A Cuzco, Pérou, quand on s’emmerde, on ne se prend pas la tête. On forme un duo, on reprend les grandes lignes du Grind traditionnel, on l’assaisonne de textes de torture, et vogue la galère. C’est en tout cas la démarche adoptée par une paire de musiciens plus cruels que la moyenne, mais aussi plus créatifs. Ainsi, laissez-moi vous présenter deux sagouins qui s’y connaissent en blagues de potaches, The Repugnator (basse/guitare) et El Fero (batterie/chant), qui ensemble ont fondé le concept GHASTLY, dont le premier EP quinze titres vient de heurter le marché de l’underground. Le genre de trucs qu’on trouve sur des forums spécialisés du Darknet, réservé à une élite de pervers triés sur le volet, et qui n’appréhendent la musique que sous un angle ultra-violent et salace. Mais une élite très select, qui ne saurait se contenter d’un Grind faisandé et déjà joué des centaines de fois devant un public moins difficile. Car ici, l’extrême est traité avec gusto, et donne lieu à des expérimentations intéressantes, qui ne sont pas sans rapprocher nos péruviens des meilleurs représentants du genre.
Avec une facilité de composition assez déconcertante, les deux membres de GHASTLY troussent des morceaux vifs, mais inventifs. Pas question de blagounettes à peine réchauffées pendant moins d’une minute, mais bien à des titres réfléchis, originaux, et qui font montre d’indéniables qualités d’inspiration. Enregistré à Berlin, et à Cusco (Simulator Studios), mixé et masterisé par Colin Marston (DEFEATED SANITY, IMPERIAL TRIUMPHANT, PYHRRON, AFTERBIRTH, THAETAS), XV est une affaire sérieuse, et présente un répertoire riche et audacieux. Doté d’un son sec mais qui sait aussi mettre la grosse caisse en avant, ce premier EP est presque expérimental dans les faits, et emprunte à plusieurs vocables de quoi constituer son lexique. Si le Death et le Grind se taillent la part belle, on y trouve aussi des effluves d’Indus, de Gore, d’avant-garde pourquoi pas, ce qui rend cette écoute aussi rapide que fascinante.
La dualité de voix est certes typique, mais l’instrumentation ne manque pas d’audace. On ne s’en rend pas immédiatement compte, mais après quelques titres, le duo se lâche et s’autorise quelques incartades des plus intrigantes. Et c’est le furieux « The Rack » qui donne le signal du départ des prétentions artistiques du duo, avec cette mélodie d’arrière-plan un peu bancale, et ces arrangements vocaux vraiment bizarres sur fond de Crust classique. Le groupe a pris le soin d’aménager des espaces traditionnels, pour ne pas bousculer les plus formels de ses auditeurs, et attend donc quelques instants avant de laisser ses instincts les plus excentrés prendre le dessus. Mais « The Wheel », avec ses passages en chausse-pied à la TOTAL FUCKING DESTRUCTION, « The Hairshirt » et a précision rythmique diabolique, « The Heretic Fork » et ses itérations de riff Indus nous permettent d’appréhender le talent de deux musiciens beaucoup plus roublards que leurs pseudos ne le laissaient deviner. Saluons de fait le talent de percussionniste d’El Fero, qui manie le blast comme le contretemps, et les efforts de créativité de The Repugnator qui donne à son vocaliste du fil à retordre.
« Torture Chamber », proche de la BO d’un snuff composée par Mike Patton, « Disfigurement » et sa régularité troublante sur fond de régurgitations louches (sans oublier sa basse énorme et groovy), « Riding the Rail » et ses huit secondes à la S.O.D, « Pitchcapping » et sa lourdeur obsédante, transforment vite ce premier EP en défi relevé haut la main, celui consistant à tirer le Death Grind vers le haut pour l’extirper de sa prévisibilité.
Bien que l’effort ne dure pas très longtemps, on sent que GHASTLY a le potentiel pour accomplir de grandes choses dans le domaine, et se faire une place au soleil des égouts de l’ambition. Très bons musiciens, habiles compositeurs, réguragitateurs assez convaincants, les deux hommes démontrent que sous des atours grossiers se cachent parfois de petites perles très précieuses. Une association de bienfaiteurs à suivre de très près dans les années à venir, et qui pourrait accoucher d’un premier LP aussi rare que précieux.
Titres de l’album:
01. Strappado
02. Water Torture
03. The Rack
04. The Wheel
05. The Hairshirt
06. The Heretic Fork
07. Torture Chamber
08. Castration
09. Disfigurement
10. Flagellation
11. Rat Torture
12. Riding the Rail
13. Pitchcapping
14. Scaphism
15. Sexual Assault
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04