Les hasards de la production font que le deuxième album des ukrainiens de SURGICAL INVASION sort au moment même où les tensions entre l’Ukraine, la Russie et les Etats-Unis atteignent leur pinacle. Après cette scène surréaliste entre le président Volodymyr Zelensky et le crétinoïde orangé Trump, le monde est dans l’attente d’une suite que beaucoup pressentent violente, globale et évidemment mortelle à grande échelle. Mais voire le héros d’un peuple se faire malmener par un pingouin héritier qui n’a jamais rien fait de plus que pérenniser un héritage familial avant de le perdre par deux fois laisse des traces dans la mémoire, et reste l’un des indicateurs les plus fiables de notre époque. Les clowns dangereux et pas drôles sont au pouvoir, et le reste coule de source. Il était donc temps que ce duo revienne nous chanter la guerre et ses outrages, sur fond de Thrash Metal classique.
Andre (guitare, chant et programmation) et Alex (basse) n’ont donc pas changé la formule gagnante d’Aggression. On retrouve sur Death Before Dishonor tout ce qui a fait le charme de ce premier album bricolé, entre classicisme radical et mélodies fatales pour une moyenne de violence tout à fait raisonnable.
Ressemblant parfois à une version plus assouplie et fluide du WHIPLASH des années 80, Death Before Dishonor applique une recette simple, et s’y tient du début à la fin. Une recette War Thrash probante, qui rappelle les obsessions de SODOM et l’approche californienne du genre, pour un melting-pot d’influences que l’on recense sans trop de problèmes. On recense, certes, mais est-ce qu’on encense ? Oui, puisque ce deuxième chapitre se montre solide et véloce, quoi que très enfermé dans ses certitudes passéistes. Mais le Thrash 2025 est plus ou moins le même que sa version plus âgée de 1987/1989, et il serait d’une hypocrisie manifeste de critiquer ce statisme qui tient plus de la passion que de la fainéantise.
En tout état de cause, celle des ukrainiens est la bonne. Une franchise indéniable au moment de mettre en place une rythmique stable, des riffs évidemment prétextes à un formalisme de rigueur, une solidité dans la cohésion, et un son méchamment rude qui accentue le côté sauvage de l’agression. Avec quelques titres remixés et un enregistré à nouveau, ce deuxième long récupère un peu les entrées servies avant son élaboration, mais garde suffisamment d’inédits pour combler les amateurs de nouveauté.
D’autant que le duo sait ralentir la machine pour exprimer des émotions plus fortes. Ainsi, l’intro de « Rape The Brain » est un modèle du genre, avant que tout ne s’emballe en mode Power and Pain. La voix sourde mais ferme d’Andre, la basse constante d’Alex et le mixage global confèrent à cet album un doux parfum de conflit qu’on règle à coups de drone et de missiles courte portée. On pourrait presque s’y croire, puisque quelques arrangements simples accentuent cette sensation de paranoïa qui maltraite les civils et les soldats. On regarde tous sur le côté, en arrière, dessous et au-dessus, puisque la menace vient de partout. Et cette peur panique rend les esprits encore plus confus.
Hargneux mais fluide, Death Before Dishonor distille quelques soli assez bien trouvés, ainsi que des plans efficaces et bien troussés. Le groove du duo est palpable, et son envie de rendre hommage au style sans le dénaturer aussi. SURGICAL INVASION ne cherche pas les médailles glanées par les soldats les plus héroïques, et se pose plutôt en observateur, comme un correspondant de guerre en plein front.
Et la sueur en coule justement, lorsque résonnent les échos fumants de « Intoxicate », remasterisé pour l’occasion, et toujours aussi percussif et pertinent. Un peu de sentimentalisme sur les séquences les plus harmonieuses, des breaks qui dynamitent tout aux alentours, et une façon d’emballer les débats qui nous ramène au meilleur de la scène germaine.
Mais bien évidemment, la clarté du propos et ces quelques exercices ludiques (le break de basse limite funky du même « Intoxicate ») servent de garde-fou au projet pour ne pas sombrer dans le Thrash bestial et indigeste. Bons musiciens, habiles compositeurs, honnêtes interprètes, les SURGICAL INVASION gardent le cap, et nous proposent un bilan assez pertinent de la situation de leur pays.
En passant par la case de la modération et des saccades de saison (« Cyber Death Squad »), en se laissant aller le long de quelques minutes affolées (« Ghost »), et en acceptant de perpétrer cette philosophie de fuite en avant (« Death Before Dishonor »), le duo se bride, mais reste dans des clous rassurants. Simple mais pas très funky, Death Before Dishonor tient plus de la violence de Californie que du Punk anglais de Wattie, et nous bouscule gentiment sans faire de prosélytisme.
Dur, chaud, solide et costaud, ce deuxième album s’incruste dans les faits d’hiver comme de la rouille sur un canon. Le tir de barrage est constant, mais les abris permettent de se protéger de l’assaillant. Avant de lui en coller une bonne par devant ou par derrière.
...For victory
Titres de l’album:
1. Red Dawn (Re-Recorded)
2. Leave Us The War
3. Malignant Devastation (Re-Mastered)
4. Pleasure Of Sin
5. Rape The Brain
6. Intoxicate (Re-Mastered)
7. Cyber Death Squad (Re-Mastered)
8. Ghost
9. Witch Hunt
10. Death Before Dishonor
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22