En admettant que vous adorez le Heavy Metal classique au point de vous précipiter sur la moindre sortie du cru, il y a de grandes chances que vous vous jetiez sur le quatrième LP des norvégiens de GHOST AVENUE, qui représente en quelque sorte une quintessence absolue dans le genre. Fondé dans les années 2000 sous le nom de GHOST, ce groupe se contente en effet de recycler des méthodes en vogue dans les années 80, se satisfaisant très bien du traditionalisme de son son, et il faut avouer que sous la surface conventionnelle, leur musique cache un gros iceberg de passion capable de transpercer les coques des doutes les plus solides. C’est ainsi qu’après trois premiers longue-durée aux destins divers, les originaires d’Oppegård confirment leur bonne réputation avec ce flamboyant Even Angels Fail, qui à l’encontre de son titre, prouve que les anges ne faiblissent jamais. Autant être honnête, je n’ai pas vraiment été transcendé par ce LP qui a pourtant des allures d’hommage définitif au Heavy Metal allemand et anglais des eighties, et pour une simple et bonne raison. La voix de Kim Sandvik est de celles qui divisent et qui gâchent le plaisir de l’instrumental si l’on n’en supporte pas les intonations, ce qui est malheureusement mon cas. Avec son timbre un peu particulier et ses inflexions à la Dylan du Metal, le vocaliste s’embourbe souvent dans des envolées lyriques peu supportables, alors que ses collègues en arrière-plan tricotent un sérieux et solide canevas à base de riffs francs et de rythmiques puissantes. Alors, si les souffles de canard sont votre tasse de thé, cous n’aurez aucun mal à apprécier le contenu de ce quatrième album qui ne fait aucunement tâche dans le parcours des nordiques.
Lâché en autoproduction, Even Angels Fail est un manifeste de foi qui réunit sous sa bannière les passions de MAIDEN, ICED EARTH, SAVATAGE, SAXON, DIO, et tout autre pourfendeur de false Metal. Comme à l’ordinaire, la bande se penche sur tous les aspects les plus fondateurs du HM d’antan, avec ces splendides parties de guitare, ces soli incandescents, ces chœurs à l’unisson typiques de l’école germaine, ces breaks écrasant tout sur leur passage, et ces reprises pleines d’allant. On évolue en terrain plus que connu, mais l’approche des norvégiens dans toute sa noblesse permet de s’immerger dans une époque pas si révolue (et même loin de l’être), et de se croire revenu à sa période d’adolescence, lorsque l’apprentissage des valeurs musicales était la chose la plus importante au monde. Le line-up (outre Kim Sandvik au chant, on retrouve Thomas Eljarbø et André Berger aux guitares, Magnus Liseter à la basse et Petter Chris Lein à la batterie) est toujours aussi solide et uni dans sa quête d’absolu, et si les choses n’ont pas vraiment changé depuis Impact, on apprécie toujours autant ces hits qui sonnent vrais, et surtout, ces riffs qui accrochent l’oreille, parfois emphatiques et lourds, parfois plus légers et subtilement Hard Rock (« Hero », le tube incontestable de l’album qui rapproche les norvégiens de leurs collègues nostalgiques). Et avec une intro de l’envergure de « Best Of The Best », qui fait fi de toute humilité pour transcender la grandiloquence, le groupe peut se permettre de bomber le torse et de revenir en conquérant, prêt à mettre le monde à ses pieds. Certes, le groove est connu, les astuces d’usage, mais il y a quelque chose de fascinant dans ce passéisme de composition, un peu comme si notre regretté Ronnie James revenait à la vie pour prendre le micro au sein d’une mouture d’ACCEPT des années 83/84.
Les influences sont évidemment incontournables, et le groupe ne prend même pas la peine de les nommer tant elles sont évidentes. Entre NWOBHM naissante et évolution Heavy vers une approche plus commerciale sans trahir les dogmes, Even Angels Fail est une sorte de bréviaire des attitudes les plus efficaces et pertinentes, et si le quintet ne pourra jamais revendiquer une tête de liste quelconque, il s’avère une fois de plus habile faiseur, enchaînant les titres presque parfaits les uns à la suite des autres. Basse lourde et ambiance sévère (« Breakdown »), allègement mélodique pour up tempo diabolique (« Wasted Generation »), chaloupé héroïque et charge massive (« Northman »), on sent toute l’importance d’un MAIDEN retravaillé à la sauce nordique, et écrémé des galops de basse de Steve Harris pour ne pas tomber dans le plagiat. L’impression globale est plaisante, l’interprétation au-dessus de tout soupçon, et toutes les parties travaillées pour sonner imperfectibles, ce qui donne à ce quatrième LP des allures de Best-Of d’une carrière loin d’être terminée. J’ai de mon côté une préférence pour les morceaux les plus enlevés et catchy (« Take Cover »), et s’il n’y avait cette satanée voix, j’aurais certainement fait de cet album celui de mon chevet en tant que fils du Metal, mais les échos un peu trop nasillards de Kim Sandvik m’empêchent constamment de plonger complètement dans le trip proposé par les GHOST AVENUE, regrettant amèrement le timbre d’un Dickinson, d’un Oliva sans aller jusqu’à parler de Geoff Tate ou même Udo.
Mais le bilan est largement positif pour cette quatrième étape, qui prouve que le groupe a trouvé son rythme de croisière, et que les trois ans séparant ses deux dernières offrandes n’a pas altéré sa foi. Nous sommes même parfois gratifiés d’une montée dans la violence, avec des morceaux flirtant avec le Heavy Thrash le plus féroce (« A Violent Disturbance Of The Peace »), et la fin de l’album montre d’ailleurs le visage le plus séduisant du groupe, avec enfin des compositions plus culottées et qui s’éloignent des sentiers battus. L’épilogue épique de « Even Angels Fail », de toute beauté offre une conclusion parfaite à un album qui n’est pas loin de l’être pour peu qu’on accepte les clichés d’usage, et développe enfin des mélodies plus prononcées, avant de repartir sur la piste d’un MAIDEN endurci par un combat à mort avec le PRIEST. Un disque tout à fait honnête de la part des intègres GHOST AVENUE, qui sans bousculer la hiérarchie vintage mondiale, y mettent leur grain de sel qui ne supporte aucun grain de sable dans la machine.
Titres de l’album:
01. Best Of The Best
02. Breakdown
03. Wasted Generation
04. The Fallen
05. Still Craving
06. Take Cover
07. Northman
08. Hero
09. A Violent Disturbance Of The Peace
10. Even Angels Fail
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Si certains déçus se séparent de leur Pass, je suis intéressé. Merci beaucoup !
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Go MOTOCULTOR pour moi cette année - dont l'affiche est bien plus alléchante (même sur le plan de la diversité musicale)
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