Une pochette aux accents Anton Corbijn, une route anonyme, un ciel chargé, voilà qui attire l’œil et qui donne envie d’en savoir plus. Mais le plus a déjà été accordé au fil des années, sous la forme de trois albums. Les danois de THE BOY THAT GOT AWAY en sont déjà à leur quatrième chapitre, et montent l’escalier d’un pas ferme et décidé. Le temps de cet album éponyme de 2014 est déjà bien loin, et une décennie nous sépare donc des débuts, nous poussant à en demander encore plus pour être satisfaits. Et se sentant nos obligés, les trois musiciens nous emmènent encore plus loin, là où le soleil peine à briller, quelque part entre Seattle et Copenhague.
Peacetime porte très mal son nom. L’époque n’est pas à la paix en effet, et les conflits se multiplient. La Russie insiste dans sa politique d’expansion, Israël peine à donner de bonnes nouvelles, Trump veut annexer tout pays proche possédant des ressources précieuses, l’avenir s’annonce sous des auspices particulièrement difficiles, que nous allons affronter avec nos propres armes. L’ignorance, la peur, la défiance, et quel que soit votre état d’esprit. De ce côté-là, ce nouveau disque tombe à pic. Ses ambiances sombres et son énergie du désespoir correspondent à merveille à notre époque, et ces chansons nerveuses, lourdes, ambitieuses sont à l’aise dans leur temps, pas vraiment clément.
Ce ciel chargé de nuages menaçants est donc ce qui nous attend, dans dix ans, moins, beaucoup moins peut-être, alors écoutons le message.
Peacetime n’offre pas la paix, accepte le conflit de sous-genres qui s’affrontent avant de réaliser qu’ils peuvent se compléter, et déroule une énergie incroyable, calorifère, qui réchauffe les vieilles carcasses des nostalgiques de l’ALICE IN CHAINS période Layne Staley. Mais THE BOY THAT GOT AWAY est beaucoup plus intelligent qu’un simple trio de pompeurs qui remplissent leur réservoir en sifflant celui du voisin. Leur carburant est plus complexe, accepte souvent l’héritage du proto-Hard Rock des sixties et seventies, siffle BLACK SABBATH pour mieux reluquer KYUSS, avant de partir en trombe d’un riff gras comme un cochon. Un peu fuzzy mais pas trop, pas spécialement lysergique mais avec une propension à déformer la réalité, et surtout, très réaliste quant à ses options :
Du Rock, qu’il soit alternatif ou pas.
Disponible en intégralité sur YouTube, Peacetime est un concentré de plaisir doux/amer, qui se permet même quelques allusions plus ludiques et légères. « Homecoming », trépidant et enthousiasmant apporte un peu de lumière dans la pénombre, s’agite avec plus d’envie, et applique le principe du « more cowbell » pour sonner plus roots et rappeler le troupeau dans l’enclos.
Alors, no bullshit, les amplis à fond, les riffs les plus appuyés possibles, et cette voix parfaite, au vibrato maitrisé et au grain épais. Parfois à la colle avec une sortie Sub Pop oubliée, de temps à autres en hommage aux MELVINS les plus cools (ceux de Houdini donc), ce quatrième album est une véritable leçon de pragmatisme musical qui ne rechigne pas à y insuffler un peu de poésie amère.
THE BOY THAT GOT AWAY a même durant sa fugue trouvé le temps et le culot de lâcher un petit clip pour le très CORROSION « Aesel ». Le clip est très rigolo, mélange d’animation, d’images étranges et de sérieux qui reste en retrait, et le titre en lui-même est caractéristique de la démarche danoise. L’essentiel, une rythmique qui tabasse en mode pilon, et une osmose palpable entre trois musiciens partageant le même point de vue.
Voilà donc un disque qui aurait pu sortir entre 1991 et 1995. Mais qui est aussi caractéristique de cette vague rétro qui mélange allègrement les nuances, Grunge, Metal, Stoner, Desert, Hard-Rock, dans la plus grande tradition des nordiques qui se foutent des querelles de clans.
« Come Along » rassemble le cortège des fans d’ALICE, « Boy » est plus proche de « Planet Caravan » avec du chant que de U2, et ces quarante minutes sont magiques, développant des arguments sans esbroufe pour fidéliser un public qui réclame de la sincérité et de l’authenticité. Je paierais assez cher pour voir les THE BOY THAT GOT AWAY dans un bar sympa, un dimanche soir plombé par des nuages noircis et arrosé de quelques grosses gouttes de pluie chaude.
Tout ça prend aux tripes, et joue sur les teintes et le contraste. Et fait du bien. J’emmerde le monde et j’emmerde le futur. S’il n’existe pas, je resterai au présent pour profiter du passé.
Titres de l’album:
01. Influx
02. Peacetime
03. Sleepwalker
04. The How
05. Heirloom
06. Homecoming
07. Hellraiser
08. Aesel
09. Come Along
10. Boy
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@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
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