A contrario du scénario habituel des supergroupes, SEVEN RAVENS raconte une très belle histoire. Celle de deux amis musiciens, Scott Bazzett et James LePak, qui se connaissent depuis la fin des années 80. Celle de deux amis musiciens émergeant sur le tard et fascinés par le Hard Rock US au gros son qui se sont fait engloutir par la vague alternative de Seattle. Composant des morceaux depuis leur plus jeune âge, ces deux-là ont attendu le bon moment pour partager leur talent, et un sacré moment même, puisque cet album intervient trois décades après leur rencontre. Le but avoué de SEVEN RAVENS est donc de faire éclater le talent naturel de Scott et James, qui pendant longtemps, ont partagé leurs bandes, avant que la technologie ne leur permette de les stocker sur des hébergeurs de fichiers. Mais alors, qu’en est-il de la notion de supergroupe évoquée plus tôt ? Simple. Pour donner corps à ces morceaux, James avait besoin d’interprètes hors-normes, et la chasse aux complices s’est donc mise en branle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux hommes n’ont pas hésité à taper dans le haut de gamme en dressant leur A-list idéale.
Nous retrouvons donc au casting de ce premier album une liste impressionnante de vedettes du Hard-Rock et assimilé Metal. Pas le genre de seconds couteaux trop heureux de goûter de nouveau à la lumière mais bien des noms révérés et des figures très respectées du milieu. Pas moins de trois batteurs, deux bassistes, un chanteur de premier ordre se partagent la tâche sur Barely Hanging On, et un simple coup d’œil au featuring permet de mesurer l’ampleur du projet, et l’ambition de ses deux géniteurs.
On retrouve donc au kit et baguettes Matt Star, frappeur chez MR BIG, BLACK SWAN, Ace FREHLEY, mais aussi Kevin Soffera (SEETHER, BREAKING BENJAMIN), et surtout, Bobby Jarzombek, légende ayant officié pour RIOT, Rob HALFORD, FATES WARNING, Sebastian BACH, et beaucoup d’autres. Une telle réunion de frappeur devait évidemment être soutenue par des bassistes au talent égal, et de ce côté-là, la barre a été mise aussi haute. D’un côté des graves, Donnie Van Staven (RIOT), et de l’autre, l’inégalable et ineffable Tony Franklin, au palmarès si étoffé qu’un bottin mondain ne suffirait pas à en recenser le parcours. Mais citons quand même BLUE MURDER, THE FIRM, pour mémoire, sans occulter ses implications les plus récentes…Et qui dit groupe, supergroupe ou pas d’ailleurs, dit chanteur, et celui tenant le micro est du même calibre que ses collègues d‘un jour. En convaincant le grand Michael Bormann (JADED HEART, REDRUM, RAIN, et un sacré travail en solo aussi), de s’occuper des lignes de chant, Scott et James ont fait évidemment le bon choix, celui d’un chanteur au vibrato unique, au feeling incroyable, et au potentiel versatile indéniable. Derrière une membrane, Michael peut tout chanter, ce qui est parfait puisque le répertoire de Barely Hanging On exige des connaissances approfondies de la scène Hard de ces trente dernières années…
Mais alors justement, que dire des morceaux composés pour l’occasion ? Sont-ils délicieusement rétrogrades et témoins d’une époque révolue, celle de la rencontre entre les deux artisans du projet ? Ou au contraire opportunistes et modernes en diable, faisant fi des racines communes ? Entre les deux, voilà la réponse à la question, et on a parfois le sentiment d’écouter un Hard racé des nineties, qui prenait alors en compte les impératifs de rudesse de la scène alternative qui ne supportait ni les artifices capillaires, ni les effets de manche faciles. « Wouldn’t Change A Thing », de son intro tonitruante au kit et de son riff sombre, nous ramène à l’époque du Subhuman Race de SKIDROW, avec toutefois quelques accélérations symptomatiques du RIOT V le plus costaud. Dark mais mélodique, efficace mais pas putassier, le style pratiqué par SEVEN RAVENS se veut perméable au passé, mais aussi bien dans son époque. Le son est rêche, l’attitude virile, la rythmique évidemment solide comme le Rock, et l’énergie brute. Les arrangements, sobres, ne prennent pas le pas sur la puissance, et le tout sonne comme un hit des années 80 remis au goût de la nuit d’une décennie vouée au retour aux sources.
Malgré son désir d’ouverture, cet album est diablement homogène, et cache très bien la participation de différents musiciens. Avec un tel panel de stars nous aurions pu espérer une révélation divine, une épiphanie céleste, mais c’est bien l’honnêteté et la sincérité qui ont été mises en avant, plus que le tape à l’œil facile, et les amateurs de tubes immédiats en seront pour leurs frais. Si parfois, le groove de LED ZEP se fraie un chemin (« Barely Hanging On »), si parfois la tension frôle le Metalcore voire le Thrash light (celui de RIOT sur « Prove Me Wrong »), si les mélodies sont souvent enterrées sous une épaisse chape de plomb (« Buried Alive »), et si les riffs sont globalement similaires d’un titre à l’autre, ce premier effort et sorte de première conclusion pour Scott et James est digne d’intérêt, et pas seulement à cause de son défilé de vedettes.
Nous n’aurions certes pas craché sur une ballade, ou sur un titre plus modulé, puisque une fois parvenu aux deux tiers de l’album, l’ambiance se raidit un peu. Le tempo un peu trop statique, et l’attaque de médiator jouent sur la fin en défaveur des deux géniteurs, mais heureusement la légèreté californienne de « Time Is A Thief » apporte une bouffée d’air frais avant l’apoplexie.
Du bon boulot, sérieux, mis en valeur par un casting cinq étoiles, et pourtant, une sensation de gâchis vient assombrir le tableau. Avec cette tonalité de composition trop uniforme, les deux musiciens ratent un peu le coche, tant on sent qu’ils avaient le potentiel pour accoucher d’une grande œuvre. Il faut simplement se contenter d’un très bon album, qu’on réécoutera avec plaisir. Bien, mais aurait pu largement mieux faire.
Titres de l’album:
01. Wouldn’t Change A Thing
02. Wake Up
03. Keep A Light On
04. Cold
05. Barely Hanging On
06. Prove Me Wrong
07. Buried Alive
08. Web of Lies
09. Playing With Fire
10. Time Is A Thief
11. Down In Flames
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