdes déjà entamées.
Titres de l'album:
1.Assuma a culpa
2.Ignorância artificial
3.Ninguém vai te parar
4.Sempre tente lutar
5.Agora
6.Fazer por merecer
7.O mundo assombrado pelos demônios
8.Defenda-se
9.O lutador
10.Seja a cena
11.Que fim levou
12.Inquebrável
13.O que você vai deixar pra trás
Une vidéo de poseur : Mes vinyles les plus underground... / David Martin
Jus de cadavre 13/12/2020
A écouter ce morceau, j'ai tous les poils du corps qui me flagellent ! Je crois que ma crinière et cette musique ont une mauvaise influence sur eux !
20/01/2021, 01:20
What a beautiful corpse! Franchement, du son putréfié comme je l'aime ! Achat sanctionné de mon sang corrompu ! Faites rouler le cercueil !
20/01/2021, 00:22
Ça sent la tôle tous ses chefs d’accusation, il a a au moins les couilles de défendre ses idées pas comme ici ou c’est devenu tarlouze land.
19/01/2021, 22:35
Comme KKing dit, il a fait une connerie, ben il assume, basta. Irreconcilables, ces deux Ameriques, en effet. Bah, lui il fera un peu de taule ou qques semaines d'intérêt general. Et franchement, les thèmes du groupe et cette connerie, je vois moye(...)
19/01/2021, 19:23
L'idée du test a l'entrée est la meilleure idée.48/72 heures avant, et comme on dit "l'amour du risque".
19/01/2021, 18:32
Iced Earth c'est Jon Schaffer est rien d'autre actuellement on ne va pas se mentir, la formation actuel est loin de la glorieuse de l'époque et les membres sont tous arrivé il y a moins d'une décennie, sauf le batteur qui le suit depuis pas mal d'ann&(...)
19/01/2021, 18:18
Bien vu pour le Deicide. :-)... ou un petit "Slaughter in the Vatican". Cathartique. :-)
19/01/2021, 17:45
Assez d'accord avec Moshi concernant la réaction des autres membres du groupe. Personnes ne pouvait s'être préparer à une telle situation
19/01/2021, 17:23
Sérieusement, quand on s'intéresse un peu aux thèmes développés par le groupe ... et donc leur leader, ça n'a rien de très surprenant de le retrouver là dedans. Il a choisi de se rendre et d'assumer les conséquences de (...)
19/01/2021, 17:15
Perso, qu'ils partagent ou non ses idées, je comprends la réaction des autres membres du groupe... Il font tranquillement leur musique, sans embêter personne (enfin, je crois), et, tout d'un coup (ou pas) en voilà un (et le leader en plus !) qui se met à(...)
19/01/2021, 16:26
Qu'ils rouvrent déjà les cafés concert, les concerts devant un écran géant il n'y a pas urgence
19/01/2021, 15:38
Message coupé que je continue...Écoute toi un petit Deicide ça ira mieux
19/01/2021, 15:34
La différence de traitement entre Noël et le 31 décembre m'a également surpris. J'y vois d'abord une justification sanitaire (discutable) : le soir de Noël les familles ce sont plutôt les familles qui se rassemblent tandis que le 31 ce sont plut(...)
19/01/2021, 15:21
Désolé, je suis un peu raide sur la question mais j’ai été traumatisé par une famille trèèèès portée sur la religion. Depuis je bouffe un peu du curé et je vois des calotins partout, ne m’en voulez pas. :-)
19/01/2021, 15:15
Bones, peut-être parce que Noël se fête traditionnellement en famille et à la maison, alors que le 31 tout le monde est dehors à faire la fête ( et les cons)? Noël, ouvertement catho ? Pas dans mon monde moi, désolé....
19/01/2021, 14:47
Je rejoins forcément totalement mon coreligionnaire du dessus !L'ajout de vidéos d'antan, c'est juste génial !PS : "Voyage au centre de la scène - Les 30 ans de CYTTYOLP !"...Putain, David, t'as fait tr&egra(...)
19/01/2021, 14:03
Pas mal du tout VAISSEAU.Classique dans l'ensemble mais bien torché.Par contre, L'Apache, je ne vois pas ce que cela à de Doom... Hormis la pochette bien sûr (superbe au demeurant).
19/01/2021, 13:26
J'avoue. Ecouté distraitement il y a quelques jours, je suis pressé de me replonger dedans, tant il m'avait déjà bien accroché !
19/01/2021, 12:39