Je n’ai pas toujours été très tendre avec LIK. Je les ai souvent toisés du regard, ne voyant en eux qu’un ersatz plutôt moyen de la légende ENTOMBED. Or, qui a besoin d’un deuxième ENTOMBED ? Pas moi en tout cas, et jusqu’à présent, j’ai toujours préféré réécouter les perles que seront toujours Left Hand Path et Clandestine. Mais pire encore, je voyais en ce quatuor de Stockholm une espèce de synthèse facile de tout ce que le swedish Death a pu incarner de plus froid et mécanique. Quelque chose entre feu Lars Goran et les DISMEMBER, sans la classe du premier ou la haine exacerbée des seconds.
C’est ainsi.
Mais avec le temps, les jugements se nuancent, et les préjugés reculent. Après tout, si LIK est encore là aujourd’hui, et soutenu par l’un des plus gros indépendants du marché ricain, ça n’est certainement pas dû au hasard ni aux liens éventuels entre les musiciens et le label. Alors, au moment de juger de la pertinence et de la qualité de ce Necro, il convenait de laisser les aprioris au placard. Sans pour autant remiser son objectivité. Mais l’un dans l’autre, et avec pour seul critère la qualité, ce nouvel album ne mérite pas moins que les louanges que vous pourriez lui tresser.
Non que le quatuor (Tomas Åkvik: guitare/chant, Niklas “Nille” Sandin: guitare, Chris Barkensjö: batterie et
Joakim Antman: basse) n’ait vraiment changé son fusil d’épaule, mais il a au moins le mérite d’aller fureter un peu plus loin pour dénicher les meilleurs coins. Le son est toujours là, avec cette foutue HM-2 systématique, mais le groove occupe de plus en plus les avant-postes pour permettre aux morceaux de s’éloigner de cette tutelle embarrassante. Je serai donc plus clément à l’égard de Necro, non par complaisance ou facilité, mais par raison, puisque ce quatrième album est certainement le meilleur des suédois.
Je pourrais pour résumer l’affaire citer l’imparable « They », qui s’insinue sous la peau comme un parasite mortel. Si nous y retrouvons évidemment la patte ENTOMBED des années Wolverine Blues, et cette façon de décorer le Death Metal d’oripeaux plus Rock, la balance globale, l’équilibre dans l’attaque et cette science exacte du break qui tombe pile permettent de fermer les yeux sur la connivence existant entre les deux groupes. Une connivence d’ailleurs qui n’a jamais été vraiment validée par la source d’inspiration.
Mais qui à n’en point douter s’en est rendu compte il y a très longtemps.
Nonobstant ces spéculations, j’affirme sans surprise que le dernier LIK est sans surprises. Le quatuor suédois n’a pas l’intention de troquer son approche pour un pendant contemporain, préférant remuer la cire humaine avec la même pelle et la délicatesse d’un employé de cimetière à deux mois de la retraite. L’un des exemples les plus probants de cette stabilité inébranlable reste « Worms Inside », que l’on aurait sans peine pu retrouver sur le séminal Clandestine, beuglé par un Nicke Andersson en forme vocale olympique. Même les soli s’obstinent à retrouver l’impulsion hivernale des interventions d’Uffe et Alex, avec cet écho qui enterre les notes sous une épaisse couche de glace. Rien de neuf à l’ombre et sous le zéro degré Celsius, une obstination qui tient de l’acharnement, mais un certain plaisir que l’on partage entre initiés de la vague old-school.
Avec quelques déviations intéressantes et plus pesantes, LIK s’aménage quelques variations qui restent toutefois très allusives à la discographie de leur modèle mythique. « Morgue Rat », Heavy but n’roll, « Shred into Pieces » impitoyable et hystérique comme un DISMEMBER en rupture de victimes, le tracklisting prouve s’il en était besoin que les suédois se sentent en phase avec leur propre histoire et leur passé, et qu’ils n’ont donc nul besoin de tergiverser pour proposer une œuvre plus personnelle.
Je vois reconnaître que j’ai été tenté d’expédier le tout avec une fermeté tout à fait justifiée. Je ne saisis toujours pas l’intérêt de recycler des idées déjà exprimées par des artistes fondateurs il y a plus de trente ans, mais j’admets aussi que la formule proposée par Necro est professionnelle jusqu’au bout des ongles crasseux.
Mais…
Puisqu’il y en a toujours un, affirmons qu’il est indispensable de mettre ses exigences de côté lorsqu’on écoute un disque pareil.
Vous me direz que le principe est le même pour tous les antiquaires vintage qui refourguent du vieux en arguant du caractère traditionnel de leur esthétique. Je veux bien jouer le bon client, mais « In Ruins » a quand même de sales relents de déjà entendu, et pas qu’une ou deux fois.
Mais LIK se moque de ces détails et continue sa carrière comme s’il était le filleul auto-désigné d’un mythe consommé. Le plaisir est là, évidemment, spécialement lorsque tout s’emballe comme des adolescents derrière le gymnase (« The Stockholm Massacre »), et même lorsque certaines ambitions se font une place au soleil sans vraiment fondre (« Rotten Inferno »).
Pas de quoi fouetter un chat, mais un moment agréable avec le tribute-band le plus direct de la filiation suédoise. Se prendre au jeu ou en dénoncer les dés truqués, tel est le dilemme. Mais soyons beau joueur pour une fois. Apprécions, et ramassons les gains.
Titres de l’album:
01. Deceased
02. War Praise
03. They
04. Worms Inside
05. Morgue Rat
06. Shred into Pieces
07. In Ruins
08. The Stockholm Massacre
09. Fields of Death
10. Rotten Inferno
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.
Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
Ce son de bâtard à la guitare (comme toujours avec Lik) !
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31