Voici quelque part le parangon du nihilisme et du je-m’en-foutisme. BOILED TONGUE, vecteur d’expression d’un « trou du cul solitaire » selon son propre créateur, incarne en effet la partie immergée de l’iceberg Grind mondial. Alors que les musiciens du cru essaient de faire évoluer ce style extrême vers d’autres horizons, certains préfèrent le garder à un stade primitif pour en ressentir les sensations initiales.
Le chaos, le bordel, l’ignominie, l’indicible, et l’indivisible.
BOILED TONGUE fait partie de cette génération d’activistes Noise qui n’en ont rien à carrer de la musicalité ou d’une quelconque forme de progression technique. Malgré un bon niveau, le bonhomme se cachant derrière ce concept préfère plaquer des blasts sur ses borborygmes, et son laisser-aller atteint des pics d’intensité phénoménaux.
Avec une belle production derrière lui, le sagouin ne prend même pas la peine de baptiser ses morceaux autrement que par des numéros. Et ce, depuis sa première sortie. Ce qui fait qu’aujourd’hui, nous atteignons le chiffre respectable de 882, sachant que le marsouin a déjà évacué de nouveaux étrons entre temps.
Alors, quel intérêt de parler d’un disque que personne ou presque n’écoutera ? Sans doute parce qu’il représente l’exemple le plus probant de Grind foutraque, au feedback agressif, et aux structures entre Mathcore et Noisecore. Si à la base, différencier deux morceaux de Grind pur relève du casse-tête traumatisant, l’exercice prend une nouvelle dimension avec Bynum Hybrid. A vrai dire, les cinquante pistes de ce nouveau jet sont faites pour être appréciées dans leur ensemble, et non en détail. BOILED TONGUE est donc un grossiste, qui refourgue ses crises de colère au kilo, tout en profitant d’une production parfaitelment adaptée.
Compacte, brouillonne, aux fréquences qui vrillent les tympans.
Tout ceci est selon les sensibilités :
Génial
Insupportable
Innommable
Grotesque
Merveilleux
A vous de choisir l’option qui vous convient, mais sachez que le bordel produit par ce taré est au moins équivalent aux cris d’une belette qui s’est pris les poils dans du triphasé. Entre un PSYOPUS passé en soixante-dix-huit-tours, un FULL OF HELL pris d’une violente gastro, ou un GORE BEYOND NECROPSY plus psychotique que graveleux et gore, BOILED TONGUE joue la carte du « dans ta gueule » avec une assurance admirable. Et le pire dans tout ça, c’est qu’on se laisse flouer par ce boucan sans nom, qui offre quand même quelques numéros d’anthologie.
Basse proéminente, riffs indénombrables et qui se chevauchent comme des partouzeurs invités à l’anniversaire de DSK, chant évidemment immonde et noyé dans le mix, pour une symphonie d’horreur que peu d’entre vous parviendront à supporter, encore moins à apprécier. Mais je ne peux nier que l’entreprise a quelque chose d’hypnotique et de réellement addictive. C’est sans doute pour cette raison que j’ai joué l’album deux ou trois fois avant de prendre mon clavier, alors que mon petit cerveau avait assimilé la démarche dès la prise de contact.
Bynum Hybrid est donc recommandable, à un certain, niveau, et pour un certain public. Un public plus proche du Torture Porn que du drame familial, mais après tout, tout le monde a droit à l’histoire qu’il mérite. Celle-ci est plutôt chaotique, mais finalement assez sympathique.
Autant que de se faire bouillir la langue.
Titres de l'album :
01. 833
02. 834
03. 835
04. 836
05. 837
06. 838
07. 839
08. 840
09. 841
10. 842
11. 843
12. 844
13. 845
14. 846
15. 847
16. 848
17. 849
18. 850
19. 851
20. 852
21. 853
22. 854
23. 855
24. 856
25. 857
26. 858
27. 859
28. 860
29. 861
30. 862
31. 863
32. 864
33. 865
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35. 867
36. 868
37. 869
38. 870
39. 871
40. 872
41. 873
42. 874
43. 875
44. 876
45. 877
46. 878
47. 879
48. 880
49. 881
50. 882
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