Suède/Italie.
Non, ça n’est pas l’affiche du prochain match de qualification pour l’Euro 2024, mais tout simplement le rapport entre un label transalpin (Frontiers en l’occurrence) et un groupe scandinave. Ce même label qui durant son mercato louche sur ce pays du nord de l’Europe pour faire son marché en embauchant les attaquants les plus flamboyants du circuit. Quitte à les piquer à une autre équipe.
Frontiers a donc débauché les CARE OF NIGHT de chez AOR Heaven, pour s’occuper de leur troisième album, le plus important de la première partie de carrière d’un groupe. Le pari n’était pas très risqué pour l’entraîneur Serafino, qui a largement eu le temps de tester les capacités de ses nouveaux poulains, en tendant l’oreille sur Connected (2015) et Love Equals War (2018), deux albums très remarqués par la communauté Hard-Rock mélodique. Et en 2023, la sortie de Reconnected en dit long sur le désir des suédois de revenir aux sources d’un AOR de qualité, celui-là même qu’ils pratiquaient il y a un peu moins de dix ans.
Huit ans d’absence, voilà de quoi changer quelques détails de l’histoire, et notamment ses protagonistes. CARE OF NIGHT a quelque peu adapté son line-up, qui aujourd’hui se veut solide et pérenne. Nous retrouvons donc Calle Schönberg (chant), Viktor Öström Berg (guitare), Victor Berg (claviers), Niklas Svensson Nattfare (basse) et Linus Svensson (batterie), déroulant le tapis rouge de la soirée honorifique des récompenses mélodiques, en costume d’apparat, et prêts à monter sur scène pour recevoir leur récompense. Ou plutôt, leurs récompenses.
Sans aller jusqu’à prédire une statuette pour l’album de l’année, gageons que celles de meilleure production, meilleur comeback et meilleure interprétation ne sauraient échapper aux suédois qui ont soigné leur retour, à grand renfort de mélodies irrésistibles et d’influences parfaitement digérées. On sent évidemment du JOURNEY là-dessous, mais aussi cette tradition suédoise de sublimation des accroches pour les rendre totalement irrésistibles. L’art suédois dans toute sa splendeur, qui redessine les contours d’années 80 fantasmées par toute une génération, et réellement vécues par une autre.
La domination du pays sur la production mondiale n’est donc pas prête d’être remise en cause, et en écoutant de petites bombes mélodiques de la puissance d’un « Melanie », on ne peut que penser à un TOTO de salle de musculation soulevant la fonte en compagnie des BALANCE. D’un romantisme concret et sans abus de glucose, CARE OF NIGHT peint une nuit étoilée musicale à la Vincent van Gogh, sans avoir à sacrifier son lobe d’oreille.
Musicalement inattaquable, ce troisième né est un triomphe de plus à apporter à l’édifice des réussites nordiques. Energique, tendre, réaliste et opportuniste, Reconnected nous rebranche sur les FM californiennes des eighties, lorsque le Rock mélodique était le genre en vogue, apprécié d’une large faune et célébré sur les plus hautes marches du Billboard.
D’une précision incroyable, il défie le temps, et recycle avec beaucoup de panache des recettes bien connues des amateurs de mets fins et précieux. Assez Rock pour ne pas s’engluer dans la mélasse sentimentaliste de bas étage pour roman à l’eau de rose, Reconnected s’appuie sur une triple combinaison chant/guitare/claviers, parfaitement dosée, et qui peut même parfois rappeler le EUROPE de Prisoners in Paradise (« Half Of My Heart » et l’autre moitié si le coup de foudre est confirmé).
De la noblesse, mais aussi, un sens aigu de la composition populaire. Dès l’ouverture « Street Runner », CARE OF NIGHT booste sa rythmique, et déboule à cent à l’heure, en mode « Suzanne » de JOURNEY, sur tempo bondissant et guitare saccadée. Entre le Hard-Rock le plus traditionnel et l’AOR décoré à l’or fin, le quintet évolue en toute aisance, empilant les tubes comme à la parade d’une fête suédoise honorant les harmonies les plus subtiles.
Tracklisting impeccable, alternance d’ambiances, humeurs égales, recherche sonore poussée, pour un résultat qui dépasse toutes les espérances générées par les deux premiers albums du groupe. Avec quelques poussées Heavy à la PRETTY MAIDS de la grande époque (« Wrong »), des clins d’œil répétés aux vétérans de SURVIVOR ou FOREIGNER, et des citations nationales fameuses, Reconnected est un câble blindé que l’on branche sur une stéréo infatigable, capable de tenir au volume maximal toute une nuit dorée.
Faites le compte, tout est là. Les attaques en contre, une défense impénétrable, des individualités notables pour un collectif soudé, le jeu est fluide, et les passes précises. L’affrontement permanent entre un clavier qui sait rester à sa place en défense et une guitare qui agresse en milieu de terrain est intense, et tout le monde en sort gagnant, spécialement Calle Schönberg qui une fois encore prouve qu’il est l’une des plus belles voix de sa génération.
Un contrat signé qui permet aux deux parties de profiter du talent et des largesses de l’autre, et un disque intemporel qui risque fort de devenir un classique quasi instantané.
Appréciez en les moindres détails, des soli aux refrains entêtants, et dites-vous que si l’Italie vole à la Suède ses plus grands talents, c’est qu’ils n’ont pas à chercher ailleurs. Même pas chez eux.
Titres de l’album:
01. Street Runner
02. Tonight
03. Caught Feelings
04. No One Saves The World Alone
05. Melanie
06. Half Of My Heart
07. Follow Through
08. Wrong
09. End Of A Chapter
10. Stay With Me
11. You´ve Been Right Here All Along
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
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Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
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Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
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02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50