De Prague nous en vient cette nouvelle horde trashante, sous la forme d’un quatuor fermement décidé à laisser sa griffe sur le cercueil du Thrash old-school. Formé en 2020, FAÜST n’est pourtant pas né de la dernière pluie, puisque ce groupe s’est déjà fait connaître sous trois noms différents selon les époques. Après avoir battu pavillon SNOW LANDSLIDE entre 2013 et 2014, puis s’être fait connaître en tant que COLDBLOODED FISH pendant quatre ans, avant d’opter pour les initiales CBF de 2018 à 2020. Un parcours complexe et complet pour une musique qui elle, joue la franchise, et un premier album sous ce nouveau nom, qui faste, qui thrashe, qui speede, et qui finalement, fait montre d’un intérêt certain pour l’inclusion de sonorités Punk dans un contexte purement Metal sans franchir le Rubicon du Crossover.
Tinnitus Inquisition, classique dans le fond et la forme, est donc joué avec les tripes, et repose sur des principes éprouvés simples de vitesse et de mordant. Jenda Lapáček (basse/chœurs), Honza Šole (batterie), Kryštof Eichler (guitare/chant) et Teodor Majerík (guitare, dernier arrivé en 2021) ne prennent donc pas trop de risques inconsidérés, et nous proposent un nouveau chapitre de la longue saga rétroThrash, avec neuf morceaux n’excédant pas la demi-heure de jeu.
Visiblement influencé par TURBO, DESTRUCTION, BULLDOZER, GAMA BOMB et autres ardents défenseurs du short/baskets en été, Tinnitus Inquisition est plaisant, enrobé dans une production subtilement nostalgique, et propulsé par des riffs concentriques qui évoquent évidemment le meilleur de la violence allemande des années 80. Avec pour ornementation quelques breaks bien sentis, des mélodies éparses et des accélérations modérées, FAÜST joue le même petit jeu que ses contemporains, et vise à recréer un univers vieux de trente ans et plus, honorant ses aînés, mais désireux de se faire une petite place au soleil des cartouchières.
Et sous cette délicieuse pochette au trait grossier se cachent donc des morceaux efficaces, bâtis sur un riff principal qui n’hésite pas à se décliner en deux ou trois digressions, le tout soutenu par une rythmique fort raisonnable. Pas de quoi remettre en cause les fondamentaux, mais entre le chant Hardcore de Kryštof Eichler et la guitare volubile de Teodor Majerík, le tout passe comme une aspirine avalée avec une bière, bien que le Thrash des tchèques ne soit nullement grossier ou vulgaire.
Il reste agréable en tympans, plutôt accessible aux réfractaires Thrashcore, cohérent dans son déroulé, et laissant quelques interstices à des soli tout à fait capables. On pourra évidemment regretter que le rythme ne s’embrase que trop rarement, sur le lapidaire et infernal « Let's Go Neanderthal », entre Heavy sale et Thrash furieux, mais l’un dans l’autre, le temps passe très vite en compagnie de ce groupe qui connaît bien son bréviaire et qui n’a pas besoin de loucher sur le voisin pour réciter sa leçon.
Admettons en sus quelques hits tout à fait légitimes, comme ce très simple « Frontal Lobotomy », et accordons la mention honorable à ce premier album qui se place dans la continuité d’une carrière déjà largement entamée. Du professionnalisme dans le naturel, du soin dans la spontanéité, une bonne connaissance du sujet, pour un album en point-virgule, qui se glisse entre deux actualités plus brulantes. On attendra évidemment plus d’un éventuel second album, mais pour le moment, FAÜST a bien entamé sa course, même s’il n’a rien du mythe que suggère son nom célèbre.
Titres de l’album :
01. Tinnitus Inquisition
02. Curse Eternal
03. Jungle Mangled
04. Exitus Freefall
05. Born To Be Sacrificed
06. Let's Go Neanderthal
07. Through Ceiling To Hell
08. Frontal Lobotomy
09. HK Beatdown
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52