Funeral Grind ??
J’avoue que celle-là, on ne me l’avait jamais faite. D’ailleurs, il y a quelque chose d’improbable dans cette formulation, comme si l’opposition entre le désespoir du Funeral Doom et la furie orgiaque du Grind pouvaient s’unir dans un ballet frénétique et statique à la fois. Mais après tout, pourquoi pas, j’ai bien grandi dans les nineties avec les appellations improbables des catalogues de VPC qui nous balançaient du Progressive Gothic Doom Alternatif et autre Epic True Metal of Death on Monday.
Alors, Funeral Doom ?
J’achète.
Sans vraiment savoir ce que mes deniers de confiance vont me rapporter. Mais les américains de KNOLL ne sont pas les premiers guignols venus. Avec sept ans d’existence et déjà deux longue-durée à leur actif, les originaires de Memphis et transfuges de Murfreesboro ont été très clairs quant à leurs options, développées sur Hymns from the Chasm, Interstice et Metempiric.
Mais alors, quid de cette tambouille plus glaireuse qu’un tuberculeux asphyxié par ses propres remugles ? Parce que sortir du chapeau un style incongru est une chose, le mettre en pratique est une autre. Disons que les KNOLL prennent un malin plaisir à alterner les séquences contradictoires, jonglant avec les blasts pour mieux plaquer des blanches interminables, et ainsi faire le lien entre Mories, FULL OF HELL et SKEPTICISM. Un ragoût ouvert à tout ingrédient épicé tout, et surtout, une nouvelle approche d’un Death/Grind encore plus bruyant qu’une répète de GNAW THEIR TONGUES à ciel ouvert.
Lukas Quartermaine (basse), James Eubanks (chant/électronique), Ryan Cook (guitare/trompette), Jack Anderson (batterie) et Cameron Giarraputo (guitare) ont donc décidé d’aller jusqu’au bout d’une démarche gnostique, leur idole étant accrochée à la croix de la musicalité la plus élémentaire. Difficile en effet d’assimiler un machin aussi bruyant que « Revile Of Light » à une quelconque forme d’art mélodique, ce pamphlet bruitiste de plus de six minutes s’apparentant plus à du Dark Ambient joué par des musiciens de Death très énervés qu’à une véritable chanson structurée et agencée.
Osons le dire, ce troisième album est une révélation. Mieux, un choc gigantesque qui fait glisser les plaques tectoniques, et qui nous plonge dans les abysses d’un monde fait de dissonances, de riffs imperceptibles et d’effets glauques au possible. Ne lésinant pas sur les sons oppressants, le quintet américain hésite entre déprime matinale au pas lourd et stimulation hystérique aux foulées immenses, et traîne son spleen le long de quarante-et-une minutes de pression sans palier.
Regardez bien cette pochette, elle en dit plus long que bien des discours. Ce miroir en monochrome qui reflète du vide, est la métaphore la plus viable sur l’importance de l’humanité depuis les analyses des scientifiques des années 70. On sent que ce qu’on risque d’y voir va nous traumatiser à jamais, mais aussi nous ouvrir les yeux sur les possibilités qui nous restent.
Aucune.
Le monde étant promis à une fin terrible, autant l’accepter immédiatement. KNOLL nous aide en ce sens, développant des arguments massue à base de feedback et de stridences irritantes, de cris rauques et agonisant, et d’une rythmique versatile ne comptant pas ses coups. « Mereward » est à ce titre l’un des meilleurs exemples de la méthode américaine. Une redondance extrême, des sons qui se percutent et arrachent nos tympans, une gravité de noyau terrestre, pour un dernier appel avant extinction. Alors, Funeral Grind ou autre chose, le résultat est le même : le cortège n’avance pas d’un pas régulier, mais sa destination reste la même. Le charnier, la fosse commune, et le cimetière des utopies massacrées.
Les oreilles les plus sensibles auront du mal à s’accoutumer à cette débauche de décibels. Les fans de Grind ne comprendront pas forcément l’épaisseur du son, et les accros au Death putride verront éventuellement d’un mauvais œil le recours systématique aux effets les plus dérangeants. Mais lorsqu’on souhaite s’extirper de la masse pour proposer quelque chose d’un tant soit peu original, il faut y aller à fond et mettre le paquet.
Construit comme des montagnes russes dangereuses, As Spoken est un manège à sensations ultime. Un discours long mais concis, hurlant ses arguments jusqu’à l’apoplexie. Le genre même de disque qu’on découvre hagard, et qui laisse un gout amer dans les oreilles pendant des semaines. Un acouphène musical. Un traumatisme bruitiste.
Donc en gros...
…du Funeral Grind.
Pas si stupide que ça finalement.
Titres de l’album:
01. As Spoken
02. Offering
03. Wept Fountain
04. Revile Of Light
05. Mereward
06. Guardian Bind
07. Unto Viewing
08. Portrait
09. Utterance
10. Fettered Oath
11. Shall It Be
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Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
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