Je parlais dans une précédente chronique de la sale habitude de Frontiers de monter de toutes pièces des supergroupes pour occuper le marché, et cette réflexion s’est une fois encore avérée prédiction, avec la sortie du premier album du concept US ICONIC. Mais avant d’aller plus loin je vais poser sur la table des négociations quelques noms, qui vous permettront de juger du potentiel du projet :
Nathan James - chant
Michael Sweet - guitare/chant
Joel Hoekstra - guitare
Marco Mendoza - basse
Tommy Aldridge - batterie
Alessandro Del Vecchio - claviers/chœurs.
J’en conviens comme vous les mirettes grandes ouvertes, ce line-up a de quoi faire rêver. Autant de têtes d’affiche pour un simple groupe tiennent du film chorale avec un all-star-cast, et l’écume aux lèvres avant de diffuser cette première œuvres dans ses tympans, on se prend à extrapoler sur la qualité extraordinaire de ce Second Skin qui est donc la seconde peau de tous ces musiciens capés et respectés. Pensez-donc, en citant ces musiciens, on cite indirectement leurs groupes respectifs, et les noms de STRYPER, WHITESNAKE,TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA, BOSTON, INGLORIOUS, THIN LIZZY, DEAD DAISIES, JOURNEY, Ted NUGENT, et tant d’autres que quatre pages d’un CV fourni ne suffiraient pas à couvrir.
La grosse surprise et proverbiale cerise sur le gâteau pour moi, est évidemment la participation de deux musiciens que j’adule, Michael Sweet et Tommy Aldridge. Et même si Michael est souvent cantonné à son rôle de guitariste, il n’en jette pas moins quelques envolées lyriques dont il a le secret, avec cette voix extraordinaire qui me hérisse toujours les poils sur les bras. Pour autant, ICONIC a-t-il toutes les chances de devenir iconique, dans le sens le plus pur du terme, et non un autre veau d’or vulgaire bradé par Frontiers sur l’autel du tape à l’œil ? La réponse est évidente après quelques morceaux seulement : non seulement ICONIC mérite son baptême, mais il risque de provoquer quelques génuflexions d’admiration et d’allégeance chez les fans d’un Hard-Rock nerveux et racé ou d’un Heavy Metal gonflé à la fonte et non aux stéroïdes.
Evidemment, une plantade avec un casting pareil aurait été une cruelle désillusion. Mais la réussite ne tenant pas à quelques stars prestigieuses vaguement en goguette, il convenait d’aborder le projet avec circonspection. Les doutes ne concernaient évidemment pas l’axe rythmique formé des légendes Marco Mendoza et Tommy Aldridge, ni des capacités en solo de Joel Hoekstra et en rythmique de Michael Sweet, et encore moins la voix de ce dernier ou celle, aussi pure et puissante de Nathan James. Non, les hésitations concernaient surtout les compositions, qui se devaient d’être classiques sans tomber dans l’auto-parodie et la citation malhabile. Elles concernaient aussi l’osmose entre les musiciens et leur complémentarité, même si tous sont habitués à travailler dans des conditions différentes, en alter-ego, leader ou simple ouvrier de la chaine pour frontman incontesté. Et si « Run (As Fast As You Can) » en ouverture, évoque le meilleur des eighties que trois de ces musiciens ont connu au sommet de leur gloire, « Ready For Your Love » bifurque rapidement vers un Hard boogie dansant et classieux. L’association des voix de Sweet et James est tout bonnement époustouflante, et l’énergie palpable, prouvant que le groupe a pris beaucoup de plaisir à composer et interpréter ces chansons traditionnelles, mais gorgées de feeling.
Le syndrome du supergroupe pour épater la galerie restera donc poliment sur les étagères de Frontiers. ICONIC se montre sous un jour créatif, exubérant mais consciencieux, laissant parfois Del Vecchio divaguer d’un orgue Hammond réminiscent des seventies, pour mieux laisser le maestro Joel Hoekstra partir en solo comme un ange en pleine transe.
Ce concept est donc ambitieux, et surement fait pour tenir sur la longueur. Avec une paire de guitaristes se déchaînant pour multiplier les riffs homériques (« Second Skin »), des nappes de chœurs à envelopper tous les cadeaux de Noel du monde, Second Skin colle aux musiciens comme une seconde peau, avant cette mue les transformant en chevaliers Metal preux et fiers.
Grandiloquent d’une certaine manière, mais abordable par son versant le plus sensible, ce premier album fait la part belle aux chansons efficaces, ouvragées, truffées d’arrangements sobres mais efficaces, et dominées par la voix magnifique de Nathan. Le vocaliste s’en donne d’ailleurs à cœur joie lorsque l’ambiance se tamise (« All I Need »), même si l’ambiance générale est à la hausse de la facture d’électricité, comme le démontre l’activation de l’interrupteur Heavy « Nowhere To Run ».
Sorte de mix logique entre le STRYPER récent, PRETTY MAIDS, BLACK COUNTRY COMMUNION et les DEAD DAISIES, ICONIC offre donc un répertoire conséquent, entre émotion palpable (« Worlds Apart ») et mid tempo fédérateur (« This Way » tube AOR qui tombe à pic pour varier l’approche), soit un éventail de capacités assez impressionnant. Et pour épater la galerie, le quintet place même un sacré interlude WHITESNAKE sur la route, avec ce final « Enough Of Your Love », qui rappelle salement l’éternel « Cryin’ in the Rain ».
ICONIC est donc un autre cadeau fabuleux de tonton Serafino qui pour une fois à eu le nez creux en termes d’association. Comme un film de Robert Altman réalisé par Christopher Nolan, Second Skin est une chorale en cascade limpide, et une entrée supplémentaire sur le CV de ces musiciens toujours aussi crédibles et n’hésitant pas à remettre régulièrement leur couronne en jeu.
Titres de l’album :
01. Run (As Fast As You Can)
02. Ready For Your Love
03. Second Skin
04. All I Need
05. Nowhere To Run
06. Worlds Apart
07. All About
08. This Way
09. Let You Go
10. It Ain't Over
11. Enough Of Your Love
Voyage au centre de la scène : VOORHEES / POST-MORTEM / double chronique.
Jus de cadavre 05/06/2022
Voyage au centre de la scène : AGRESSOR / Les 30 ans de Towards Beyond !
Jus de cadavre 29/05/2022
Je trouve les idées "zombie truc" affreusement rincées mais le morceau est effectivement très bon et appétissant.
01/07/2022, 09:48
Commande faite, je ne sais pas si notre cher Mortne2001 connait ça... C'est le Thrash que j'aime !
01/07/2022, 09:08
Hé oui c'est vrai ! Mais bon c'est la force du Hellfest : son affiche de malade qui à chaque fois te fait dire "aller j'y retourne !"
30/06/2022, 22:53
Hé, JdC, je croyais que tu ne voulais plus retourner au Hellfest, ha ha !! Le covid a changé bien des choses. Nous avons tous très faim.Je ne suis pas étonné, autrement, de l'excellente impression laissée par Agressor, ça m'a fait (...)
30/06/2022, 14:55
Totalement d'accord avec toi Jus de cadavre, c'est du tout bon avec cet esprit simple et efficace que j'aime beaucoup dans ce groupe.
30/06/2022, 14:43
Cette prod encore ! Un petit côté Thrash de bâtard ce titre, avec un son de tronçonneuse. Le pied.Super nouvelle en tout cas, ça sent un top de fin d'année cet album...
30/06/2022, 11:43
Merci beaucoup pour le repartage, je mets le lien d'écoute sur toutes les plateformes digitales :
30/06/2022, 09:11
J'attends de découvrir tout l'album avant de passer à la caisse.Scourge of the Enthroned n'avait pas duré longtemps dans mes esgourdes.Alors j'espère que celui-ci se montrera plus passionnant.
29/06/2022, 22:12
Je préfère quand même les clips qui se passent dans un hangar, bien plus original.Sinon, je m'en lasse pas de ce morceau. Si le reste de l'album est du même niveau, ils vont enterrer la "concurrence".
28/06/2022, 18:44
Mauvaise traduction très certainement.Conseil à tous : utilisez DeepL au lieu de Google traduction quand vous avez besoin d'une traduction correcte.
28/06/2022, 14:49
On ne peut que saluer le travail de cette vidéo, qui à la mérite de raconter qqchose. A l'image de ce morceau, au moins il se passe un truc dans ce clip.
28/06/2022, 11:35
Le groupe commente...Euh non en fait. C'est quoi ce charabia ? Une mauvaise traduction ou un concept complètement con à travers lequel personne ne comprendra rien ?
27/06/2022, 15:15
Ahah, "Dave Mustaine presents", c'est comme Tom Cruise avec Top Gun, quoi !Les couplets chantés font furieusement penser au vieux Megadeth dans leur phrasé. Parties de guitares très bonnes, rien à dire. A voir le son, sur ordi dur de juger, mais l(...)
27/06/2022, 10:08
Une synthèse entre un vieux Megadeth qu'on avait un peu oublié et le Megadeth récent (que personnellement j'aime bien). Super morceau!
26/06/2022, 06:16
Ouch !!!Intrigué par vos commentaires, je me suis laissé tenté à une écoute (l'aurai-je fais sans cela ?)...Puis deux...Puis trois...Claquasse !!!Alors effectivement, rien de nouveau sous le soleil, mais un cassoulet r&eac(...)
25/06/2022, 07:22
Ben putain ! Je pensais pas apprécier du Megadeth comme ça un jour ! Même le chant de Dave le canard est pas repoussant ! Incroyable. Et le clip a de la gueule.
25/06/2022, 00:44