Le film du samedi soir.
Un concept qui ramène de charmants souvenirs à la surface de la mémoire. A l’époque (les années 80), nos fantasmes métalliques se devaient d’être accompagnés d’un film idoine, et seul le créneau horreur pouvait nous fournir les sensations dont nous avions besoin. Et en ces temps reculés où la roue venait juste d’être inventée, la seule solution pour dénicher son pesant de grisant était de parcourir les rayons des vidéoclubs. Regarder les jaquettes toutes plus morbides les unes que les autres, jaunies par le temps, épaissies d’une couche de poussière conséquente, et dont le verso révélait des images toutes plus fascinantes et macabres les unes que les autres.
C’est ainsi que nous avons découvert les pépites zombies de Fulci, les délires baroques et colorés de Dario Argento, l’horreur craspec de Tobe Hooper ou la trilogie culte de Romero. Entre deux bis italiens à deux sous joués comme des pelles et une ou deux nouveautés Craven à se mettre sous la dent, cette quête s’apparentait à une chasse au trésor, et suivait généralement sur une ligne temporelle l’assèchement des bacs de notre disquaire préféré.
D’où l’équation suivante : VHS + Vinyle = bonheur d’une adolescence insouciante sur fond d’énucléation festive et de tripes par kilos.
SEVEN DOORS incarne en quelque sorte un packaging complet nous ramenant aux joies d’une enfance consacrée à l’ignominie et au chaos. Mené de (bas du) front par Ryan Wills, anglais au teint pâle originaire de Cornwall, ce projet est donc un hommage rendu au réalisateur italien capable de toutes les déviances, et coupable de complaisance à l’égard de morts-vivants pas du tout avenants.
Fasciné par Fulci, et plus particulièrement par son chef d’œuvre L’au-Delà, Ryan Wills a donc imaginé un concept musical s’accompagnant de multiples clins d’œil au travail de l’italien omnipotent. Et emballé sous une pochette magnifique ressuscitant l’esprit des années 80 Gore, se cache un excellent album de Death classique, violent, sourd, rapide et lapidaire.
L’homme, responsable de la composition et de l’instrumentation, a su se faire plaisir et donner l’accolade à ceux qui partagent sa passion. Evoquant GORGUTS, ASPHYX ou SKELETAL REMAINS, Ryan se complaît donc dans un passé absolument pas révolu, et cite SUFFOCATION, IMMOLATION, CANNIBAL CORPSE, et tous ces esthètes de la torture auditive et textuelle.
En découle un album, Feast of the Repulsive Dead, qui replace les zombies dans un contexte apocalyptique, entre course en avant pour fuir une mort atroce et chasse aux marcheurs qui commencent à devenir un peu envahissant. Riffs traditionnels, voix caverneuse, acrobaties rythmiques dispensées avec parcimonie, le décor est connu, mais toujours agréable à retrouver entre deux rêves éveillés.
Loin de se vautrer dans la fange glauque et lubrique, Feast of the Repulsive Dead ose le groove permanent, les riffs catchy, les soli fantomatiques et la production parfaite dans les graves. On retrouve donc les sensations éprouvées il y a une grosse trentaine/petite quarantaine d’années, lorsque nos mirettes étaient traumatisées par les exactions cannibales de céphalophages sortis de leur tombe.
Promenade dans le cimetière des souvenirs, ce premier longue-dure (après un EP en 2021, The Gates of Hell, Fulci et son Frayeurs oblige) est d’une haute teneur en nostalgie, et nous ramène directement dans ces vidéoclubs de l’enfer, un vendredi soir après l’école, lorsque était venu le temps de choisir une VHS parmi tant d’autres. Entre un OBITUARY plus sage et un énième délire de Rogga Johansson, SEVEN DOORS rejoint donc les rangs serrés de l’armée old-school, qui chaque semaine nomme un gradé de plus.
Mais l’exercice est assez fascinant. Ainsi, impossible de résister à la technique affutée de « The Graves of Matool », représentant plus que digne d’un répertoire souillé par la putréfaction purulente. Guitariste capable, compositeur discipliné, Ryan Wills a tout de même laissé les rennes du mixage à Ben King (Cryptic Sound studio) et le mastering à JB Van Der Wal, histoire de proposer un produit vraiment fini.
Et comme ses modèles cinématographiques infâmes, SEVEN DOORS alterne la tension d’une montée en puissance et la catharsis d’une décapitation décente, traduisant en album les images projetées sur nos rétines habituées à un étalage de sévices et autre chairs pendantes.
L’homme s’essaie même au hit ultime en fin de parcours, soignant aux petits oignons un « Cannibalistic Humanoid Underground Dwellers », beaucoup plus sérieux et professionnel qu’une abomination Z signée Mattei.
Des zombies, des amis, pour la vie, et la mort en sursis. Merci pour ce voyage dans le temps, et regardez-bien derrière vous : si vous traversez un ancien cimetière espagnol, prenez garde à ne pas vous manger une torgnole.
Titres de l’album :
01. A Quiet Night in the Cemetery
02. Feast of the Repulsive Dead
03. Stalked, Strangled and Stabbed
04. The Morbid Mortician
05. Welcome Back to Life
06. I’ll Swallow Your Soul
07. The Hack Shack
08. Isolated Existence
09. The Graves of Matool
10. Cannibalistic Humanoid Underground Dwellers
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
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Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
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S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
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Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52