OMNIVIDE est né des cendres du tribute band SUNBIRD, qui rendait hommage au génie créatif d’OPETH. Mais comme souvent dans le cas de musiciens s’appropriant le répertoire d’autrui pour exister, l’envie de proposer quelque chose de plus personnel s’est manifestée, et a entraîné les musiciens sur un chemin plus intime, et surtout, plus en phase avec leurs qualités personnelles. Ceci étant dit, même en abandonnant sa passion première, OMNIVIDE n’a pas effectué un virage à quatre-vingt-dix degrés. Car ce premier album exhale encore un parfum OPETH très prononcé, même si les références se sont élargies pour intégrer des préoccupations plus violentes.
De fait, inutile de vous attendre à un succédané d’In Cauda Venenum. Bien que toujours proche de ses racines, OMNIVIDE est considérablement plus agressif que son illustre modèle (du moins dans sa version la plus récente), et ce premier album se pose dans une logique de Death Metal progressif, incorporant des éléments symphoniques, des traces fugaces de Black Metal, pour un résultat aux ambitions conséquentes.
Le Canada peut donc être fier de ses rejetons, qui avec A Tale of Fire embrasent le cœur des fans de musique aussi brutale que complexe, aussi directe qu’alambiquée, et aussi puissante que pleine de nuances. Alex Cormier (basse), Nicolas Pierre Boudreau (guitare), Samuel Frenette (guitare/chant), Samuel Lavoie (claviers), et Marc-André Richard (batterie) prouvent en huit morceaux que l’on peut s’affranchir de ses mentors, sans trahir sa passion ni perdre en sincérité. Et les premières mesures de « Clarity » sont justement là pour mettre les choses au clair dès le départ. Une foultitude de riffs, des cassures nettes et sans bavures, une énergie incroyable, pour un premier disque impressionnant de maturité et de plaisir.
Sans aller jusqu’à chercher un parangon de technique et de complexité, le quintet parvient tout de même à transcender les vieux principes du Death progressif des années 2000. Basé sur un principe de rythmique versatile et de mélodies affrontant des hurlements graves et graveleux, A Tale of Fire est un bûcher des vanités transformant en cendres la fidélité aveugle d’hier pour mieux se concentrer sur une personnalité unique et qui s’exprime par le biais d’un nombre incroyable de plans.
Dense, mais intelligible. Voici une constatation honnête après avoir multiplié les écoutes, qui évidemment ne révèlent pas sans effort toutes les intentions d’un groupe qui a plus d’un arrangement dans sa poche. Si le respect du tracklisting permet de saisir l’œuvre dans sa globalité logique, un petit test en doigts de pieds trempés dans l’eau peut être effectué, en plongeant dans les affres de « Desolate », morceau qui porte son titre à merveille.
Contenant plus d’idées que la discographie intégrale de certains groupes moins motivés, ce morceau est en quelque sorte l’exemple type de la démarche des canadiens, qui n’aiment rien tant que construire des labyrinthes pour mieux vous y piéger. Et alors que les murs se décalent, que les interstices se remplissent, et que la sortie semble de plus en plus difficile à trouver, OMNIVIDE se réjouit de cette errance pour mieux imposer sa patte grandiloquente, et digne d’une BO gothique réconciliant le Mélodeth suédois et le Death progressif des nineties.
Très proche de la brutalité la plus outrancière, A Tale of Fire s’amuse à jouer avec les extrêmes pour proposer un entre-deux fascinant. Et tout y passe, avec un naturel déconcertant. Techno-Thrash, Death progressif, Black inextricable, et Heavy Metal fluide et harmonieux, pour mieux doser les ingrédients et éviter la catégorisation immédiate. Car vous l’aurez compris, le but du jeu n’est pas de se labelliser indirectement, mais justement d’échapper à toutes les étiquettes sans vraiment le vouloir.
« A Tale of Fire », bousculant comme un Black scandinave forestier, pousse tous les compteurs dans le rouge, et souligne la précision d’une production exemplaire. Production précise et claire qui permet aux nombreux soli de percer l’armure qui nous sert d’âme, et d’apprécier le travail d’un guitariste qui sait mettre son talent au service du collectif.
Et malgré sa densité et son épaisseur, A Tale of Fire ne saoule jamais de sa prétention. Ce qui n’est pas défi facile à relever lorsqu’on se lance à corps perdu dans un opéra Death au livret ensanglanté, et aux actes barbares et évocateurs. Death opératique ? La formule peut séduire, mais la réalité des faits est toute autre. OMNIVIDE est plutôt un anti trou noir qui redistribue l’énergie au lieu de l’avaler, et donne naissance à des étoiles brillantes illuminant le ciel de ce mois de janvier terne et pluvieux.
Si les arrangements de cordes sentent bon le synthé un peu maladroit, les guitares rattrapent le coup, et nous offrent un véritable festival de sur-mesure, allant jusqu’à tâter de l‘ibère sur l’intro de « Holy Killer » (le single lâché en avant-première). Les atmosphères très travaillées, la complémentarité de musiciens qui s’entendent comme prodiges au conservatoire, les prouesses personnelles embellissant encore plus le tableau général, OMNIVIDE n’a pas lésiné sur les moyens, et se réserve une carrière qu’on pressent exemplaire.
Pas encore affranchi de l’admiration OPETH, OMNIVIDE en propose une alternative très crédible, qui nous renvoie aux jeunes années de Mikael Åkerfeldt. Ce qui n’est évidemment pas donné à tout le monde.
Titres de l’album:
01. Clarity
02. Opulence
03. Desolate
04. A Tale of Fire
05. Cosmic Convergence
06. Holy Killer
07. Death Be Not Proud
08. Stoned Dragon
Incroyable un groupe qui s'attaque à faire une reprise de Dead Congrégation !!! Je me languis d'écouter ça . Faut pas se louper la ahah.
31/05/2025, 21:53
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
24/05/2025, 07:15
Une plaque bien méritée ! Mes deux premiers albums de death metal, Blessed are the Sick de Morbid Angel et Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse, deux albums que j'adore toujours autant, après plus de 30 ans passés dans ma discothèque, y ont &eacut(...)
23/05/2025, 19:55
Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)
22/05/2025, 17:52
Si ce qu'il dit est vrai c'est quand même bien bas comme méthode de "licenciement", surtout venant d'un groupe qui prône ouverture, tolérance et respect à longueur de show (ironiquement par sa propre voix en plus...).
21/05/2025, 17:13
J'aime bien ce groupe... c'est dommage que cette collaboration se termine ainsi... En tous cas, faut que je jette une oreille à Downstater...
21/05/2025, 16:13