La reprise aura été précoce, et chargée de nostalgie. Ces "Cosmic Cactus Sessions" reconnectent le Black Sheep avec l'histoire profonde de la scène locale, les temps où les plus gros groupes de Stoner, Sludge et HC Noisy s'arrêtaient toujours par chez nous pour des cachets dérisoires, soit dans même cette salle, qui appartenait alors à un restaurant, soit dans une autre plus haut en ville à deux pas de là mais aujourd'hui fermée. Cet ensemencement a largement contribué à inspirer plusieurs groupes locaux, qui tournent aujourd'hui dans l'Europe entière. Le programme très homogène de ce soir, même si le prix a un peu augmenté, replongeait pleinement dans cette tradition.
J'avais lu les récits de mes collègues qui avaient vu la tête d'affiche au cours de l'été, mais j'étais décidé de toute manière avant. Et pour une fois qu'il n'y avait pas de première partie locale, le public était néanmoins fourni pour la petite salle, brassant les vieux habitués des premières heures, des plus jeunes et des rencontres inattendues.
Après une intro sobre, glacée et un poil longuette, WORMSAND balança de gros riffs Sabbathiens accompagnés des pas dinosauresques du bassiste, à la Gojira. Ce trio apparemment féru de matériel Gibson, Orange et pédales en masse évolue dans un terrain peu original mais très maîtrisé et habité avec sincérité, un Sludge Doom au groove puissant aux vocaux partagés entre les deux membres debout, et bien réverbérés. L'assistance avertie se laissa immerger dans ces morceaux assez directs dans le style, sombres, lourds mais entraînants. La recette éprouvée convenait à ce public insatiable en la matière. Tout au plus, le dernier titre mieux élaboré que les précédents perdait quelque peu en impact à mon avis. Malgré la durée inattendue d'un set qui approchait déjà l'heure de jeu, les Mentonasques ajoutèrent un rappel après un bref flottement dans la petite cave bien réchauffée. Vu que le répertoire officiel se réduit à un EP aux titres drôlatiques ("Michel Sardoom" !), il y a certainement eu des inédits dans le tas. Wormsand est en tout cas plus qu'un potentiel, ils s'imposent déjà là.
Remonter au bar à la mi-temps pour prendre de la bière de marque est un exercice habituel en ces lieux, mais il n'aurait pas fallu traîner jusqu'au dernier moment pour redescendre car il ne restait que les derniers rangs, d'où l'on ne peut voir grand-chose quand il y a du monde. Sans s'attarder sur les odeurs suspectes, la qualité du matériel sonore de ce cher lieu compense heureusement par l'oreille ce que l'œil ne peut percevoir. Et DOPETHRONE sonnait bien différemment de sa première partie. Le Stoner Sludge des Québécois est en effet clairement plus marqué par le Punk-Rock, des traces de Mötörhead qui ne se limitent pas à la dégaine du batteur. C'est une autre manière de groover, où la basse se distingue mieux aux côtés d'une guitare accrocheuse mais pas écrasante. La guitare s'offre de temps en temps un solo qui aère et tend une ambiance déjà bien enlevée. Las, un pépin à la batterie obligea le batteur à s'éclipser quelques instants en coulisses de l'autre côté de la salle, avant de revenir conclure prestement avec son matériel réparé l'improvisation ébauchée par ses compères en attendant.
La chanteuse ne laisse pas indifférente avec ses tatouages débordants sur tout son minois, sa performance appliquée mais relâchée. Son timbre n'est pas écrasant mais prend sa place dans une formule taillée pour une efficacité de l'ensemble assez inattendue par rapport à mes souvenirs d'audition des albums il y a quelques années. Bien que fraîchement arrivée dans le collectif, sa volubilité attestait de sa parfaite assimilation. Par contre je reste plus agacé par la communication du guitariste cofondateur qui mélangeait ses propos à moitié d'anglais pour s'adresser à un public francophone comme lui. Je repensai aux ricanements des Québécois de l'intérieur sur ces Montréalais qui parlent anglais même quand ils sont entre eux. Bref. Son enthousiasme au headbang l'amena, à la suite de bien d'autres artistes avant lui, à coincer de temps à autre un dreadlock dans les échardes de la poutre passant bas au-dessus de sa tête. Le bassiste, plus discret en paroles mais autant agité, était pour beaucoup dans la réussite du set par son jeu précis au bout de ses bras pourtant bien maigrelets ! Le set fut à peine plus long que pour la première partie, mais il restait clairement plus endiablé.
Rassasiés de ce Metal resté savoureusement scotché en-deçà de l'an 1980, nous n'avons cependant pas traînés pour aller poursuivre la soirée dans un autre quartier, entre amis qui ne s'étaient pas vus depuis longtemps.
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00
Merci pour cette belle chronique.Voici notre site.https://burningdead-official.com/fr/categories/
04/06/2025, 14:18
Ah pis j'avais même pas vu (encore entendu) qu'il y avait une reprise de GOATLORD !!!Ceci confirmant donc cela.
04/06/2025, 07:35
Tout ce que j'aime !!! !!! !!!En même temps, venant d'un groupe dont le batteur porte un t-shirt TRISTITIA, ce ne peut-être que bonnard...
04/06/2025, 07:34
Je n’ai jamais entendu parler de ce split vous savez ou l’écouter ou ce le procurer
03/06/2025, 13:35
Effectivement difficile de rester insensible à ce type de festival, à taille humaine, avec une ambiance conviviale sans tomber dans la cour des miracles et surtout avec une bell prog’. Très content d’avoir découvert Gravekvlt et pris la mandale attendue de (...)
02/06/2025, 23:00