Vous allez certainement vous dire : « oh non, encore la Suède ». Dans un certain sens vous n’aurez pas tort, mais sachez quand même que les BAD HABIT ne sont pas nés de la dernière pluie de l’Eurovision, ni au creux de cette nouvelle vague old-school pompant la Pop, l’AOR américain, et je-ne-sais-quoi encore. La carrière des BAD HABIT remonte aux années 80, et son premier témoignage discographique accuse aujourd’hui trente-trois ans d’existence. Le mini-LP Young & Innocent date en effet de 1988, mais c’est l’année suivante que j’ai fait la connaissance du groupe, via son album After Hours, pierre angulaire selon les spécialistes de la mélodie. Et tous les accros aux harmonies suédoises vous confirmeront que la musique des nordistes fait partie de ces petites merveilles que l‘on découvre avec le temps, et qu’on apprécie comme un rayon de soleil un joue de pluie.
En 2021, le combo rompt donc avec un silence d’une décennie, son dernier album Atmosphere datant en effet de 2011. C’est donc une sacrée surprise de les retrouver, spécialement dans une telle forme. Et même si l’orientation a quelque peu changé avec le temps, la musique est toujours d’une qualité extrême, gommant de sa pureté les quelques faux-pas d’un album pas totalement irréprochable.
En parlant d’approche, BAD HABIT avait tenté celle du classicisme en nous proposant il y a un mois la vidéo illustrant le morceau « Reason To Live », très ancré dans le répertorie fondamental. Mais en commençant l’écoute d’Autonomy, vous risquerez des sueurs froides. La dureté, l’âpreté et l’agressivité de « Retribution » n’étant pas coutumière des suédois, ayant toujours préféré la soie des alcôves et la discrétion des romances secrètes. « Retribution » fait sans doute partie de ce que les suédois nous ont proposé de plus métallique depuis leurs débuts, et ce riff lourd, ce solo homérique et cette lourdeur de ton leur sont plutôt inhabituelles.
Mais les choses évoluent dans le sens de la tradition, et « I Reach for You », de rapidement nous rappeler pourquoi nous aimons ce groupe depuis plusieurs décennies. Un sens aigu de l’AOR le plus pur, des mélodies à tomber par terre, une interprétation immaculée, pour un résultat qui s’il nie tout sens d’innovation, nous propose le meilleur résumé qui soit. Mais avec seulement trente-neuf minutes de musique, dont un bon quart est occupé par des versions live, Autonomy déçoit quelque peu de son humilité. Certes, ses sept morceaux en studio contenteront les plus difficiles des esthètes, mais nous aurions espéré plus d’un groupe absent pendant dix ans.
Certes, les dits-morceaux sont toujours aussi efficaces et sensibles, et « A Place In Your Heart » de nous replonger dans les racines fermement ancrées dans la terre des années 80/90. On pense à une version moderne de BON JOVI qui n’aurait pas perdu la recette du succès en route, et qui n’aurait pas décidé de jouer pour les maisons de retraite, ou à un HAREM SCAREM apaisé, et heureux d’avoir parcouru tout ce chemin. La discographie des suédois, contenant des pépites comme After Hours, Adult Orientation ou Above and Beyond, et des signatures sur les labels historiques AOR Heaven, Frontiers ou MTM, fait maintenant office de mètre-étalon pour la jeune génération de compositeurs scandinaves souhaitant rendre hommage à leurs aînés, et une fois encore, Autonomy ne déroge pas à la règle stricte de qualité dans le formalisme.
On passe d’un morceau à l’autre avec un réel bonheur de retrouver un groupe en pleine possession de ses moyens alternant la douceur et la violence, et osant des choses moins prévisibles et plus musclées. Ainsi, « Back To Life » lâche en intro un des riffs les plus touffus, avant de laisser la basse taquiner les claviers et les arrangements aériens. Entre virilité assumée et romantisme tout sauf niais, BAD HABIT a gardé ses bonnes habitudes, et domine le reste de la production de son expérience du terrain. On reste saisi par le cachet d‘époque du tube « Love Will Find A Way », écho d’une ère où le groupe représentait l’avant-garde AOR européenne, comme on se laisse séduire par la fluidité de « Lost In You »
Chacun appréciera les titres proposés en version concert, disposant d’un son assez fluctuant et pas forcément flatteur, mais assez révélateur de la puissance que le groupe peut dégager en conditions live.
Il est donc inutile de tourner autour du pot, qui se situe toujours au pied de l’arc-en-ciel. Sans être un ajout de taille à l’œuvre des suédois, Autonomy en dégage une de plénitude, d’accord avec soi-même, de joie éprouvée par des fans rassurés, et constitue une entrée supplémentaire sur le parcours de BAD HABIT. Le temps des premières amours est passé depuis longtemps, mais la tendresse est plus vive que jamais et se substitue à la passion avec une sincérité que nul ne peut nier.
Titres de l’album:
01. Retribution
02. I Reach For You
03. A Place In Your Heart
04. Back To Life
05. Love Will Find A Way
06. Lost In You
07. Reason To Live
08. A Lot To Learn (Live)
09. Alive (Live)
10. Walk Of Life (Live)
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36