Retour dans l’underground français, pour y faire la connaissance d’un représentant digne d’intérêt. Alerté par un mail très sympathique, je me suis donc intéressé au cas d’école des SUNNUDAGR, qui représentent plus ou moins la quintessence de la production sous-terraine nationale, avec leur Black aux multiples teintes. Si en surface, le combo toulousain semble faire partie des hordes d’admirateurs de la première vague de BM norvégien, la réalité est un peu plus complexe, et les arguments promotionnels semblent faire état d’influences moins évidentes et plus variées. Niveau bio, le groupe a été créé en 2013 par Cyril (SOLVENTIS, ex-OPPROBRE) sous la forme d'un one-man band, en réaction de catharsis face à un décès. Soutenu par Clément (Opprobre, Solventis, Antropofago) à la batterie, Cyril produira deux EP’s en solitaire, Follow the Light en 2013 et Amère Nature en 2015, moyens formats fortement influencés par sa culture musicale emprunte de traditionalisme KAMPFAR, DARK FUNERAL, EMPEROR, DISSECTION, TSJUDER et autres CARPATHIAN FOREST. Mais en 2018, l’homme solitaire décide d’associer son destin artistique à deux autres musiciens, Antoine et Clément, qui prennent alors en charge les guitares pour transformer le one-man-band en trio. C’est sous cette forme que nous retrouvons le combo aujourd’hui, qui pendant deux ans aura préparé son grand soir et son premier LP, disponible en autoproduction. Et autant dire que sans réserver de surprise majeure, Le Silence s’avère œuvre solide, mature, intrigante et envoutante, se repaissant tout autant du formalisme BM nordique que du Post BM centre européen, sans toutefois se perdre sur le chemin dangereux du figuratif.
Sûrs de leur fait, les trois musiciens nous ont donc concocté un premier LP solide, carré aux entournures, méchamment violent mais solidement construit, qui rappelle effectivement les débuts de la scène d’Oslo, mais aussi le Black allemand plus direct et implacable. Construit sur des plans effectifs et directs, Le Silence le rompt justement d’un son un peu cru mais formidablement équilibré, mixé par Clément à l'Onyx Studio et masterisé par Antoine, mettant en relief l’acidité des guitares et la souplesse d’une basse qui une fois n’est pas coutume se permet des incursions au premier plan de l’instrumental. Si le tout est évidemment très classique, il n’en est pas pour autant exempt de toute audace, comme le démontre le très malicieux « L'Ascension du Malin » qui profite de plans très fins pour imposer une atmosphère plus Thrash et Punk que la moyenne, et des riffs qui accrochent vraiment l’oreille. D’ailleurs, le groupe revendique cette approche Punk et rude, ce qu’on sent assez facilement en tendant l’oreille sur des plans de guitare qui ne sont pas sans rappeler DARKTHRONE, dans une version moins sale et moins minimaliste. Les idées Post-Metal sont moins évidentes à repérer, mais avec une belle énergie et une conviction qui fait plaisir à entendre, SUNNUDAGR se montre sous un jour flatteur et sombre, et ose même des hits improbables comme le dynamité « Une Charogne » qui rappelle le meilleur de la scène 90/00 (et qui cite Baudelaire par la même occasion).
SUNNUDAGR, sans bousculer la hiérarchie se montre donc groupe très efficace et recyclant ses références avec un panache certain. On prend plaisir à s’immerger dans ce voyage dans le temps pas comme les autres qui aime mélanger les genres, et casser le moule BM en y insérant des breaks totalement Heavy/Punk, comme cette soudaine et savoureuse cassure sur « Le Silence... ». Loin d’une simple relecture des manuels d’usage, ce premier album fait donc montre d’une identité déjà affirmée en solo par Cyril, qui profite aujourd’hui d’un line-up renforcé pour étoffer le son de sa créature, et continuer ses expérimentations à la croisée des chemins. Loin d’un crossover tape-à-l’œil, Le Silence est donc une première œuvre très personnelle et cohérente, avec des morceaux qui possèdent chacun leur identité propre. La rythmique n’est jamais avare d’un plan inventif qui relance l’intérêt, et si les guitares gardent encore ce caractère circulaire un peu trop traditionnaliste, si le chant racle ses cordes avec application, les astuces catchy et autres plans groovy ne manquent pas, et permettent de rattacher le projet à l’histoire d’un Heavy Metal plus généraliste. Tous les titres possèdent au moins une idée intelligente et séduisante, et « ...et les Larmes » de se poser en hit improbable de BM punky, mais sérieux comme un Nécronomicon relié pleine peau humaine.
Rien à reprocher donc à ce jeune trio à la recherche d’un label, qui mérite amplement toute la promotion et l’intérêt que vous pourriez lui accorder. Le Silence est le fruit d’un travail sérieux s’étalant sur deux ans, et révélateur d’une passion intacte et sincère.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Venin Noir
03. Les Braises
04. Le Dernier Bastion
05. L'Ascension du Malin
06. Une Charogne
07. Le Silence...
08. ...et les Larmes
09. Ta Lumière
En tout point d'accord avec cette (belle) chronique ! Cet album fut une vraie belle surprise de l'année passée.
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04