Alors que ma factrice préférée effectuait sa tournée en bifurquant vers mon logement, elle sortit de sa besace magique quelques missives m’étant adressées. Banalités d’usage, bonjour, quel temps de chien, et soudain, cette réflexion pétrie au coin de l’essence : « Vous recevez quand même beaucoup de disques. C’est pour les revendre sur Le Bon Foin ? »
Diantre. Fichtre. Palsambleu. Comment cette préposée pouvait-elle douter de ma probité, et surtout, remettre ma passion en cause sans sourciller ? Néanmoins, sa remarque n’était pas sans fondement : je reçois effectivement beaucoup de disques. Mais pas seulement pour les chroniquer, j’en reçois aussi pour alimenter ma passion dévorante du bel objet, celui qu’on tient dans ses mains pour en décortiquer tous les détails. Et en regardant la fournée de cette journée, je fus frappé par ces quatre chiens décidément très atypiques. SPLEENBREAKER ? Le nom qui donne envie et qui colle à une réalité pas toujours très gaie. Un surplus de bonne humeur n’ayant jamais fait de mal à personne - et surtout pas à moi - j’extrapolais sur les qualités intrinsèques d’un produit rudement bien décoré, en me posant cette sempiternelle question :
Sont-ce les sauveurs que le Rock nous annonce depuis des décennies ? Au jugé d’une accroche promo plus que sibylline, la réponse reste en réserve dans l’épicerie de l’arrière-cuisine. Jugez par vous-même :
SPLEENBREAKER est un groupe de ROCK débarqué d’une faille spatio-temporelle depuis les années 70’s/80’s
Vous remarquerez céans que le mot ROCK est écrit en majuscule, comme s’il était la donnée la plus importante de l’équation. Après écoute, on réalise qu’il est en effet plus qu’une passion : une obsession. Ces quatre jeunes gens sont en effet éduqués, et ont été biberonnés à l’énergie laitière des années 70, ce que « Every Morning » prouve de son rythme directement piqué à LED ZEP. Aucun besoin de travestir la vérité ou de délayer des emprunts, les originaires de Narbonne se contentent de carburer au super avec plomb, et nous pondent quelques hymnes bien torchés qui rappellent l’analogique, le ressenti, le vécu, le Blues-Rock, le Hard-Rock, mais plus généralement, un Rock joué dur mais souple, avec en exergue une belle collection de riffs.
Qu’en pense son label ? Interrogation futile, mais qui permet de souligner la foi d’une maison de disques qui n’a jamais rien tant aimé que la musique la plus franche et sincère. M&O Music remarque que le Hard-Rock des boys est teinté de Grunge, de Blues, de Psychédélisme et même de Country, pourquoi pas, ce qui permet d’échapper au syndrome de chapelle qui condamne souvent les artistes à se replier sur eux-mêmes.
Mais tout ceci est bien beau, et bien exposé. Qu’en est-il de cette musique que ces satanés clébards semblent défendre de leur look improbable et de leur museau impassible ? Juste ce qui a été promis avant que l’album ne soit sorti : du gros son, des refrains béton, des pantalons trop serrés et des soli un peu pressés. Mais surtout, une ouverture d’esprit qui met sur la piste d’un Hard Rock’n’Roll gorgé de Blues et chanté d’une voix salement rauque. « Dixie » est donc le fameux titre teinté de Country Rock, mais dans les faits, il ressemble plus à un standard des STONES repris par AEROSMITH. En gros, une adaptation comme une autre qui s’inscrit dans une démarche de franchise artistique sans bla-bla ni fanfreluches.
Comme votre boucher, SPLEENBREAKER vous garde les bons morceaux. Ceux charnus, sans tendon, sans graisse, sans faux pli ou trop nerveux, et une fois en bouche, le goût prononcé donne des envies de doigts qui saignent sur les guitares. Celles de « Sex And Rock n Roll », qui du poncif de son titre tire une satisfaction sans limite, ou celles plus intimes et versatiles de « Nothing Left To Loose » qui commence comme un mélange entre le « Everybody Hurts » de R.E.M et « Patience » des G’N’R, avant de finir comme un inédit du L.A GUNS de la fin des années 80.
Garanti sans prise de tête, Human Comedy est plus proche d’un cirque Rock’n’Roll que de la comédie divine de Dante, et oublie le purgatoire pour se projeter dans des enfers terrestres très concrets. Ceux des concerts intimistes à cinq-cents bornes de distance, des cachets versés avec des pinces, des vans bourrés à craquer et des piaules miteuses. La réalité du Rock en somme, celle qui a frappé les BEATLES de plein fouet en Allemagne.
Cette pièce tout sauf tragique est une sort de journal intime. Entre les petits matins parfois blêmes et toujours plombés par la flemme (« Looking For »), et les soirs de représentation (« In The City », un peu louche et insidieux, mais savoureux), Human Comedy brosse un portrait assez fidèle de la génération actuelle, qui rame pour exister, et qui doit sans cesse prospecter pour continuer de ramer. Une boucle bouclée, une trajectoire trop bien dessinée, et une foi, une envie, une fidélité envers un style qui n’en finit plus de se rebeller.
SPLEENBREAKER ?
Un antidépresseur naturel.
Titres de l’album :
01. Every Morning
02. Down Inside
03. Mainstream
04. Lust Lover
05. Dixie
06. Sex And Rock n Roll
07. Nothing Left To Loose
08. Purge Your Brain
09. Looking For
10. In The City
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04