Nasson Prudant est un guitariste chilien, mais aussi un compositeur et un jeune producteur recherché. Il a attiré l’attention du public en s’impliquant sur le dernier album de CHAOS MAGIC, mais aussi celui de SINNER’S BLOOD. Nous avons donc affaire ici à un musicien à l’expérience conséquente, qui sait exactement ce qu’il veut, et qui doit se sentir à l’aise dans ses baskets en tant que membre de l’écurie Frontiers. La firme de Serafino nous a déjà fait le coup du chanteur sud-américain mis en avant par un line-up italien, mais ici, NASSON semble être un véritable groupe chilien, même si quelques musiciens hors-frontières ont collaboré à cet album.
Scars est donc une affaire très personnelle pour NASSON, ce qui n’a pas empêché le musicien de convier à la fête quelques invités notables. On retrouve notamment pour quelques parties vocales Gui Oliver (LANDFALL, MAYANK), Mizuho Lin (SEMBLANT, THE ERINYES), ou James Robledo (SINNER’S BLOOD), ainsi que le couteau italien maison Alessandro Del Vecchio, venu taper le duel sur le titre « When it Rains ». Ajoutez à tout ça quelques parties de claviers gracieusement offertes par Mistheria (Bruce DICKINSON, Rob ROCK), et vous obtenez une fête du Heavy Metal digne de ce nom.
Bien qu’occupant à peu près tous les postes, en composant, jouant et arrangeant, NASSON s’est adjoint les services de Rodrigo Leiva à la batterie, mais aussi de la voix de Caterina Nix pour assurer les chœurs. Cette association tourne donc à plein régime, et produit une énergie Modern Metal de premier choix, proposant un Heavy classique et énergique remis au goût du jour, sans tomber dans les travers habituels des productions Del Vecchio, qui cette fois-ci n’est resté qu’un simple intervenant de passage.
C’est donc à un véritable travail personnel auquel nous avons affaire, et non pas un projet monté de toutes pièces pour flatter l’égo d’un artiste extérieur ou le vendre sur le marché au-dessus de sa valeur. Celle de NASSON est tangible et précieuse, et les onze morceaux proposés ici sont autant de chevaux de bataille live qui risquent fort de fédérer les foules une fois la pandémie oubliée. De fait, Scars est une véritable bouffée d’oxygène dans l’océan de sorties de janvier du label, ne le nions pas. Loin de la standardisation Hard-Rock mélodique qui pollue la production depuis quelques années, Scars joue la sincérité, et révèle le visage talentueux d’un musicien aussi attachant que doué et discipliné, qui a bien compris que le recyclage d’influences se devait d’être un minimum créatif pour mettre en appétit.
Frontiers cite volontiers EVERGREY, PRETTY MAIDS et ECLIPSE, mais on peut aussi penser à THE MURDER OF MY SWEET quand l’ambiance devient plus tragique, à une forme très personnelle d’ANGRA, et la direction artistique de l’album, clairement tournée vers le présent, nous évite les atermoiements nostalgiques d’un homme qui regrette de ne pas être né à la bonne époque.
Outre ces compositions solides, qui vont de l’émotion pure à la rage intérieure, c’est évidemment la voix incroyablement puissante et versatile de NASSON qui attire les tympans. L’homme a certes du coffre, mais sait aussi moduler pour proposer des choses plus intimistes et fragiles, comme en témoigne la ballade lacrymale et opératique « On The Other Side », aux claviers à la SAVATAGE, et à l’atmosphère prenante. Les synthés justement occupent une bonne place sur l’œuvre, et offrent un contrepoint efficace à cette guitare aiguisée qui tranche ses riffs avec efficacité pour en proposer des tranches catchy. « Bringer Of Sorrow » est à ce titre l’un des morceaux les plus saignants de l’étal, mais aussi l’un des plus nerveux, offrant un reflet plus musclé au miroir reflétant l’image sonore de l’ouverture mid mélodique de « Not Today ».
Adepte d’un Metal saccadé et syncopé quand il le faut, guitariste très capable et arrangeur hors-pair, NASSON n’a donc laissé que peu d’espaces vides, et occupe le terrain par des textures, des nappes et des interventions vocales judicieuses. On aurait peut-être apprécié une production moins ample et plus adaptée, mais dans un registre de PRETTY MAIDS contemporain, Scars bat le haut du pavé et se pose en rival plus que sérieux de références établies.
Un morceau plus risqué et évolutif eut été apprécié évidemment, mais la concision étant de mise, on savourera la lourdeur virile d’un « A New Beginning » ou la surchauffe du tube « We Are The Army », qui rappelle le RIOT le plus efficace. Et de fil en aiguille, d’indices en preuves, NASSON pose l’évidence sur la table, et se révèle sous son véritable jour : celui ensoleillé et chaud d‘un artiste qui a sa place à la table des grands, et qui mérite de faire partie d’une écurie aussi relevée que celle de Frontiers. Sans parler de ses idées les plus pertinentes, comme celle de confronter sa voix à celle extraordinaire de Caterina Nix.
Un album qui n’aura pas besoin de laisser des cicatrices dans votre mémoire.
Titres de l’album:
01. Not Today
02. Room 108
03. Mother Moon
04. Runaway
05. On The Other Side
06. Bringer Of Sorrow
07. King Of Lies
08. A New Beginning
09. When It Rains
10. We Are The Army
11. Rising
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
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26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20