Jeune groupe brésilien originaire de Parintins, KOHVA nous propose en 2021 son premier et bref album, histoire de nous faire partager sa conception d’un Thrash résolument moderne et subtilement Hardcore. Formé en 2017, ce sympathique quatuor a donc patienté pour élaborer un répertoire digne de ce nom que nous découvrons tout au long des dix pistes de ce Residuo da Alma (Résidu de l’âme en VF, mais vous aviez compris). Construit sur une ligne de riffs agressifs et un chant rauque et purement Core, ce premier effort se montre professionnel en tout point, même si la variété des morceaux ne crève pas les oreilles. Disposant d’une production un peu aride qui n’oublie pas toutefois d’inclure la basse dans le mix, Residuo da Alma est donc un album tout à fait recommandable, qui cache même des compositions parfois surprenantes. Ainsi, le title-track réserve quelques surprises et changements de rythme, abordant l’extrême par toutes ses extrémités, pour nous offrir un panaché de violence mesurée, mais effective.
Luciano Ribeiro (basse), Henrique Freitas (batterie), João Victor (guitare) et Aury Lenno (chant) osent donc revisiter le répertoire de leur pays, en passant parfois sur les cases Death/Thrash ou même Thrashcore, en accélérant subtilement le rythme. Si rien de vraiment choquant ne vient émailler l’écoute de ce premier long, il n’en garde pas moins une certaine fraîcheur, et une optique de la violence assez intéressante qui n’est pas sans rappeler les ACID BATH, les rois du croc-en-jambe qui osaient à peu près tout sur leurs deux albums. Très agréable en oreille, et chanté en portugais natal, Residuo da Alma juxtapose donc la lourdeur du Thrash le plus Doom et ses extensions les plus puissantes pour produire un cocktail revigorant, explosif, qui se permet souvent des débordements et des arrangements assez incongrus, à l’image du terrassant « Virgem », qu’on ne chanterait pas à une vierge pour la convaincre de nous offrir son hymen.
Si la guitare de João Victor s’amuse beaucoup à sinuer entre les riffs Hardcore, Thrash, Metal et Death, c’est surtout la rythmique composée de Luciano Ribeiro et Henrique Freitas que l’on remarque pour son audace qui n’est pas sans rappeler le SEPULTURA de transition, déchiré entre son passif et son envie d’aller de l’avant. Les fills sont donc démoniaques, nombreux, les blasts bien présents, et les circonvolutions graves de Luciano Ribeiro apportent une plus-value à l’ensemble, qui se permet une dynamique rarement entendue à ce niveau de l’underground.
Morceaux courts et percutants, parfois totalement sombres et hystériques (« Ruptura », transition bestiale qui nous ramène aux pires exactions de la violence brésilienne de la première moitié des années 80), parfois évolutifs et emprunts de folklore national (« Torso Nu », Ambient, percussif, mélodique et inquiétant, le parfait final), KOHVA parvient en moins d’une demi-heure à nous convaincre de sa singularité, et à placer intelligemment ses billes. A ce titre, ne vous fiez pas forcément au début de l’album, un peu bancal et encore légèrement hésitant, puisque les deux autres tiers vous permettront de vous raccrocher à une musique inspirée, qui prône les cassures, les fulgurances, et les lourdeurs très appuyées (« Guerra Santa », à la limite du Psychédélique sur son break central à la basse proche d’un SADUS).
Du bon travail donc, suffisamment de folie pour retenir l’attention, un son un peu brouillon parfois, spécialement dans les passages les plus intenses, mais du culot, des morceaux que l’on retient sans effort, des effets sur le chant à la DEICIDE (« Dedo de Deus »), de quoi s’aérer la tête après un excès de vintage classique, et un groupe que l’on suivra à l’avenir, ne serait-ce que pour constater ses progrès et sa capacité à s’extirper d’un contexte artistique mondial un peu trop figé.
Titres de l’album:
01. Forjado
02. Pifio
03. Dedo de Deus
04. Residuo da Alma
05. Resto
06. Ruptura
07. Virgem
08. Sacrificio
09. Guerra Santa
10. Torso Nu
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19