Je serais tenté de dire un truc du genre : putain quel bordel. On sait tous plus ou moins pourquoi, mais j’avoue que cette scène dantesque à la Maison Blanche m’a mis la torgnole de trop. Alors, on en est là ? Les menaces, le petit qu’on gronde parce qu’il contrarie le maître ? Au pire, envoyez-vous des bombes sur la tronche, mais foutez-nous la paix. Le monde de demain est déjà presque là, alors laissez-nous en profiter en bons égoïstes chafouins qui ne pensent qu’à leur gueule.
Justement, celle du futur n’est pas terrible. Cas de conscience, paranoïa, stress, craintes justifiées, raréfaction des ressources, on va se prendre en pleine gueule le retour de bâton, et il nous faut nous organiser pour que tout se passe comme prévu. Et évidemment, on commence par une playlist, histoire de partir en beauté. Et dans cette playlist se glisseront certainement un ou deux titres du dernier album des indonésiens de BABYFROG. Ce quintet de Bogor est déjà bien connu de l’underground pour avoir frappé à deux reprises, sur Politik Bullshit et Oppressed. Et frappé, très fort. Comme un expresso multiplié par quatre pour affronter une journée de boulot pénible et sans intérêt, tout en s’amusant de ses propres membres qui gigotent tous seuls.
Ryan Hidayat (basse), Efendi Rohman (batterie), Falis Leurima & Reza (guitares) et Jati Hadasher (chant) continuent donc de foncer tête baissée tout en propageant les ondes d’un Death Grind de première bourre. Imitant à la perfection les débuts de BRUTAL TRUTH tout en conservant leur personnalité caliente, les indonésiens n’ont pas troqué leur énergie contre une quelconque respectabilité, et ce troisième long arrive à point nommé pour illustrer une époque de troubles et de dérangements mentaux.
Gras, rouleau-compresseur, investi socialement et concerné par l’écologie, la bigoterie ambiante et autres questions nationalistes, Resistance est un acte de défiance qui non seulement constate l’évidence, mais propose des alternatives pour le vivre-mieux. De plus en plus épais et radical, le Death Grind de ces pingouins est probablement ce qui se fait de mieux dans le genre, allant même jusqu’à taquiner NASUM lors des passages les plus intenses, un indicateur qui affole évidemment les sensibilités.
En quinze morceaux, le collectif en dit plus que des politiques à la langue de bois. Tout y passe, la moralité soldée dans les bacs du grand marché de la société, le capitalisme érigé en idole, la dépression mondiale et autres opérations du dernier enrichissement avant l’apocalypse, et la musique suit sans problème ces thématiques en se basant sur un principe simple, et posé dès les années 80 par la scène anglaise. Mais c’est son homologue américaine qui chatouille le plus les BABYFROG. Cette symbiose parfaite avec le chaos, cette façon de sublimer le Noise pour en faire du Hardcore métallique de première bourre, et ces accents graves qu’on retrouve en échos sur la grosse caisse et les riffs les plus sombres.
Cet exutoire est donc d’un intérêt collectif et individuel. Passés maîtres dans l’art du contrecoup qui fait mal, les BABYFROG sautent sur les faits divers comme des crapauds dans un jardin, et synthétisent pour nous toute la vilénie d’un siècle qui s’enfonce dans l’obscurantisme et le chacun pour soi.
Efficace et teigneux, ce pamphlet est sans aucun doute le grand-œuvre d’un groupe qui mérite franchement à être mieux connu. Dominant son sujet artistique avec une belle confiance, le quintet pulvérise les normes, et se montre excessif dans tous les secteurs de jeu. Pourtant, le Noise est savamment mis de côté pour privilégier un groove qu’on note dès « Manipulating the Consciousness of Human ». Cette batterie inépuisable branchée sur la gégène, ces deux guitares qui laminent en stock, et ce nouveau chanteur qui sonne de sa perdonne et de sa gorge font de Resistance une réussite absolue dans le domaine d’un Death/Grind obscurci et pourtant joyeux.
Quelque part.
Un seul titre osant franchir les trois minutes alors que la plupart oscillent entre les quatre-vingt-dix secondes et les deux minutes et des poussières. Ce qui permet de garder l’enthousiasme au chaud dans le four, pour le servir au moment idoine. Mais une fois la première bouchée avalée et le palais cramé, autant y aller carrément au risque d’y perdre son estomac.
BABYFROG fait un bon de géant dans la friche du Grind le plus costaud, et livre là une manifestation d’envergure. Et inutile de l’embrasser, il ne se transformera jamais en prince. En anarchiste peut-être, mais surement pas en prince.
Titres de l’album:
01. Manipulating the Consciousness of Human
02. Political Bastard
03. Tale About a Lonewolf
04. My Worst Enemy
05. Bigotry
06. Land of Sorrow
07. Our Blood
08. Resistance
09. Das Kapital
10. The Disbeliever
11. Win Loose or Draw
12. God of Gambler
13. Moral Crisis
14. Dying World
15. Vulgar Display of Power
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22