Allez, jouons un peu.
Imaginez un décor, la plage, sous cette canicule actuelle qui frise ou dépasse même les 45°. Une plage bondée de touristes maillotdebaintés, avec sous la main la proverbiale glacière, des boissons fraiches, un gros parasol qui protège des rayons du soleil, et une petite boombox jouant le dernier tube à la mode. Rafraichissant n’est-il point ? J’en conviens, mais si d’aventure vous vouliez fuir la fournaise, j’ai une solution beaucoup plus simple pour vous, et qui n’exige même pas que vous mettiez les pieds hors de votre chaumière. Laquelle ? Le premier album de LORD VALTGRYFTÅKE, artiste chilien corpsepainté, la mine patibulaire et le rictus prononcé.
LORD VALTGRYFTÅKE aka Carlos Andrés (moins impressionnant du coup) est le genre de personnage/concept qui hante l’underground le plus sombre du Black Metal, mais aussi le plus puriste. On retrouve le musicien/compositeur/auteur au casting de nombreux concepts (le CV : 13TH TEMPLE, EVIGHETENS, GRYFTIGÆN, MANÞIEL, OLD CASTLES, PYREFICATIVM, RÜNDGARD, WINTERSTORM, ex-ABHORIOR, ex-FLAMMIS MALEDICTIS, CASTILIAN TOWER, EAVRAL, GROLLHEIM, MOONRISE KINGDOM, THAGIRION ALTARS), et c’est donc le premier long jet sous le sobriquet de LORD VALTGRYFTÅKE qui vient hanter nos nuits.
Après une première démo qui avait attiré l’attention du label Inferna Profundus Records, Buried Under the Carved Runes impose donc ce nouveau-venu mais pas tant que ça, qui s’illustre dans un Black des plus sauvages, mal produits, primitifs, éructé comme dans une cellule de HP, le tout enrobé dans la production la moins sophistiquée du monde. Vous l’aurez compris, le lo-fi fait son grand retour dans ces colonnes, et impose son éthique de sauvagerie la plus primaire.
En gros comme en détail, ce premier longue-durée est un bon disque de BM traditionnel, avec des chansons construites, linéaires pour appuyer sur les plaies de l’âme, mais enregistré avec un vieux modèle Fisher Price en forme de bouc à moitié crevé. Un genre d’hommage rendu à DARKTHRONE et BEHERIT, la bestialité en moins, et la volonté en plus. Car si à l’époque les groupes ne bénéficiaient pas d’un matériel de pointe pour coucher leurs impressions sur bande, LORD VALTGRYFTÅKE a quant à lui délibérément cherché l’économie et les grésillements, pour conférer à ses titres une aura roots n’true.
De là, inutile de gloser pendant des heures, puisqu’un simple coup d’œil à la pochette et quelques secondes de « Nocturnal Hate » suffisent à comprendre la démarche de ce musicien chilien. Néanmoins, fans de lo-fi, ne vous attendez pas au pire, puisque la musique présentée sur Buried Under the Carved Runes est tout à fait digeste et discernable sans avoir besoin d‘un sonotone. Certes, la guitare grésille comme un tuberculeux crache ses poumons, certes la basse est quasiment inexistante (des fréquences graves, mais vous êtes fou !), mais le tout est agrémenté de deux interludes mélodico-acides de fort bon goût (« Opferblut I & II »), parfois lourd et emphatique dans le minimalisme (« Black Light of the Adversary », délicieuse gâterie nineties qui reste sur l’estomac), mais globalement supersonique pour se rapprocher des racines. On adoptera avec beaucoup d‘affection cet up-tempo sautillant sur « March for Eternity », cette mise en place approximative faisant fi de tout cours de solfège, cette guitare accordée par VONDUR après une bonne murge, et on se lovera au creux de cette fraîcheur un peu brute, mais appréciable en ces temps caniculaires.
Alors, la plage, mon cul, et optez plutôt pour une cave aux murs suintants ou une vielle masure décatie aux planches branlantes. N’oubliez pas d’emmener avec vous un vieux lecteur à piles fatigué par les années, une ou deux bières tièdes, et balancez la sauce. Vous ne vous ferez pas beaucoup d’amis, mais la misanthropie est justement le sentiment recherché. Alors soyez lo-fi ou ne soyez pas.
Titres de l’album :
01. Nocturnal Hate
02. Archaic Twilight
03. Centuries of Glorious Wisdom
04. Path of the Damned
05. Opferblut I
06. Pagan Darkness
07. Throne of Belial
08. Opferblut II
09. Black Light of the Adversary
10. March for Eternity
11. Eclipse (ZEMIAL cover)
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20