Les coïncidences sont parfois amusantes. Alors qu’un documentaire sur la NWOBHM sera diffusé ce soir sur Arte, je me retrouve à vous entretenir du treizième album des anglais de PRAYING MANTIS, l’un des acteurs de cette scène au début des années 80. Et cette coïncidence est en vraiment une, et pas du tout une formule pour entamer une chronique plus facilement. Fêtant ses cinquante ans d’existence, le quintet britannique nous offre donc un nouvel album, deux ans à peine après le très apprécié Katharsis, mais vingt-trois ans après l’initial et culte Time Tells No Lies. Une sacrée occasion pour rappeler à quel point ces musiciens sympathiques ont marqué la scène Metal nationale et internationale.
Bien qu’affilié à la mouvance de renaissance du Heavy d’outre-Manche, PRAYING MANTIS a toujours été différent de par son approche plus souple et mélodique. Bien loin de la noblesse écrasante de SAXON et de la violence urbaine et Punk d’IRON MAIDEN, il a toujours été le chantre d’un Hard Rock nerveux, harmonieux et soucieux de son image. Et en 2024, plus de quarante ans plus tard, les obsessions sont les mêmes, et le groupe revient chargé à bloc pour satisfaire sa fanbase…mais aussi les autres.
Avec une confiance affichée par leur label Frontiers depuis plus de vingt ans, les cinq musiciens peuvent voir venir. Les frères Tino (guitare/chant) et Chris Troy (basse/choeurs) ne comptent donc pas raccrocher les gants, et continuent leur exploration d’un monde chatoyant, aux couleurs vives et aux airs sifflés par des muses de la nuit. Accompagnés par l’incroyable chanteur Jaycee Cuijpers, le batteur Hans in’t Zandt, et le guitariste Andy Burgess, les deux frangins font fructifier leur capital sympathie en proposant une fois de plus près d’une heure de Hard Rock classieux, populaire, mais esthétique. Et une fois encore, la mayonnaise prend, alors que Frontiers a souvent tendance à nous refiler des projets un peu trop prévisibles. Mais avec un tel bagage et une telle expérience, Tino et Chris savent éviter les pièges de la redondance ou le pilotage automatique un peu trop flagrant.
Nous sommes certes loin de cette sacrée NWOBHM qui n’en finit plus de faire des petits. Mais ses enfants légitimes ne se sont pas toujours reconnus en elle, et si DEF LEPPARD a fait une belle carrière radiophonique en américanisant son approche, les anglais ont conservé cette rudesse british à la SHY, pour la confronter au moelleux de BOSTON et JOURNEY.
La mante religieuse n’a donc pas fini de bouffer des têtes. Mais étrangement, et bien qu’au fait de cette tradition, les prétendants vous encore se presser par milliers pour tenter d’amadouer la bestiole, qui avec les années a raffiné sa méthode. Les refrains sont de plus en plus fédérateurs, les envolées lyriques poignantes, et les moments d’émotion cristallins. Ainsi, la très belle ballade « Forever In My Heart » vous replongera dans les années Billboard, lorsque les DANGER DANGER, BON JOVI, SLAUGHTER et SCORPIONS trustaient les premières places.
Ceci étant dit, le miel coule, mais ne déborde jamais de la tartine. Inutile donc de craindre un quelconque excès de sucre, puisque les anglais ont encore une fois bien respecté la frontière entre sensibilité et larmoyant. Ainsi, le trépidant « From The Start », presque Heavy dans la forme, réconcilie URIAH HEEP et ECLIPSE, alors que « Defiance » se la joue plus soft, visant les ondes radiophoniques les plus perméables à l’AOR américain.
La qualité est donc constante, et le résultat toujours aussi immaculé. Immaculé, mais pas virginal pour autant. PRAYING MANTIS n’est pas un premier communiant, et sa science exacte du boogie qui démange lui permet de produire de petites merveilles de la trempe de « Feelin' Lucky », qui bondit comme un diable guilleret hors de sa boîte de nuit. Très agréable et méchamment bien produit, Defiance défie le temps qui passe, et sonne comme le premier album d’un jeune groupe aux dents longues. Sans pouvoir humer l’air anglais du début des années 80, ce treizième album se joue de la proverbiale malchance en mettant tous les atouts de son côté.
Et ces atouts sont clairs.
Une capacité à rester fidèle à son style tout en modulant son propos, rester affuté et musclé, ne conserver que les plus beaux morceaux, et s’en remettre à la technique imparable d’un collectif soudé. Si la voix de Jaycee Cuijpers est toujours aussi hallucinante de maîtrise et d’une dramatique poussée, les soli ne sont pas en reste, et les parties de claviers savent s’imposer sans écraser le reste de l’instrumentation. Cet équilibre permet toutes les audaces, mais aussi une frappe puissante de Hans in’t Zandt, qui n’a pas l’intention de caresser sa caisse claire pour ne heurter personne.
Pour la faire simple, Defiance est une mine de hits, comme on en faisait il y a trente ans, avant que les radios ne jugent le Rock mélodique trop ringard pour être promu. Les tierces sont toujours présentes, les harmonies aussi, et le tout s’avale d’un trait, comme on sirote un cocktail frais au bord d’une piscine en août.
Quelques accès plus Heavy qui rappellent les beaux jours (« Give It Up »), un bain de minuit qu’on ne peut refuser sous la lumière de lait de la lune (« Nightswim »), un peu d’ambition sur certains segments plus développés et liés à la vague Synth-Wave nostalgique (« Standing Tall », qu’un DARE tribal aurait pu populariser), emballé c’est pesé, et le sourire s’affiche sur toutes les lèvres.
Quelle belle coïncidence quand même…Alors qu’une chaîne de télévision à vocation culturelle consacre ses ondes à la période la plus fertile du Metal européen, PRAYING MANTIS continue son parcours impeccable sans jamais décevoir. Un bel album, un beau groupe, et un feeling unique. Pas le plus hargneux des chevelus, mais l’un des plus constants.
Titres de l’album:
01. From The Start
02. Defiance
03. Feelin' Lucky
04. I Surrender
05. Forever In My Heart
06. Never Can Say Goodbye
07. One Heart
08. Give It Up
09. Nightswim
10. Standing Tall
11. Let’s See
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48