Premier roman de Saad Jones, Violent Instinct est un roman qui vous emmène à travers le monde dans la peau d'un chanteur d'un groupe de Death Metal, HM, nommé Tilio. Un groupe qui rencontre un grand succès, soudain, un groupe qui vient d'Angleterre, le pays où la presse s'emballe très vite sur de nouveaux groupes.
L'histoire commence par le récit de Tilio gisant sur la scène, baignant dans son sang suite à un coup de feu avant un flashback et l'introduction de Zafer le guitariste de HM, de Dan, un fan de HM, gardien de nuit d'un parking et auteur d'un blog au sujet de son groupe favori.
La fin sera moins glorieuse si tant est qu'elle l'était au début, pas si évident que cela. Je ne vais pas spoiler l'histoire mais un évènement va faire prendre conscience à Tilio qu'il ne vit pas réellement son existence, qu'il n'est qu'un zombie allant de salle en salle et de pays en pays, faisant chaque soir ce pourquoi tout le monde pense qu'il est fait, chanter les paroles de Zafer à s'en faire péter les cordes vocales. Le réveil va être dur et douloureux pour Tilio.
L'auteur prend le temps de décrire son récit à coup d'adjectif, de longues phrases pour immerger le lecteur dans son univers. Si le début du roman est un peu difficile car les descriptions sont presque trop réelles, l'invitation au voyage se fera plutôt dans la deuxième partie du livre avec des mots qui invitent plus à l'escapade imaginaire, peut-être n'est-ce là qu'un point tout à fait personnel. En fait, le début du livre est très riche en renseignements, le caractère des personnages, la façon dont Tilio traverse les journées, la description des nuits de Dan dans son parking à écouter la radio et par dessus tout cela, Saad Jones imprime un rythme qu'il va garder tout au long du livre, passant d'une situation à l'autre, en l'espace d'un changement de paragraphe. Si sur la fin du livre, cela imprime un rythme qui convient parfaitement, sur le début, cela peut paraître un peu brouillon, mais c'est le temps de rentrer dans l'univers de Saad Jones et de ce groupe de Death Metal Anglais à l'ascension fulgurante tout comme sa chute qui se dessine au fur et à mesure des pages. La construction du roman est vraiment comme un montage de film avec le passage d'une scène à l'autre de façon brusque, nécessitant une gymnastique intellectuelle importante mais pas désagréable.
On remarque tout de même que les descriptions des différentes situations peuvent être perçues comme des clichés, le chanteur drogué, Marie, une fille que notre personnage centrale rencontre au Liban, et son parfum, sa personnalité, le conflit Israélo-Libanais, la vie peu trépidante de Dan, le fan du groupe, l'amour qui s'invite un peu partout, il y a des choses que l'on voit venir et c'est un peu dommage. Mais il y a aussi de l'empathie envers ce pauvre Dan à qui rien ne réussi, ni l'amour, ni le travail, ni les amis, ni même sa passion puisque c'est ce qui va l'amener au fond du gouffre.
Saad Jones réussi tout de même à tisser une histoire qui semble tellement emprunte de faits réels que le début du livre m'a longtemps empêcher de rentrer dans ce roman. La vision de cet homme sur lequel on tire alors qu'il est sur scène rappelle forcément les évènements tragiques du Bataclan et j'ai failli ne pas y revenir pensant que c'était trop copié sur cette soirée de novembre, grave erreur, il n'en est rien même si le terrorisme est également présent dans cette histoire, et que les tueries de masse font également partie du récit.
Chaque chapitre porte le nom d'un titre de Metal, on passe de "Propaganda" à "Edgecrusher", de "Ashes In Your Mouth" à "From Broken Vessels", il nous manque juste la bande son de ce que l'auteur nous décrit. Quel peut bien être la musique qu'envoie SANDEMONIUM, à quoi ressemble ce morceau "Rubbles" ? Au long de ces 250 pages, Saad Jones nous décrit également l'envers du décors d'un groupe de Metal, loin du strass et des paillettes, on vit avec des musiciens totalement déconnectés, déracinés et qui perdent également parfois la raison qui les pousse à monter sur scène tous les soirs. On rencontre également, des fans dévoués, des passionnés près à tout perdre, près à tous les risques pour que le Metal et ce en quoi ils croient puisse se faire entendre. Mais à travers la vie des musiciens et des fans, Saad Jones nous adresse également une vision sociétale pas très glorieuse, les haters d'internet, le déracinement des personnes en raison des conflits incessant de certaines régions du globe, la culture de l'échec avec un gros focus sur la façon dont est traité un échec, tant dans les médias que dans l'entourage de la personne qui la vit et ce manque de mise en valeur de ce que cette même personne a réussi. Sans dévoiler l'histoire, chacun va essayer de comprendre pourquoi Tilio en est arrivé à cette situation de burn-out sans vraiment mettre en avant ce qu'il réussi pour y échapper et retrouver la main sur sa propre vie et reprendre goût à ce qu'il a délaissé il y a peu de temps.
Agréable à lire, avec un vocabulaire plutôt simple qui donne une facilité d'accès au roman appréciable, nous n'avons pas là une histoire des plus renversantes mais il se rattache à suffisament d'élements de la musique Metal pour captiver les fans sans pour autant en épouser totalement le langage, une personne qui n'écoute pas de Metal pourra se laisser emmener par les histoires d'amour, les conflits, la gestion personnelle des différents évènements sombres qui surgissent et cette fin tragique que l'on voit se dessiner au fil des pages et dont Saad Jones nous donne le goût en tout début de livre avec cette même question qui reste sans réponse : "Où est Marie ?"
Bah, avec du finlandais, rien d'étonnant. Je préfère toujours ça aux groupes sans voyelles type LLN, qui me font penser au sketch des inconnus "des chiffres et des lettres" en Pologne https://youtu.be(...)
02/05/2024, 07:45
De plus en plus, à la lecture de ces noms de groupes im-bi-ta-bles j'ai des envies de scrabble.
01/05/2024, 10:55
CQFD...En même temps, au vu de la pochette (pas mal du tout au demeurant) faisant référence à "Metal heart", j'aurai dû m'en douter un chouille... ... ...
01/05/2024, 09:44
@Humungus, je comprends ton point de vue. Mon ACCEPT préféré est justement celui de Metal Heart et Russian Roulette, et donc, j'aime beaucoup ce nouvel album qui leur ressemble beaucoup...
30/04/2024, 18:46
Ma déception de l'année.Autant les albums précédents étaient géniaux car bien Heavy comme j'aime, autant celui-ci laisse la part belle à ce côté d'ACCEPT que je déteste sur certaines de leurs œuvres ((...)
30/04/2024, 09:50
Ah ah ah !!!J'connaissais pas ça tiens...La photo accompagnant le pastiche vaut son pesant de non-binaires.
30/04/2024, 09:28
Ils passent souvent près de chez moi, que ce soit dans l'est ou en Allemagne, c'est presque à chaque fois une baffe depuis 15 ou 20 ans que je vais les voir. Une seule fois en Allemagne c'était pas terrible, avec Barney dans le plâtre, l'an pass&eacu(...)
29/04/2024, 21:13
Sur les vidéos disponible du concert, aucun doute possible sur l'identité du batteur, la rumeur disait vrai. On reconnaît bien Casagrande avec sa gestuelle si particulière.( Bon, on peut se le dire, il ressemble à rien derrière une batterie, ma(...)
28/04/2024, 15:53
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55