Une pochette superbe au symbolisme abstrait, un rouge vif qui tranche avec la grisaille, et un soleil plus ou moins brouillé, l’artwork attire l’œil et attise la curiosité. Mais c’est surtout le nom du groupe qui agit comme un aimant et vous attire dans ses filets. Des filets bienveillants, pour une pêche mélodique dans les hauts fonds de l’AOR le plus classieux. HEARTWIND, comme l’indique le romain III accolé à son nom entame donc son troisième virage, le plus complexe, le plus difficile, mais avec le bagage dont disposent ces musiciens il n’y avait pas lieu de s’inquiéter sur leur capacité à se transcender pour aller encore plus loin. Göran Engvall (guitare/basse/claviers), Peter Svensson (batterie) et Mikael Rosengren (claviers) récidivent donc, et nous proposent une troisième lecture, soutenue par une troisième maison d’édition différente. Après AOR Heaven et Escape Music, c’est au tour de Pride & Joy Music d’encadrer l’opération, tâche dont le label s’acquitte avec beaucoup de plaisir.
Le line-up d’origine n’a donc pas changé, et le concept non plus. Nous retrouvons donc au micro de nombreuses voix connues et moins, qui se partagent le répertoire pour le défendre du mieux qu’elles le peuvent. Ainsi se succèdent Jakob Samuel (1), Robert Van Der Zwan (2), Matti Alfonzetti (3), Andreas Novak (4), Rick Altzi (5 et 7), Thomas Vikström (6 et 8), Nina Söderquist (9), et Matt Marinelli (10), qui rivalisent de puissance et de feeling pour donner corps à ces dix nouveaux morceaux, d’une beauté immaculée. Et affirmer de façon précoce que ce Heartwind III est ce que le groupe a proposé de plus solide depuis ses débuts n’est pas cavalier. C’est un fait, la maturité a encore frappé, sans pour autant nuire à la fraîcheur. Et cette grosse demi-heure est un délice pour les oreilles, comme cette pochette en est un pour les yeux.
Outre ce défilé de vocalistes, le trio de base s’est adjugé les services de Fredrik Folkare à la guitare et de Nalle Pählsson à la basse. Du beau monde donc, pour un résumé exhaustif des tendances mélodiques de ces cinquante dernières années, entre AOR, Hard Rock mélodique, Hard Rock incisif, et Soft Rock endurci. Un beau panorama, une ambiance chaude et veloutée, le tout sous couvert d’une production limpide et effective, qui augmente la masse de muscles sur les morceaux les plus virils, ou qui joue habilement la carte de la sensibilité sur les hits les plus populaires.
Nous passons donc sans transition d’un gros burner à un quart d’heure américain, le tout interprété à la mode suédoise, avec beaucoup de panache, d’émotion, de conviction, avec toujours en exergue cet art consommé du refrain qui tue et qui honore la mémoire du Billboard. Comme sur le très radiophonique et synthétique « One Reason », partagé entre Rick Altzi et Nalle Påhlsson, et qui rappellera de très bons souvenirs aux fans de JOURNEY et ECLIPSE.
Lorsqu’on vise la perfection, il faut s’en donner les moyens. C’est exactement ce qu’ont fait Göran, Peter et Mikael, qui outre leur niveau technique stratosphérique, s’avèrent toujours compositeurs de premier plan. Chaque morceau vise un public particulier, et développe des atmosphères complémentaires. On passe de la larme à l’œil au poing serré, entre l’ouverture tonitruante de « Warrior » et l’agressivité modérée de « Facing The Night », qui même gorgés de claviers sonnent encore assez méchants pour captiver le public Metal.
Le choix est vaste, l’étal bien achalandé, et permettez à votre serviteur d’avoir eu une petite préférence pour le nerveux et Heavy « Blink Of An Eye », interprété avec passion par le grand Thomas Vikström. On pense à une version plus moderne du BON JOVI des années fastes, ou à une version plus smooth de THE POODLES, avec cette même volonté de proposer des accroches populaires sans tomber dans la grossièreté Pop à peine recouverte d’un verbiage Metal.
On pioche dans le buffet pour se faire une entrée à la RAINBOW, un plat GATHERING OF KINGS et un dessert 220 VOLT. Les références sont complètement assimilées, et le trio de tête sait y faire pour faire chavirer les cœurs, en dosant admirablement bien ses ingrédients. Pas d’excès de sucre à craindre donc, et on mord à belles dents dans « Cry For Love », à la tonalité douce-amère, qui fait une belle place à un solo d’anthologie à la George Lynch.
Aussi solide que n’importe quel supergroupe Frontiers, HEARTWIND confirme, monte la barre d’un cran, et se hisse au niveau des concepts les plus viables. Et cette façon de confronter une guitare agressive à des claviers mélodiques est décidément une trademark royale. Lorsque « Brothers » résonne du coffre de Thomas Vikström et Fredrik Folkare, son beat bumpy nous fait rebondir sur deux timbres complémentaires, et nous galvanise d’un up tempo proche du STRYPER de ces cinq dernières années.
« Crying In The Rain », plus proche de VIXEN que de WHITESNAKE sonne comme le single parfait qu’il est, et « Rocking Heroes » incarne l’exemple le plus probant de cet équilibre entre Hard et Heavy, de sa rythmique solide et de son propos vocal de cristal.
HEARTWIND a su se faire désirer, mais a su aussi revenir les bras chargés. Comme si la dernière rencontre datait d’il y a six mois, le trio nous ouvre grand sa maison et ses bras, pour nous accueillir avec faste, mais retenue. Le talent exhibé par ces trois passionnés est donc sans limite, et nous permet de nous évader d’une routine pluvieuse et grise qui n’encourage pas les vocations optimistes.
Et quand le vent souffle sur nos cœurs, ils se mettent à battre aussi fort qu’une pluie diluvienne.
Titres de l’album:
01. Warrior
02. Facing The Night
03. Struck By Love
04. Now Is The Time
05. One Reason
06. Blink Of An Eye
07. Cry For Love
08. Brothers
09. Crying In The Rain
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La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
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@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
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Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
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Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
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Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
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Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
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Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
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